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- (500) JOURS ENSEMBLE
(500) JOURS ENSEMBLE ❤️❤️❤️❤️💛 Tom est bercé par les comédies musicales et les chansons d’amour et croit en l’amour fou qu’elles véhiculent. Il va rencontrer Summer qui, elle, ne croit pas du tout en l’amour. Le film va nous raconter 500 jours de cette rencontre. Voici donc ma comédie romantique préférée (même plus qu’un QUAND HARRY RENCONTRE SALLY). Je ne suis pas un grand fan du genre, même si c’est la deuxième fois que j’aborde le genre dans ce calendrier. En effet, c’est extrêmement codifié, avec les mêmes clichés et j’ai souvent l’impression qu’elles se ressemblent toutes. Un couple va se rencontrer, s’aimer, se détester, se retrouver et un grand discours final fera qu’ils tomberont dans les bras l’un de l’autre… parce que c’est beauuuuuuu l’amour… Mais ici, comme avec IL ETAIT TEMPS il y a quelques jours, c’est bien plus que ça. Déjà, comme nous l’explique la voix off au début dès la première scène « Ce n’est pas une histoire d’amour ». Et en ce sens, le film va énormément jouer avec les codes et renouveler le genre. C’est bourré d’idées, ça transpire le cinéma et utilise de nombreuses figures de styles, mais qui apportent toujours quelque chose au récit et au développement des personnages. Comme par exemple ce passage de comédie musicale qui peut sembler folle, mais en dit beaucoup sur le ressenti du héros. Le montage est décousu, on va nous raconter les 500 jours de cette rencontre avec des allers-retours incessants, qui ne perdront jamais le spectateur tout en approfondissant le propos. Je revois régulièrement ce film, et à chaque fois ma vision évolue, notamment sur ce que je pense des personnages. D’autant plus qu’on a le point de vue du héros, ce qui fait que notre jugement est biaisé. Mais pour développer, il faudrait que je rentre dans les détails mais je préfère vous laisser découvrir cette petite pépite. Partager
- LES GARDIENS DE LA GALAXIE - VOLUME 3
LES GARDIENS DE LA GALAXIE - VOLUME 3 ❤️❤️❤️❤️ Depuis AVENGERS : ENDGAME, plus ça va, plus je me dis qu’un film n’a jamais aussi bien porté son nom, car pour moi, il s’en est suivit une succession de désillusions avec, au mieux des films sympathiques (SRANGE 2, SHANG SHI), mais bien plus souvent des purges affligeantes (SPIDER-MAN, THOR…). Niveau série, j’y ai presque cru avec WANDA VISION et LOKI… puis la débandade… Bref, c’est arrivé au point, que je ne me déplaçais plus au cinéma pour un film du MCU (il y a tellement de film à voir que je préfère autant mettre le plus de chance de mon côté pour ne pas être déçu…) et que j’ai carrément arrêté de m’infliger les séries Disney+ (je pense même que le souci du MCU vient certainement de notre ami au grandes oreilles…) Sauf que LES GARDIENS, c’est un peu une licence à part dans l’univers Marvel. Déjà, le premier volet a été une énorme surprise venue de nulle part, au point d’être toujours une des meilleures choses que la firme ait produite. Puis, la franchise a toujours été un peu déconnectée du reste, flirtant plus avec le space-opéra que le film de super héros. Bref, je lui ai laissé sa chance, et clairement, c’est le meilleur film du MCU depuis l’ère post-Thanos… même s'il y a quelques défauts qui m’ont posés problèmes. C’est toujours avec autant de plaisir que j’ai retrouvé cette équipe de bras cassés aussi drôle qu’attachante. C’est toujours aussi drôle, avec un humour assez bien dosé. Puis le rythme maitrisé fait qu’on ne s’ennuie pas une seconde, sans parler de l’univers visuel aussi beau que dépaysant. Et chose plus étonnante, et surement le plus gros atout du film, même si c’est toujours aussi jouissivement débile, c’est peut-être le film le plus touchant et le plus sérieux proposé par Marvel. James Gunn aime ses personnages et nous transmet ça en prenant un soin particulier à développer les liens qui les unissent. On a affaire à un vrai film de potes. L’attachement aux personnages est fort et permet de proposer pas mal de belles scènes d’émotion (si on m’avait dit que je verserai une larme dans un GARDIEN…) Mais surtout, c’est le traitement de Rocket et de son passé qui impressionne dans cet opus. L’écriture est assez admirable, finissant même par prendre le dessus sur le reste du récit. Là où, dans pas mal de film, un raton laveur en CGI aurait été traité comme un simple faire valoir comique, il est ici devenu le personnage le plus emblématique de la licence. Autre sérieux atout du film, il ne semble pas formaté comme la plupart des films de super-héros. Il y a vraiment une patte graphique, un travail sur la photographie et des choix de mise en scène (comme une scène de combat en plan séquence dont je ne me suis toujours pas remis). Et puis le film est parfois d’une maturité assez étonnante, lorgnant même parfois vers l’horreur. Par contre, même si ça reste un très bon moment, certains points m’ont tout de même posé problème… Je vais éclipser vite fait le souci du méchant, assez anecdotique (mais, bon à part Thanos, c’est presque devenu la norme…), par contre le traitement d’Adam Warlock… là, ça ne passe pas vraiment… Je ne vois pas l’intérêt d’introduire un personnage aussi puissant pour le ridiculiser à ce point (un peu comme Hulk ou Thor dans ENDGAME…). On peut aussi regretter pas mal de facilités scénaristiques, avec notamment quelques Deus ex machina un peu trop gros qui viennent entacher le récit… Mais reste qu’au final, on a affaire à un très bon divertissement qui joue avec les émotions du spectateur et offre une très belle porte de sortie à nos héros… Partager
- Un film d’animation qui a du cœur
LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES ❤️❤️❤️❤️ Un film d’animation qui a du cœur J’étais assez curieux de voir ce que Michel Hazanavicius allait nous offrir avec son premier film d’animation, dont il a dessiné les personnages, et il s’avère que c’est une petite pépite. D’entrée, j’ai été touché par la voix si particulière et grave du narrateur : Jean-Louis Trintignant. Ça fait vraiment quelque chose de l’entendre à nouveau dans une salle de cinéma, deux ans après sa mort… Nous sommes en Pologne, pendant la Seconde Guerre mondiale. On y découvre un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne, parce que dans ce conte, les personnages n’ont pas de nom, comme pour rendre l’horreur du récit plus universelle. Ils vont recueillir un bébé jeté d’un des trains qui traversent régulièrement leur bois. Un « sans cœur », comme le nomme notre pauvre bûcheron, qui va bouleverser la vie du couple. Alors, pour être honnête, dans un premier temps, j’ai eu un peu de mal avec le style graphique du film, mais rapidement, la direction artistique a fini par m’emporter grâce à l’ambiance qu’elle réussit à installer et, surtout, sa gestion extrêmement maîtrisée des couleurs, des ombres et des lumières. Comme je le dis plus haut, Hazanavicius nous livre un conte extrêmement sombre, montrant le pire et le meilleur de l’être humain. Tout au long du film, des scènes d’une grande noirceur s’enchaînent avec d’autres d’une tendresse infinie. On navigue constamment entre l’horreur et la poésie, le tout sublimé par la magnifique musique d’Alexandre Desplat. Son film m’a d’ailleurs pas mal fait penser au chef-d’œuvre Le Tombeau des Lucioles, pour la gravité du propos et l’onirisme qui s’en dégage. Et si l’histoire réussit à aussi bien toucher le spectateur, c’est surtout grâce à la mise en scène du réalisateur. Une chose que j’aime dans le cinéma, c’est quand on utilise l’image comme moteur narratif, et ça, Hazanavicius le fait ici admirablement. Son film est peu bavard, et c’est souvent par sa mise en scène qu’il nous raconte les choses. Aussi bien les faits, avec des scènes parfois glaçantes, que les émotions de ses personnages, comme lors d’une scène de rencontre qui vient t’arracher les poils sans le moindre mot. Le réalisateur nous offre une œuvre profondément bouleversante, puissante et poétique, qui mérite amplement d’être découverte. Partager
- ROOM
ROOM ❤️❤️❤️❤️ Jack, 5 ans, vit seul avec sa mère, Ma. Elle lui apprend à jouer, à rire et à comprendre le monde qui l’entoure. Un monde qui commence et s’arrête aux murs de leur chambre, où ils sont retenus prisonniers, le seul endroit que Jack ait jamais connu… Cette critique va être courte, car je n’en dirais pas plus sur l’histoire (et je vous déconseille FORTEMENT la moindre bande annonce). J’aurais pourtant tellement de choses à raconter sur ce film, mais je vous souhaite, comme moi à l’époque, de le découvrir vierge de toute information. Sachez juste, que ça sera certainement le film le plus oppressant de ce calendrier de l’avent, mais aussi doté d’une puissance émotionnelle à l’image de l’amour que se portent cette mère et son fils. Le rôle de la mère aura permis au grand public de découvrir Brie Larson qui a décroché un Oscar amplement mérité pour ce rôle. Mais le gamin n’a rien à lui envier, car si leur relation fusionnelle perce l’écran c’est aussi grâce à son impressionnante prestation. Je vous avais prévenu, ça allait être court, mais si vous ne connaissiez pas ce film, préparez-vous à une énorme baffe… Partager
- DONJONS & DRAGONS : L’HONNEUR DES VOLEURS
DONJONS & DRAGONS : L’HONNEUR DES VOLEURS ❤️❤️❤️💛 Bon, ça sentait bon le nanar, mais la nostalgie m’a poussé à tenter l’expérience. Que ce soit les films d’heroic-fantasy ou bien les parties de jeux de rôle qui ont bercé mon adolescence. Bref, je n’en attendais pas grand-chose, mais je dois bien avouer, qu’à ma grande surprise, j’ai plutôt passé un agréable moment. Le film est tout de même loin d’être parfait, même s'il évite la purge annoncée. Le scénario est classique et propose des personnages caricaturaux inhérents au genre, mais il arrive à justement jouer avec les codes des films et du jeu de plateau pour finalement parfois réussir à en faire un atout. Visuellement, ça alterne le chaud et le froid, avec certaines scènes impressionnantes et d’autre plus douteuses, comme c’est malheureusement souvent le cas avec les grosses productions du moment. Le film arrive même à proposer quelques scènes marquantes et inspirées comme celle des portails ou un plan séquence numérique mais efficace. Mais, la réussite du film est clairement due à son humour, son rythme et sa bande de bras cassés. Et là aussi, certaines blagues tombent à plat, mais c’est parfois très drôle (la scène des morts vivants est même un délice). Le film est un peu la rencontre entre LE SEIGNEUR DES ANNEAUX et LES GARDIENS DE LA GALAXIE, pour finalement proposer un divertissement familial, certes loin d’être inoubliable, mais auquel on ne peut pas nier son efficacité. Partager
- UN MÉTIER SÉRIEUX
UN MÉTIER SÉRIEUX ❤️❤️❤️💛 Donc Thomas Lilti est en train de créer son propre Cinematic Universe, car après trois films où il abordait la médecine et les problèmes liés à la profession, le voici qui s’attaque à l’éducation nationale. Et comme les trois précédents, son nouveau film vaut amplement le détour. Ce qui fait que son cinéma fonctionne aussi bien, c’est qu’il est vraiment documenté, que ses personnages sont travaillés et surtout admirablement interprétés. Ça fait que le spectateur y croit, donnant souvent l’impression d’être à la limite du documentaire UN MÉTIER SÉRIEUX est un film choral, qui va multiplier les rôles des enseignants, qui seront au cœur du film. Les élèves sont d’ailleurs assez en retrait, mis à part un jeune qui sera au centre de la scène la plus marquante du film. Autre point fort du film, c’est qu’il n’est pas manichéen et arrivera à faire réfléchir le spectateur sur des problématiques dont la solution pourrait sembler évidente de prime abord. Il pointe ainsi dans son film les failles d’un système, sans pour autant épargner les professeurs, mais en montrant la difficulté d'une profession souvent décriée. Même si il y a un ton assez grave dans l’ensemble, mettant le spectateur face à toutes les difficultés liées au métier d’enseignant, il y a un côté feelgood qui survole l’ensemble Dès le générique où des images d’archives s’enchainent sur le Wonderfull world de Sam Cooke, apportant une certaine nostalgie sur la vie au collège qu'on a à peut près tous connu. On prend plaisir suivre cette année scolaire auprès de cette bande d’enseignants où un réel esprit de camaraderie traverse l’écran et où l’humour fait souvent mouche. Il faut dire que Thomas Lilti sait s’entourer et surtout tire le meilleur de ses comédiens. Que ce soit Vincent Lacoste, Adèle Exarchopoulos, François Cluzet, ou William Ledghil, ils brillent tous par le naturel de leur jeu. Mais c’est surtout Louise Bourgoin, qui impressionne dans le rôle de cette prof, dépassée par son métier, sa vie de famille, et à la limite du burnout. Alors, oui, on peut reprocher au film de placer son action dans un collège de banlieue plutôt tranquille, mais ça lui permet de pointer du doigt sur plusieurs failles du système en 1h40, là où un film n’aurait surement pas suffit si l’action avait lieu dans un collège ZEP ou Segpa. D’autant plus que le film souffre d’un souci inhérent au genre du film choral : on en voudrait plus. Un peu comme le remarquable JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES en début d’année, ou même un précédent film de Thomas Lilti : HYPOCRATHE. D’ailleurs, pour ce dernier, le film s’est décliné en une série, et ça ne serait pas étonnant que celui-ci en fasse de même, tellement il y aurait de choses à développer. Il tombe aussi peut être parfois dans la facilité de la musique qui vient continuellement appuyer les émotions. Mais le principal, c’est que ça fonctionne et que finalement on passe un agréable moment, et rien que pour ça, ça mérite d'y jeter un œil. Partager
- Quand la mémoire qui s’efface rencontre celle que l’on voudrait oublier…
MEMORY ❤️❤️❤️❤️ Quand la mémoire qui s’efface rencontre celle que l’on voudrait oublier… Sylvia est une femme dont la vie est cadrée par les traumas de son passé et ses réunions aux alcooliques anonymes. Saul souffre d’une dégénérescence mentale le faisant constamment vivre dans l’instant présent. Leur rencontre va bouleverser leur vie… Je préfère ne pas en raconter plus mais, comme le titre du film l’indique, la mémoire sera un des thèmes centraux. Entre elle qui veut justement oublier son passé et lui qui est incapable de s’en souvenir. Et pourtant, le sujet du film va bien plus loin que ça, pour finir par mettre un véritable uppercut au spectateur. Mais même si Michel Franco nous propose une œuvre assez sombre, qui va remuer le spectateur, il y a un côté solaire qui prend le dessus par la relation entre ces deux personnages qui vont apprendre à s’accorder. Et même si j’ai beaucoup aimé et que je vous le conseille vivement, je comprends qu’on puisse passer côté. Certains vont reprocher au réalisateur sa mise en scène très froide, mais c’est pour moi sûrement son principal atout. Mis à part une scène d’ouverture lors d’une réunion d’AA où sa caméra colle littéralement aux visages des acteurs, il les filmera constamment de loin le reste du temps, avec de longs plans fixes, donnant la sensation au spectateur d’être présent dans la salle avec les protagonistes. De ce fait, il ne va jamais chercher l’émotion par des gros plans ou des regards. Et c’est une bonne chose car l’écriture et le jeu des acteurs suffisent, et par ce choix radical de mise en scène, le réalisateur évite de sombrer dans le mélodrame putassier. Et même s'il enchaine les plans fixes, ils sont souvent très travaillés, avec un réel sens du cadre, plaçant toujours judicieusement ces personnages dans le champs. C’est d’ailleurs souvent par l’image qu’il réussit à nous faire comprendre l’évolution de la relation entre nos héros. En effet, le film n’apporte finalement que rarement des explications par ses dialogues, mais bien plus souvent par des gestes qu’il le fera, et avec une pudeur qui aura réussit à me toucher en plein cœur, avec certains plans marquants. Evidement, le film étant porté par ses deux héros, on doit sa réussite à son duo exemplaire. Peter Sarsgaard mérite amplement son prix au festival de Venise, mais je retiendrai surtout une Jessica Chastain, à fleur de peau, qui livre pour moi sa meilleure prestation. Après je comprends qu’on puisse ne pas adhérer au côté sombre ou à sa mise en scène, mais Michel Franco m’a offert une expérience cinématographique bouleversante qui restera gravée dans ma mémoire... Partager
- VERMINES
VERMINES ❤️❤️❤️💛 Nous avons affaire ici à un film de genre français, et plus rare encore, un film de monstres au concept très simple : les habitants d’un immeuble vont devoir survivre à une invasion d’araignées. On peut s’étonner du choix stratégique de sortir ce genre de film à noël. D’autant plus que, même si je ne suis pas vraiment adepte du genre, je dois bien avouer que le film s’en sort vraiment pas mal. Il a conscience de son faible budget et mise énormément sur son ambiance en évitant ainsi de sombrer dans le nanar. Il y a peu de FX, mais ils sont assez réussis, et le film va plutôt jouer sur sa mise en scène pour créer la tension, avec des hors champs, des flous, des reflets, des ombres… et il réussit ici le principal : créer des scènes extrêmement tendues, aidées par une bande son diablement efficace… On notera également un jeu d’acteur qui dans l’ensemble est convainquant, même si le « parler banlieue » risque d’en laisser quelques-uns sur le côté… Après, on regrettera tout de même le manque de caractérisation de certains personnages, qui fait qu’on a tendance un peu à les confondre par moment. Idem, on a quelques raccourcis scénaristiques un peu faciles… Mais, on lui pardonnera ses défauts, car il réussit le principal, nous proposer un film horrifique généreux et d’une extrême tension. Une expérience anxiogène décuplée par la puissance d’une salle de cinéma… Souvent, je dis qu’on a le cinéma que l’on mérite, et ce petit film réussit à sortir des standards et mériterai justement qu’on s’y attarde un peu… Partager
- UN HÉROS
UN HÉROS ❤️❤️❤️❤️ Il y a 10 ans, comme beaucoup, je découvrais le cinéma d’Asghar Farhadi avec son chef d’œuvre UNE SÉPARATION qui m’avait mis une baffe monumentale. Depuis, je suis ce réalisateur qui arrive bien souvent à m’emporter grâce à sa dramaturgie, et c’est une nouvelle fois le cas avec UN HÉROS qui est un pur bijou cinématographique. Et même si sur le papier, « cinéma Iranien » c’est un peu moins vendeur que « Disney », vous auriez tort de ne pas tenter l’expérience, d’autant plus que son cinéma est loin d’être élitiste. L’histoire est universelle et on retrouve les thèmes chers au réalisateur : la famille, l’honneur, le dilemme moral, les mensonges… Mais comme toujours dans son cinéma ce qui impressionne c’est la qualité de l’écriture. L’histoire démarre par un fait divers anodin qui fera de son protagoniste UN HÉROS, avant de l’entrainer dans une spirale infernale. Le film passe ainsi d’un drame classique à un thriller social implacable d’une tension folle. C’est au final un conte moral très malin sur le regard de la société, de la télévision et des réseaux sociaux. Le cinéaste semble passionné par la zone grise et le prouve une fois de plus. Ses films ne sont jamais manichéens et c’est encore le cas ici. En multipliant les points de vue, il arrive à nous faire douter de certains choix du protagoniste, mais aussi on comprend et on s’attache aux antagonistes. C’est très troublant et d’une grande efficacité. Ça sort le spectateur de sa zone de confort qui a le sentiment d’être pris en otage. Mais surtout, si ça fonctionne aussi bien c’est grâce à la direction d’acteurs de Farhadi et son casting sans fautes. Tout le monde joue avec un naturel effarant nous submergeant d’émotions. Sa réalisation est sans fioritures, mais arrive à nous immerger dans les échanges entre ses personnages, en jouant régulièrement sur les arrières plans et les jeux de regard. Jusqu’à ce plan final tout bonnement magnifique et tellement lourd de sens. Décidément, après LA LOI DE TÉHÉRAN, le cinéma Iranien nous aura offert de très belles œuvres cette année. Bref, un film à l’écriture exemplaire et passionnant de bout en bout que je vous invite vivement à découvrir, comme l’ensemble de l’œuvre de ce réalisateur. Partager
- TENET
TENET ❤️❤️❤️ Ça va être TRÈS compliqué de dire vraiment ce que j'en pense sans spoiler mais je vais essayer... Ce qui est sûr, c'est que mon avis est mitigé Et puis, clairement, il va aussi falloir que je retourne le voir pour valider mon opinion, car j'y suis allé sans voir une seule image, et sans connaître le pitch, et quand j'en entendais dire, après avoir vu la bande annonce "ça à l'air très bon, mais j'ai rien compris", bah après ma sortie du cinéma c'était un peu le sentiment que j'avais... Parce que Nolan, va loin... TRÈS loin... voir TROP loin dans son délire, quitte à perdre le spectateur en chemin Là où des Inception, Interstellar et autres Memento étaient "complexes" mais où tu arrivais à raccrocher les wagons et comprendre le sens du film et le message véhiculé, là c'est une tout autre histoire, et on a l'impression que le film est juste compliqué sans vraiment avoir de raison. D'ailleurs le message du film... va falloir m'expliquer... et au final tout semble inutilement compliquer... Après, une deuxième visu (presque indispensable) permettra très certainement de clarifier les choses, même si le pitch semble finalement vraiment lambda Pour, rester dans les choses qui m'ont gêné, sans m'étendre sur le charisme d'huître de Pattinson (qui malgré tout s'en sort plutôt bien), c'est l'écriture des personnages qui m'a globalement déçu, leurs manque de background, le manque d'émotions dans leurs relation et surtout le côté caricatural du méchant qui le rapproche beaucoup plus des mauvais antagoniste de James Bond, que du génie d'un Dark Knight. Parce qu'en parlant de ça on a souvent l'impression de se retrouver devant un 007... Après, heureusement il y a aussi des choses positives Déjà, ce putain de plaisir de revoir un grand film d'action au cinéma. Parce que de ce côté là Tenet, c'est une énorme baffe, et il fait vraiment parti de ces films qu'il faut ABSOLUMENT voir sur grand écran. Tu en prends plein la rétine, avec des scènes bluffantes mais qui arrivent à rester lisibles. On sent qu'il a voulu limiter les CGI ce qui rend souvent les scènes plus impressionnantes (notamment celle de l'avion) La mise en scène de certains passage à vraiment dû être un casse-tête, totalement surréalistes, tout en semblant tellement réelles (un peu à l'image de la scène en apesanteur d'Inception, mais en plaçant la barre encore plus haut) Et puis Nolan maîtrise la tension comme personne, et réussit encore à nous clouer au fauteuil, avec comme souvent chez lui un énorme travail sur le son. Bref, un avis vraiment mitigé. Un très grand film d'action offrant des scènes hallucinantes, mais au scénario inutilement "trop" complexe et à la galerie de personnages plus fades les uns que les autres... Partager
- ADIEU LES CONS
ADIEU LES CONS ❤️❤️❤️❤️ Merci Mr Dupontel d’avoir pris le risque de sortir votre film, là où beaucoup de productions repoussent leurs dates de sortie à l’infini, voir les sortent directement sur les plateformes de streaming. Car une chose est claire, c’est que les cinémas, comme tout le milieu artistique, crève à petit feu et que si on veut qu’il survive, il faut lui donner de quoi attirer les spectateurs, et votre film était parti pour le faire. Malheureusement la fermeture des rideaux hier soir, empêchera surement le film d’avoir le succès populaire que les premières séances annonçaient… Et surtout, merci Mr Duptontel d’avoir réalisé un grand film, et avant tout un film qui fait du bien (et rien que ça, en ce moment, c’est un vrai cadeau). Comme souvent avec vos films, on rit beaucoup. Un humour déjanté et burlesque qui prouve une fois de plus votre amour à Chaplin et aux Monty Python. On y suivra trois personnages en marge de la société, une femme malade recherchant son fils, aidée par un dépressif suicidaire et un aveugle phobique, et forcément leur union va enchainer les situations cocasses et absurdes, tout en offrant une réflexion sur notre société ultra connectée et individualiste. Les dialogues sont un concentré d’humour noir et c’est un vrai régal. Le film fourmille d’idée de mise en scène qui laisse parfois admiratif (Ce traveling circulaire dans un escalier est juste dingue). Il y a un gros travail sur les écrans et les surfaces réfléchissantes qui apportent de nombreux plans ingénieux. Les cadrages, le travail sur la lumière et la photographie viennent parfaire le tout. Un VRAI film de cinéma, esthétiquement c’est MAGNIFIQUE et ça fait plaisir. Mais là où le film vient le plus chercher le spectateur, c’est sur son côté émotionnel. Car avant tout, on a affaire à un drame poignant. Et même si parfois ça en fait un peu trop, la plupart du temps ça fonctionne à merveille. Surement grâce à une tendresse et une poésie dont chaque scène transpire, mais avant tout à une merveilleuse Virginie Efira, qui une nouvelle fois transperce l’écran… et le cœur du spectateur. Au final, on a une comédie avec un rythme maitrisé, une fable visuelle moderne avec un décalage de ton (entre humour, drame et poésie) d’une rare efficacité. Et plus qu’un mélange des genres, on a affaire à un genre à part entière : le genre Dupontel Encore une fois merci Mr Dupontel, pour ce très beau moment de cinéma qui fait un bien fou. Partager
- Le Game of Thrones du Vatican
CONCLAVE ❤️❤️❤️ Le Game of Thrones du Vatican Le pape vient de mourir, et le cardinal Lawrence est chargé d’organiser le conclave réunissant les cardinaux du monde entier pour élire son successeur. CONCLAVE met donc en lumière l’une des réunions les plus secrètes de la religion catholique, mais s'avère finalement être aussi un thriller politique assez fascinant. On se retrouve dans un huis clos, où les cardinaux seront enfermés, sans aucun contact avec le monde extérieur et enchaîneront les votes jusqu'à réussir à se mettre d'accord sur le nom pour un nouveau pape. Mais les candidats se révèlent bien plus attachés à leur propre ambition qu’à l’idéal qu’ils sont censés représenter. Chacun traîne des casseroles, qui seront progressivement déterrées par notre protagoniste, semblant être un des rares à vouloir le meilleur pour l'église. Comme le dit un des personnages « Nous ne trouverons jamais quelqu'un de parfaitement irréprochable, nous sommes de simples mortels ». Et notre cardinal Lawrence va ainsi enquêter, pour trouver le candidat « le moins pire » à mettre à la tête d'une des institutions les plus puissantes au monde. Mais cette quête ébranlera ses propres certitudes et remettra en cause sa foi. Le film met le doigt sur beaucoup de sujets clivants du catholicisme (et même de la religion en général). Il sera question de la position de la femme, quasiment effacée dans ce monde patriarcal ou l'homme est roi. Mais l'intrigue abordera aussi bien d'autres thèmes, comme la corruption, les guerres des religions, l'homophobie, le terrorisme et les scandales sexuels. Cela fait beaucoup de sujets, peut-être même trop pour un seul film, d’autant plus que l’intrigue policière prend une place importante, multipliant les rebondissements jusqu’à un final aussi surprenant que maîtrisé, qui ne manquera pas de diviser les spectateurs. C’est cependant le côté thriller du film qui constitue sa plus grande force. L’intrigue et le suspense sont parfaitement dosés et réussissent à capter l'attention du spectateur. Mais surtout, ils sont magnifiés par la mise en scène soignée d’Edward Berger. Les cadres sont millimétrés et sublimés par la superbe photographie du français Stéphane Fontaine. Il y a un travail remarquable sur les couleurs, comme ce rouge omniprésent, ainsi que sur les lumières et les clairs obscurs. On a le droit à certains plans des plus marquants, je pense notamment à cette scène des parapluies qui est un délice pour les yeux. La musique extrêmement présente, renforce l’atmosphère et fait monter le suspense crescendo. Alors oui ce n'est pas toujours subtil, comme certains effets ou métaphores, et on peut aussi regretter le côté caricatural de certains personnages. Malgré cela, CONCLAVE n'en reste pas moins un thriller politique efficace, aux dialogues percutants, d'autant plus que le casting est dirigé de main de maître, avec notamment un Ralph Fiennes qui trouve peut-être ici son plus beau rôle. Partager