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  • Critique de PIECES OF A WOMAN – Avis & analyse par Critiques d'un passionné

    Découvrez notre critique détaillée du film PIECES OF A WOMAN . PIECES OF A WOMAN ❤️❤️❤️❤️💛 Bon je vais peut-être manquer d’objectivité (ou au contraire) car le film a un arrière-goût de vécu. Même si les circonstances diffèrent, les questions abordées restes identiques… D’autant plus que n’ayant rien lu ou vu sur le film avant de le lancer, la baffe aura été d’autant plus violente (j’ai mis une semaine après avoir vu le film, pour enfin réussir à écrire un truc dessus…) Une chose est sûr, c’est un film coup de point dont on ne ressort pas indemne, à l’instar de ses personnages. Souvent, j’essaie de vous parler d’un film sans trop en dévoiler l’histoire, mais là, même si je ne vais pas rentrer dans les détails, c’est un peu compliqué de ne pas parler du sujet. Donc, si vous n’avez pas vu la bande annonce (qui en dévoile TELLEMENT trop) et que vous ne connaissez pas le synopsis, je vous invite à aller voir le film avant, en étant tout du moins prévenu que ça risque d’être un choc… Le film démarre par un plan séquence de 25 minutes qui fait l’effet d’un parpaing pris dans la gueule (qui n’est pas sans rappeler l’ouverture du FABULEUX « Madre » de Sorogoyen). Cette ouverture, immersive, frontale et oppressante, dont on ressort à bout de souffle, donne la sensation d’être un spectateur impuissant du drame qui se déroule devant nos yeux. La scène est exemplaire, que ce soit dans sa mise en scène, l’intensité dégagée et surtout les performances des acteurs, mais clairement elle est TRES difficile à voir et fera indéniablement le tri d’une partie des spectateurs, qui comme dans la vraie vie, préfèreront faire abstraction et passer à autre chose. Car le film aborde un sujet tabou : la perte d’un enfant mort-né… La plus grande force du film est de ne pas tomber dans la facilité du tire-larmes ou de l’excès dramatique. Il va au contraire se concentrer sur ses personnages, sur leurs façons d’essayer se relever après ça, sur les ravages qu’un tel drame peut faire au saint du couple (malgré l’amour que l’on se porte), sur les discours maladroits des autres… Même si le film traitera des deux parents qui prendront des chemins de reconstruction différents, il se focalisera principalement de la mère. Le film trouve une grande justesse dans sa façon d’aborder les propos. Que ce soit la colère, le déni, le besoin de solitude ou de communiquer, la recherche d’un responsable, le regard des autres… Et comment ne pas parler de la prestation de Vanessa Kirby, bouleversante, qui porte à elle seule le film. Bien sûr, il y a sa performance dans le prologue, mais aussi la complexité des émotions qu’elle dégage sur le reste du film. Même si parfois on ne la comprend pas (mais, y a-t’il réellement une bonne façon de réagir, si ce n’est réussir à sortir la tête de l’eau ?), elle offre une interprétation parfaite de cette « femme en morceaux » qui essaie de se reconstruire, malgré ce que veulent lui imposer sa mère, son mari ou le reste de son entourage… Le reste du casting n’est pas en reste, avec un Shia LeBouf que j’étais loin d’attendre dans un tel registre, mais surtout une Ellen Burstyn qui joue la grand-mère dont l’antipathie ressentie pour le personnage n’a d’égal que la performance de l’actrice. Après, je dois reconnaitre qu’il y a un ventre mou au milieu du film, que certaines métaphores sont un peu trop appuyées, ou bien cette scène finale un peu maladroite, même si elle permet au spectateur de reprendre son souffle. Partager

  • Portrait de famille entre chien et chat

    Découvrez notre critique détaillée du spectacle ROLLEKEBOL ROLLEKEBOL ❤️❤️❤️💛 Portrait de famille entre chien et chat La pièce va nous faire découvrir cette famille dysfonctionnelle incapable de s'aimer, autant que de réellement se détester. La mère déprimée qui doit réapprendre à vivre, le père malade qui doit apprendre à mourir, le fils perdu qui cherche sa voie, et la fille qui a préféré fuir pour atteindre ses rêves. Et au milieu de tout ça un chat et un chien… Le manque de communication sera au centre de la pièce, mais des thèmes universels tels que l'éducation et ce qu'on laisse à nos enfants, seront centraux et résonneront souvent chez les spectateurs. D'autant plus que l'écriture et l'interprétation brillent par leur naturel et donne souvent l'impression d'être dans la pièce avec ses personnages qui sont piégés entre l'amour et la haine qu'ils se portent. Sentiment de proximité amplifié par une mise en scène sobre et un travail sur les sons ambiants. Le choix risqué mais gagnant est d'avoir choisi de faire parler les deux animaux. Leur matérialisation aurait facilement pu faire sombrer la pièce dans le ridicule, mais loin de là… Notamment grâce au talent de la comédienne qui réussit à s’effacer pour ne laisser que l’animal face aux spectateurs. En plus d'apporter des apartés bienvenus, ces moments permettent au spectateur de prendre du recul sur les événements. Plus fort, le monologue du chien brille par la puissance émotionnelle qu'il dégage. Mais même si le sujet semble lourd, un humour caustique sera continuellement présant, jusqu’à un final aussi astucieux qu'efficace. Partager

  • Original sur la forme mais finalement très conventionnel…

    Découvrez notre critique détaillée du film L’AMOUR AU PRÉSENT . L’AMOUR AU PRÉSENT ❤️❤️❤️ Original sur la forme mais finalement très conventionnel… Voici le mélodrame romantique de ce début d’année, porté par Florence Pugh et Andrew Garfield. Comme on pouvait s’y attendre, le film repose en grande partie sur les performances de ses comédiens. Les personnages secondaires étant très effacés, le duo principal est présent dans presque toutes les scènes, et leur alchimie fonctionne à merveille, aidant le spectateur à s’attacher à eux. Sur le fond, l’histoire reste assez classique, multipliant les saynètes de vie, alternant entre bonheur, tendresse et moments beaucoup plus douloureux. Bien que l’ensemble soit tire-larme et parfois déjà vu, le film a le mérite de ne pas trop en faire. C’est surtout le talent des acteurs, leur justesse et leur sincérité qui permettent à certaines scènes d’émouvoir profondément le spectateur. Les moments qui m’ont le plus touché sont d’ailleurs ces petites scènes anodines du quotidien, où la complicité du couple et le naturel de leur jeu éclatent à l’écran. Ce mélodrame se distingue des autres films du genre par sa structure narrative. En effet, l’histoire n’est pas racontée dans l’ordre chronologique. Le film déconstruit son récit, et fera de nombreux allers-retours dans le temps pour nous faire découvrir l’histoire du couple. Une idée intéressante sur le papier, qui rappelle le petit bijou qu’était (500) JOURS ENSEMBLE . Cependant, ici, cette approche est mal exploitée et s’avère finalement être un simple artifice qui n’apporte pas grand-chose au récit. Certes, dans un premier temps, cela joue avec les attentes du spectateur, qui peut se sentir surpris ou désorienté par certains événements. Mais à d’autres moments, cela nuit totalement à la dramaturgie, comme lors de cette dispute où le spectateur connaît déjà les conséquences pour avoir vu le « futur » du couple. Par ailleurs, quitte à proposer des allers-retours dans le temps, il aurait été pertinent d’approfondir le sujet du cancer, car de ce point de vue-là, le film perd parfois en crédibilité… Il n’en reste pas moins une romance qui atteint son objectif principal : émouvoir le spectateur. Toutefois, j’aurais aimé que cette émotion découle davantage du récit lui-même, et non uniquement du talent remarquable de ses comédiens. Partager

  • Critique de LE PROCÈS GOLDMAN – Avis & analyse par Critiques d'un passionné

    Découvrez notre critique détaillée du film LE PROCÈS GOLDMAN . LE PROCÈS GOLDMAN ❤️❤️❤️💛 Ce film raconte une histoire qui défraya la chronique dans les années 70 : le deuxième procès de Pierre Goldman, condamné en première instance à perpétuité pour plusieurs braquages à main armée ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes, meurtres dont il clamera son innocence. Même si c'est le frère du célèbre chanteur, je n'avais jamais entendu parler de cette affaire, aussi fascinante et troublante que son protagoniste. Cédric Kahn fait le choix radical de nous raconter cette histoire sans fioritures, en proposant un quasi huit clos dans la salle d'audience. Le procès n'ayant jamais été filmé, il choisit le format 1.33 qui était le standard de l'époque, ce qui à l'avantage de focaliser les images sur les témoignages des personnages. Ça et le fait de l'absence totale de musique, donne au film des airs de documentaires. Une des forces du film est de ne pas être manichéen, en ne prenant jamais parti et se limitant à exposer les faits, sans chercher à développer les personnages, mettant le spectateur dans la peau d'un juré, avec cet inconfort du doute, d'autant plus que la procédure judiciaire multiplie les erreurs qui mettront continuellement le doute sur la culpabilité de ce suspect pourtant exécrable. Il dresse ainsi un portait troublant de l'homme, mais aussi de la justice et de la société de l'époque. Même si il est totalement antipathique, le personnage de l'accusé est fascinant de charisme et faisant de sa figure médiatique une force, en transcendant les foules avec son côté provocateur, allant jusqu'à injurier le système, les témoins et les avocats... Il est d'ailleurs incarné par un impressionnant Arieh Worthalter, dont l'éloquence prête même souvent à rire, réussissant à le rendre bizarrement sympathique et expliquant pourquoi autant de monde s'est ligué derrière le personnage... Mais, son choix de mise en scène, en étant aussi radical, est aussi la limite que j'ai avec le film. Même si les faits sont passionnants, cinématographiquement, ça manque de créativité à mon goût, comparé par exemple à ANATOMIE D'UNE CHUTE ou LES CHOSES HUMAINES qui redoublent d'ingéniosité de mise en scène. Le fait de filmé ça de façon très documentaire est certes immersif, mais pose un problème de rythme à mon sens, et même si on ne s’ennuie pas, j'ai trouvé que ça manquait malheureusement de "cinéma"... Partager

  • Critique de NOUS TROIS OU RIEN – Avis & analyse par Critiques d'un passionné

    Découvrez notre critique détaillée du film NOUS TROIS OU RIEN . NOUS TROIS OU RIEN ❤️❤️❤️❤️ Comme hier, on va rester en Iran, mais avec beaucoup plus de légèreté, parce que le cinéma, c’est aussi parfois juste prendre du plaisir… NOUS TROIS OU RIEN est loin d’être un chef d’œuvre, il est même plein de petits défauts, mais c’est le genre de film qui fait du bien et qui te fait ressortir de la séance avec le sourire aux lèvres. C’est un film de Keiron dans lequel il va nous raconter l’incroyable histoire de ses parents et de leur lutte contre la dictature Iranienne. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il le fait avec énormément de sincérité et l’amour qu’il porte à ses parents transparait à chaque plan. Il fait le choix gagnant d’apporter énormément d’humour et de décalage à l’histoire, sans jamais aller à l’encontre du propos. Ce qui fait que malgré le sujet lourd, on rit énormément. Il a un réel sens de la punchline et certains personnages, à l’instar d’un grand Darmon, sont hilarants. On alterne donc les moments de rire, de tension et d’autres d’une grande force émotionnelle. La mise en scène est soignée, proposant quelques bonnes idées et réussissant, malgré le décalage assumé, à garder une certaines justesse dans l’émotion transmise. Alors, oui, il y a tout de même quelques maladresses, comme dans la deuxième partie qui est moins aboutie, mais on lui pardonnera vu le bonheur que son film nous apporte. Partager

  • Critique MANGEZ LE SI VOUS VOULEZ – Avis & analyse par Critiques d'un passionné

    Découvrez notre critique détaillée du spectacle MANGEZ LE SI VOUS VOULEZ MANGEZ LE SI VOUS VOULEZ ❤️❤️❤️❤️💛 Le spectateur est prévenu d'entrée : l'histoire a laquelle il va assister finira mal, très mal... Mais si vous avez la chance de pouvoir voir cette pièce, faites abstraction du sujet, car vous passeriez à côté de quelque chose de fabuleux. Car certes, le spectacle relate un des faits divers les plus sordides de l'histoire de France, mais il le fait de façon remarquable. Déjà par le jeu de l'acteur principal qui interprétera les différents personnages. Il sera accompagné par deux musiciens et surtout une actrice, dont je tairai le rôle, qui est simplement bluffante, alors qu'elle reste quasiment silencieuse. Mais ce qui impressionne le plus, c'est clairement la mise en scène millimétrée qui est juste une des meilleures que j'ai pu voir à ce jour. L'utilisation du décor est parfaite. Rien n'est laissé au hasard, tout est dans les détails qui font passer ce show de très grand spectacle à chef-d'œuvre. C'est bourré d'idées plus ingénieuses les unes que les autres et ça laisse admiratif. Et puis bien sûr, il y a cet humour décalé salvateur, qui te permet de prendre le recul nécessaire devant le spectacle auquel tu assistes. Alors oui, tu en ressors mal à l'aise, avec cette impression qu'on a passé tes émotions sous un rouleau compresseur, mais quel spectacle !!! Partager

  • Satire à balle réelle sur le cinéma français

    Découvrez notre critique détaillée du film LE DEUXIÈME ACTE . LE DEUXIÈME ACTE ❤️❤️❤️❤️ Satire à balle réelle sur le cinéma français Quentin Dupieux est un réalisateur dont les œuvres divisent à chaque fois le public, et ce sera certainement une nouvelle fois ici. Il faut dire que son cinéma est extrêmement radical, et même s’il me laisse souvent sur le côté, son univers absurde me fascine. Et parfois il me choppe, comme ce fut récemment le cas avec INCROYABLE MAIS VRAI… ou ici, LE DEUXIÈME ACTE… Comme toujours, il est difficile de parler d’un de ses films sans trop en dévoiler, car il repose énormément sur leurs côtés high concept, donc je vais me limiter au synopsis officiel. Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part. Il nous propose ici son film le plus accessible, et peut être même le plus drôle, on rit même énormément… Avec un côté méta délirant et un cynisme assez jouissif, il va jouer avec le spectateur et critiquer le cinéma français, ainsi que ces acteurs. C’est son troisième film en un an et ce n’est peut-être pas anodin, car on a presque l’impression qu’avec celui-ci, il nous offre un triptyque sur l’art. Après le théâtre dans YANNICK et la peinture dans DAAAAAALI !, c’est donc au tour du cinéma de passer à la moulinette du réalisateur… Alors, ce n’est pas forcément toujours subtil, mais le film est souvent bien plus profond qu’il n’y parait… Tout y passera, de la cancel culture, au mouvement #metoo, en passant par l’IA ou l’ego et l’entre-soi des stars. Et c’est d’ailleurs quand les acteurs se moquent d’eux-mêmes avec une autodérision savoureuse que le film est le plus efficace. Garrel, Lindon, Quenard et Seydoux sont admirablement dirigés et prennent un véritable plaisir à jouer, dans tous les sens du terme... C’est un délice de les voir délivrer les tonnes de dialogues, car oui, le film est extrêmement bavard. Ça enchaine les joutes verbales et les dialogues ciselés… Mais, la cerise sur le gâteau, c’est la découverte de Manuel Guillot. Inconnu jusqu’alors, il n’a pas à rougir du quatuor de stars, et vient même voler la vedette en proposant sûrement les scènes les plus hilarantes du film. Et même si j’ai trouvé la fin moins aboutie, il n’en reste pas moins un grand moment de divertissement et à mon sens le meilleur film du réalisateur… Partager

  • Critique de HER – Avis & analyse par Critiques d'un passionné

    Découvrez notre critique détaillée du film HER . HER ❤️❤️❤️❤️❤️ Aujourd’hui, on va rester dans la Science-fiction, mais d’un tout autre genre, même si les deux films ont un point en commun : deux IMMENSES chefs d’œuvre. HER est un ovni cinématographique, un film qui repose sur un concept, mais l’exploite à la perfection. Spike Jonze nous propose une histoire d’amour comme on en n’a jamais vu, mais surtout une fable philosophique d’une grande profondeur sur le deuil amoureux, les rapports humains, la solitude… C’est un film d’anticipation, mais contrairement à ce que l’on voit souvent avec des futurs sombres, ici tout semble parfait dans un univers édulcoré aux couleurs pastelles. La direction artistique est d’ailleurs exemplaire. Il y a pourtant une mélancolie qui plane avec cette population qui semble ne plus arriver à exprimer ses sentiments au point de faire appel à une entreprise pour imaginer les courriers à écrire à leurs proches. C’est donc le métier de notre héros, Théodore, obsédé par les regrets et l’amour qu’il porte à son ex-femme. Il fait l’acquisition d’un système d’exploitation doté d’une intelligence artificielle avec laquelle va naitre une mémorable relation. On notera la prouesse des deux acteurs. Joaquin Phoenix qui n’a pas attendu JOKER pour montrer son immense talent, mais aussi Scarlett Johansson qui juste par sa voix off est magnétique et donnera corps à son personnage. La grande majorité du film est consacré à leurs échanges, pourtant, pendant les deux heures que dure le film, on ne voit pas le temps passer et on est absorbé par leurs conversations, dont l’écriture est d’une finesse rare. Mais si le film est aussi marquant, c’est aussi grâce à la mise en scène de Spike Jonze qui arrive à capter chaque moment avec énormément de sensibilité. Certains plans transpirent de poésie, aidés par une photographie et une musique somptueuse. Même lorsqu’ils sont muets, comme les réminiscences amoureuses de Théodore, ça raconte tellement de choses. HER c'est le genre de film qui, quand le générique de fin arrive, te laisse submergé d'émotions et dont certains dialogues, certains plans, restent encrés en toi pendant longtemps... Partager

  • Critique de ANNIE COLÈRE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné

    Découvrez notre critique détaillée du film ANNIE COLÈRE . ANNIE COLÈRE ❤️❤️❤️❤️ Et bien, si on m’avait dit qu’une des scènes qui me marquerait le plus cette année serait portée par une chanson de Dalida… Annie décide de pratiquer un avortement clandestin, et Monique, interprétée par une surprenante Rosemary Standley (la chanteuse du groupe Moriarty) lui tient la main en lui chantant cette chanson pour lui faire oublier ses angoisses, et par la même occasion celles du spectateur. A elle seule, cette scène résume tout le film : la solidarité et le combat de ces femmes qui se sont mobilisées pour faire avancer les choses et éviter que d’autres meurent en s’avortant elles-mêmes… Suite à cet avortement, elle va entrer dans la MLAC (Mouvement pour la Libération de l’Avortement et de la Contraception) et mener une bataille qui donnera un nouveau sens à sa vie. Dès sa scène d’ouverture, avec une réunion en arrière-boutique où plusieurs femmes expliquent pourquoi elles ont pris leur décision, le film m’a noué le bide, sans jamais relâcher son étreinte pendant le reste de la séance (jusqu’à la chanson du générique de fin…). Chaque scène de témoignage, chaque scène d’avortement est un véritable déchirement, sans aucune fioriture, aucun voyeurisme, mais d’une justesse inouïe et une pudeur bienvenue qui fait qu’on a souvent l’impression d’être face à un documentaire. Laure Calamy, après m’avoir déjà bluffé il y a quelques mois dans A PLEIN TEMPS (je n’ai pas pris le temps de vous en parler, mais foncez !!!), confirme tour le bien que je pense d’elle. Elle se métamorphose au fil des scènes tout en gardant le naturel qui lui est propre. Même si centré autour d’Annie, c’est finalement un film choral qui est un véritable hommage à toutes ces femmes qui se sont battues, souvent dans l’incompréhension de leurs entourages. C’est saupoudré d’humour, mais toujours pour servir le propos et le final vient nous rappeler que même si la loi Veil est passée, il aura quand même fallu attendre huit ans pour que l’IVG soit pris en charge par la sécu, et que le combat est loin d'être terminé... Un grand film, bouleversant, maitrisé et surtout essentiel, car quand je vois des groupuscules ou des états se battre pour faire machine arrière, je suis comme Annie : COLÈRE… Partager

  • Un film horrifique à la beauté envoutante.

    Découvrez notre critique détaillée du film NOSFERATU . NOSFERATU ❤️❤️❤️❤️ Un film horrifique à la beauté envoutante. Robert Eggers propose une réinterprétation saisissante du mythe de Dracula avec sa version de Nosferatu. Fidèle à son style singulier et imprégné de l’essence du cinéma expressionniste allemand, Eggers rend hommage au chef-d’œuvre de Murnau de 1922 tout en imposant sa propre vision. Si vous n’êtes pas fan du côté froid et lancinant du cinéma de Robert Eggers, ce n’est clairement pas ce film qui va vous réconcilier avec le réalisateur. Mais si, comme moi, son univers vous fascine, son Nosferatu risque d’être pour vous une expérience cinématographique mémorable. Dès les premières scènes, la beauté visuelle du film frappe. La mise en scène de Robert Eggers regorge de plans dignes de tableaux, soutenus par un travail exceptionnel sur la photographie et les lumières. Le clair-obscur et les ombres sont utilisés avec maestria, rappelant l’esthétique du film original, mais amplifiant également son aspect onirique et fable gothique. Les scènes nocturnes offrent un quasi noir et blanc que le cinéaste maitrise parfaitement et qui décuple l’atmosphère qui semble surgir d’un rêve hanté. L’ambiance gothique et horrifique colle parfaitement à l’univers du réalisateur et il en tire le meilleur. Une photographie soignée, une musique marquante et un design sonore minutieux contribuent à une immersion totale. Le film privilégie les effets pratiques et les décors reconstitués, réduisant au minimum les artifices numériques, ce qui renforce son authenticité. Les longs plans-séquences, où la caméra flotte entre les personnages, plongent le spectateur dans une expérience immersive unique, où l'horreur et la beauté cohabitent constamment. Il en ressort un conte horrifique à l’atmosphère pesante et à l’esthétique envoutante. Et même si la claque visuelle du film est sa grande force, il a d’autres atout dans sa poche. Car même si l’histoire est connue du plus grand nombre, il réussit à captiver le spectateur en instaurant une ambiance glauque et oppressante. Le film propose également une lecture plus intime et allégorique, en explorant la dynamique de couple et les liens complexes entre les protagonistes et le vampire. Le scénario accorde une attention particulière au personnage féminin, dont les émotions, désirs et tourments deviennent le cœur du récit. Le vampire, à l’image du requin de Spielberg ou de l’Alien de Scott, n’apparaitra que progressivement aux yeux du spectateur, amplifiant son aura énigmatique et menaçante. Et le tout est servi par un casting dirigé de main de maître. Bien sûr notre fameux vampire, alliant le côté grotesque du film de Murnau et une terreur saisissante. Willem Dafoe, fidèle collaborateur du réalisateur, est comme à son habitude génial et apporte un décalage et un humour bienvenu à l’ensemble. Mais surtout, c’est Lili-Rose Depp qui ressort du film. Robert Eggers donne énormément de place à son personnage et lui offre un rôle complexe et profond. Avec ce rôle, elle va clouer le bec à ses détracteurs et prouve ici l’étendue de ses talents, avec un personnage à la fois possédé et tourmenté. Elle explose à l’écran avec un rôle fort et une palette d’émotions impressionnante. Elle réussit en quelques seconde à être attachante, mélancolique, mais aussi particulièrement dérangeante et effrayante, notamment lors de scènes de possession glaçantes. Nosferatu divisera sans doute par son approche radicale et son esthétique très travaillée, mais Robert Eggers livre ici une relecture maitrisée, où l'horreur et la poésie se mêlent dans une expérience visuelle et émotionnelle mémorable. Somptueux, troublant et fascinant, son film pourrait bien s’inscrire durablement dans la mémoire collective. Partager

  • Critique COSCOLETTO – Avis & analyse par Critiques d'un passionné

    Découvrez notre critique détaillée du spectacle COSCOLETTO COSCOLETTO ❤️❤️❤️💛 La troupe ZOLIBRIUS nous invite à découvrir leur libre adaptation de L'OPÉRA BOUFFE d'Offenbach. Et dès le lever de rideau, avec son décor aux couleurs crillardes, on comprend que l'humour sera au rendez-vous. Les six comédiens, accompagnés de deux musiciennes, vont nous entraîner dans ce Vaudeville musical complètement barré. Une opérette loufoque où les rebondissements et les quiproquos vont s’enchainer pour le plus grand plaisir du public. Mais surtout, si le spectacle fonctionne, c'est avant tout grâce au numéros musicaux entraînants et forts réussis et avec leurs chorégraphies bourrées d'humour. Bref, un très bon choix, si on veut simplement passer un bon moment de comédie. Partager

  • Critique LA VIE EST UNE FÊTE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné

    Découvrez notre critique détaillée du spectacle LA VIE EST UNE FÊTE LA VIE EST UNE FÊTE ❤️❤️❤️❤️💛 Romain, 45 ans, va nous raconter sa vie, de sa naissance à aujourd'hui. Même si la pièce touche souvent en plein cœur, on rit beaucoup, comme si notre conteur avait voulu amener de l'humour dans son histoire, pour apporter de la légèreté à ces quatre décennies qui ne lui feront pas de cadeaux, du fait de son homosexualité. Il sera entouré de quatre autres comédiens interprétant tous les autres personnages qui croiseront sa route. Un casting qui se donne à fond, avec des rôles aussi déjantés qu'attachants, et ça se ressent sur les émotions qu'ils nous offrent. Je retiendrai surtout Alexis Victor, qui est extrêmement juste et touchant lorsqu'il incarne le père. On a affaire à un spectacle engagé, sans jamais tomber dans le militantisme pur, mais surtout une œuvre profondément humaine. Romain nous parlera de ses doutes, de la famille, du regard des autres, de tolérance, de paternité, de l'évolution de notre société... Autant de sujets qui résonneront souvent chez le spectateur. La pièce est d'un dynamisme fou, et ce notamment grâce à la mise en scène de Virginie Lemoine. Les années s'enchainent aussi vite que les lieux se succèdent, sans aucun noir qui viendrait couper l’action. De même, le décor est sobre mais ingénieux, avec ses multiples portes qui permettent aux comédiens d'enchainer leurs allées et venues, en sortant par une porte, pour rentrer quelques secondes plus tard par une autre, sous une nouvelle identité. Bref, comme c'est souvent le cas avec eux, Virginie Lemoine nous offre un beau moment de théâtre qui viendra jouer avec vos émotions et Lilian Lloyd un texte doux-amer aussi drôle que profond. Partager

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