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- Critique de COUPEZ ! – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film COUPEZ ! . COUPEZ ! ❤️❤️❤️💛 On a affaire ici au remake d’un film Japonais ONE CUT OF THE DEAD, qui avait été pour moi une énorme surprise de 2019. Un film au budget insignifiant de 25 000$ mais bourré d’idées. Et le premier constat, c’est que le film est extrêmement fidèle à l’original, mais même si on a souvent l’impression d’être devant un clone, Hazanavicius y apporte des codes plus accessibles au public français et prend même plaisir à référencer le film nipon. Clairement, ça commence comme un gros nanar, mais alors un ÉNORME nanar qui en est parfois drôle tellement c'est ridicule. Dans sa première demi-heure, que ce soit le scénario, le jeu d'acteur, en passant par la mise en scène... ça en fait des caisses, c'est souvent gênant, voir affligeant... Bref, il faut s’accrocher pendant la première partie mais la récompense sera bien là car le film est bien plus intelligent qu’il n’y parait. C’est même un véritable cadeau, aussi drôle que surprenant. Le film prendra un virage à 876536 degrés et deviendra même extrêmement malin. Tout prendra un sens et on sera même bluffé par le travail d’écriture et de mise en scène, jusqu’à une dernière partie hilarante. L’humour absurde, les situations et les dialogues en deviennent même jubilatoire. Le plaisir prit par le casting est communicatif, avec une mention spéciale à Bérénice Bajo et Romain Duris qui sont à 200%. Le film est un vrai cadeau à tout fan de cinéma, un ovni jouissif et vraiment bien foutu qui ne ressemble à RIEN de ce qu'on a déjà vu. Et ce n’est pas étonnant que ça soit Hazanavicius aux commandes de ce remake, tant sa filmographie transpire la passion du cinéma. Il parsèmera son film de clins d’œil, et sous ses airs de film Z, il s’avère être une vraie déclaration d’amour à l’artisanat du cinéma. Partager
- Critique de YANNICK – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film YANNICK . YANNICK ❤️❤️💛 Déjà en manque du festival OFF, je ne pouvais forcément pas passer à côté de ce nouveau film de Quentin Dupieux. Bon, je dois aussi avouer que je ne suis pas un grand fan de son cinéma, mis à part son INCROYABLE MAIS VRAI que j’avais trouvé très maitrisé, mais je me suis laissé tenter par le pitch improbable. Lors d’une très mauvaise représentation d’une pièce de boulevard, Yannick se lève pour exprimer son mécontentement aux comédiens… Comme souvent chez ce réalisateur, le film part sur un très bon concept. On a tous assisté à un spectacle affligeant qu’on aurait voulu interrompre, et bien heureusement, par respect pour les artistes, on ronge notre frein. Le film nous offre donc un départ assez jubilatoire, avec certains dialogues qui font mouche, d’autant plus qu’il aborde un discours plutôt intéressant sur le rapport entre le spectateur et la création artistique. Et surtout le film brille par l’interprétation admirable de Raphaël Quenard, qui ne cesse de me surprendre par les nuances de son jeu. Mais comme souvent avec le réalisateur, le problème vient du fait que malgré la durée très courte du film, à peine 1 heure, ça s’essouffle assez vite… Même dans son discours, ça fini par tourner un peu en rond. Et pire c’est peut-être son film le plus sérieux, alors que pour le coup j’aurais vraiment voulu qu’il se lâche vraiment. Partager
- Fallait-il prononcer son nom une deuxième fois ?
Découvrez notre critique détaillée du film BEETLEJUICE BEETLEJUICE . BEETLEJUICE BEETLEJUICE ❤️❤️❤️ Fallait-il prononcer son nom une deuxième fois ? Tim Burton a longtemps été l'un de mes réalisateurs préférés avant qu’il ne se perde chez Disney. Et même si BEETLEJUICE n’est pas son meilleur film, on y retrouvait déjà tout son univers décalé et sa passion pour les monstres et la mort. Le voir ressusciter cette œuvre 36 ans plus tard m’avait laissé dubitatif, et pourtant, c’est certainement son meilleur film depuis SWEENEY TOOD. On y retrouve donc tout ce qui faisait le charme du premier opus (peut-être un peu trop même), et Tim Burton se lâche pour notre plus grand plaisir. Comme dans le premier épisode, tout ce qui se passe dans le monde réel n’est pas des plus passionnants, mais pour ce qui est du monde des morts, c’est un véritable festival. Tim Burton y retrouve toute sa créativité pour créer des mondes visuellement fascinants, où l’humour noir et le macabre se rencontrent pour former un style unique. Tous les morts sont plus drôles les uns que les autres, et l’humour morbide est un vrai délice. D’autant plus que le réalisateur délaisse le tout numérique, qui ne lui a jamais réellement réussi, et revient aux sources de son cinéma, basé sur des effets pratiques qui collent parfaitement à l’univers kitsch du premier opus. Le travail sur les costumes, les décors et les maquillages est très réussi et donne vie à cet univers délirant. Winona Ryder et Michael Keaton sont donc de retour, et ce dernier prend un plaisir communicatif à incarner ce personnage délirant devenu culte. Il est d’ailleurs bien plus présent à l’écran, et on ne va pas s’en plaindre. Mais nous retrouvons surtout une Catherine O’Hara au sommet de sa forme, hilarante à chacune de ses apparitions. Ce trio est accompagné de Jenna Ortega, qui a pour mission d’attirer un nouveau public vers cette franchise vieillissante, et elle s’en sort très bien. Mais même si j’ai passé un bon moment avec ces retrouvailles, le film souffre d’un sérieux problème d’écriture. Déjà, il n’y a pas beaucoup de surprises, et on voit vite où ça veut aller. Mais surtout, il y a un souci avec l’écriture des personnages. Ils sont bien trop nombreux, ce qui fait que certains arcs narratifs sont expédiés, et d’autres n’apportent rien à l’histoire. Alors, OK, à la rigueur, le personnage du flic joué par Willem Dafoe a le mérite d’apporter pas mal d’humour au film, mais en ce qui concerne Monica Bellucci, c’est une autre histoire… Même si son apparition est très réussie (et un joli clin d’œil), son personnage ne sert absolument à rien (sauf à offrir un rôle à la compagne du réalisateur). C’est d’autant plus regrettable qu’elle semblait avoir un énorme potentiel et, surtout, elle est censée être l’antagoniste du film… Alors, oui, il n’y a rien de bien nouveau avec ce Beetlejuice, mais cela reste un bon divertissement et surtout, le film laisse espérer le retour de Tim Burton à un cinéma qui m’avait si souvent charmé par le passé. On en viendrait presque à vouloir découvir un BEETLEJUICE BEETLEJUICE BEETLEJUICE pour logiquement conclure la franchise… Partager
- Critique de LES FILS DE L’HOMME – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LES FILS DE L’HOMME . LES FILS DE L’HOMME ❤️❤️❤️❤️❤️ Passé quasiment inaperçu au moment de sa sortie LES FILS DE L’HOMME est pourtant devenu pour moi un des plus grands chefs d’œuvre de la science-fiction. C’est un film d’anticipation dystopique se déroulant dans un futur proche qui est terriblement d’actualité tant les problèmes évoqués font écho à notre époque (Expulsion raciale, gaspillage des ressources, épidémie de grippe, montée de l’extrémisme, dépression…). Oui, clairement le film est sombre, même s'il n’est pas totalement dénué d’humour… Mais même si les thèmes abordés marquent immanquablement le spectateur, c’est surtout au niveau de la mise en scène que le film impressionne le plus. Déjà l’atmosphère poisseuse apportée par la sublime photographie et par le travail sur les décors y est pour beaucoup. Mais surtout, Cuarón donne à son film un côté reportage de guerre, caméra à l’épaule. Et le fait de choisir comme protagoniste un personnage lambda renforce l’implication du spectateur, le rendant témoin de l’horreur des situations. D’autant plus que le réalisateur nous met en totale immersion, notamment à l’aide de plans séquences magistraux, qui sont devenus aujourd’hui sa marque de fabrique (Gravity, Birdman…). On retiendra surtout celui « de la voiture » d’une maitrise rare et celui du climax hallucinant qui à lui seul est un bijou cinématographique. Plutôt que de s’attarder sur les explications, Cuarón se concentre sur l’émotion et les questionnements de son héros, offrant quelques scènes intimistes puissantes. Et malgré la noirceur de l’ensemble, il en fait une fable intense et bouleversante. Partager
- Critique de LES NOUVEAUX SAUVAGES – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LES NOUVEAUX SAUVAGES . LES NOUVEAUX SAUVAGES ❤️❤️❤️❤️ Ce film est la définition même du mot jubilatoire. Il est composé de six sketches qui ont un dénominateur commun : la vengeance. Et le fait qu'ils soient tous réalisés par la même personne apporte une homogénéité à l'ensemble. Chaque scénette part d'un événement assez commun que chacun de nous peut rencontrer, ce qui rend les pétages de plombs des héros encore plus délectables. C’est sujets universels en font une satire sociale en poussant l’absurde et la folie jusqu'à l’extrême Et même si les segments sont forcément de qualité inégale, le niveau général est très bon et propose même quelques perles, comme le dernier acte qui est un bijou digne de Tarantino. Car oui, on rigole beaucoup, mais c'est un humour noir et bourré de cynisme qui a un effet miroir sur notre société. Chaque sketch arrive à se différencier par ce qu'il propose, sa mise en scène et évite ainsi qu'une lassitude s'installe. C'est anti-académique, décalé, irrévérencieux mais extrêmement jouissif. Partager
- Critique de DONNIE DARKO – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film DONNIE DARKO . DONNIE DARKO ❤️❤️❤️❤️❤️ Si je devais faire un classement de mes 20 films préférés, ça serait un vrai casse-tête, mais Donnie Darko en ferait clairement parti. Mais force est de constater que le film est finalement peu connu, même si après une sortie ciné très discrète il s’est au fil des années forgé une réputation de film culte. Et comme souvent avec les films cultes, soit on va adorer soit on va détester (Blade runner, Mulholland drive, Fight Club…). Car ce qui est sûr, c’est que le réalisateur ne prend pas son public par la main ou n’offre pas un monologue explicatif débile au spectateur qui aurait oublié son cerveau. On a affaire ici à un film puzzle complexe. Plus l’histoire avance, plus le spectateur va se retrouver face à des faits étranges qui vont s’enchainer, sans savoir où le film va l’emmener, jusqu’à un final bluffant. Et une des grandes forces du film est que, même si plein de scènes aident à recoller les morceaux, au final le spectateur est laissé à son propre jugement pour créer SA propre théorie, ce qui a surement aidé Donnie Darko à gagner son rang de film culte. Car le film peut perdre un spectateur trop rationnel qui chercherait à tout comprendre. En fait, c’est un peu un test de Rorschach ce film, chacun peut y voir ce qu’il souhaite. D’ailleurs, je vous déconseille de regarder la version director’s cut, qui essaie d’apporter un peu plus d’explications, ce qui, à mon goût, gâche un peu le plaisir. C’est un peu comme quand on nous explique un tour de magie, il perd son intérêt. Parce que, c’est ça, Donnie Darko est un vrai tour de magie cinématographique. Tout cela aidé par un des thèmes majeur du film, La folie, apportant un côté décalé à cette oeuvre. Ce film m’a d’ailleurs permis découvrir Jake Gyllenhaal qui depuis est devenu un de mes acteurs préférés. Ce mec est un génie, il est capable de tout jouer avec à chaque fois la même justesse. Un dernier détail, je ne suis pas un grand défenseur de la VOST (je ne vais pas me lancer dans ce débat, car ça serait un peu long…), mais là, la VF est affligeante. On est pas loin de la pub Kinder et ça peut très vite vous faire passer à côté du film. Bref, si vous n’avez jamais vu, je vous conseille de tenter cette expérience et au pire découvrez la BO avec sa version de « Mad World » de Gary Jules, qui est à l’image du film : GRANDIOSE Partager
- Satire à balle réelle sur le cinéma français
Découvrez notre critique détaillée du film LE DEUXIÈME ACTE . LE DEUXIÈME ACTE ❤️❤️❤️❤️ Satire à balle réelle sur le cinéma français Quentin Dupieux est un réalisateur dont les œuvres divisent à chaque fois le public, et ce sera certainement une nouvelle fois ici. Il faut dire que son cinéma est extrêmement radical, et même s’il me laisse souvent sur le côté, son univers absurde me fascine. Et parfois il me choppe, comme ce fut récemment le cas avec INCROYABLE MAIS VRAI… ou ici, LE DEUXIÈME ACTE… Comme toujours, il est difficile de parler d’un de ses films sans trop en dévoiler, car il repose énormément sur leurs côtés high concept, donc je vais me limiter au synopsis officiel. Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part. Il nous propose ici son film le plus accessible, et peut être même le plus drôle, on rit même énormément… Avec un côté méta délirant et un cynisme assez jouissif, il va jouer avec le spectateur et critiquer le cinéma français, ainsi que ces acteurs. C’est son troisième film en un an et ce n’est peut-être pas anodin, car on a presque l’impression qu’avec celui-ci, il nous offre un triptyque sur l’art. Après le théâtre dans YANNICK et la peinture dans DAAAAAALI !, c’est donc au tour du cinéma de passer à la moulinette du réalisateur… Alors, ce n’est pas forcément toujours subtil, mais le film est souvent bien plus profond qu’il n’y parait… Tout y passera, de la cancel culture, au mouvement #metoo, en passant par l’IA ou l’ego et l’entre-soi des stars. Et c’est d’ailleurs quand les acteurs se moquent d’eux-mêmes avec une autodérision savoureuse que le film est le plus efficace. Garrel, Lindon, Quenard et Seydoux sont admirablement dirigés et prennent un véritable plaisir à jouer, dans tous les sens du terme... C’est un délice de les voir délivrer les tonnes de dialogues, car oui, le film est extrêmement bavard. Ça enchaine les joutes verbales et les dialogues ciselés… Mais, la cerise sur le gâteau, c’est la découverte de Manuel Guillot. Inconnu jusqu’alors, il n’a pas à rougir du quatuor de stars, et vient même voler la vedette en proposant sûrement les scènes les plus hilarantes du film. Et même si j’ai trouvé la fin moins aboutie, il n’en reste pas moins un grand moment de divertissement et à mon sens le meilleur film du réalisateur… Partager
- Critique de PARASITE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film PARASITE . PARASITE ❤️❤️❤️❤️❤️ Donc là, on a affaire à ce qu’on peut appeler une leçon de cinéma… Et quelle leçon de cinéma !!! Déjà, au niveau de l’écriture. Le film est clairement inclassable. Bong Joon Ho change régulièrement le registre de son film en le faisant passer de la comédie, au drame, à la critique de société, au thriller ou encore à d’autres genres plus improbables que je vous laisserai découvrir. Et ces changements il les fait avec une facilité déconcertante, tout en apportant réellement quelque chose à un scénario malin et plein de surprises. Il réussit par la même à nous offrir tout un panel d’émotions. Le rire, bien sûr, parce que le film est drôle, très drôle même, que ce soit par ses dialogues, son comique de situation ou parfois un humour noir jouissif. Mais il réussit aussi à nous stresser, nous révolter, venir essayer de nous tirer une larmichette… pour nous amener à un final… bluffant... Et réussir à nous faire ressentir autant d’émotions contradictoires en 2h, c’est vraiment la classe. Mais c’est aussi une leçon de mise en scène. Bong Joon Ho ne place jamais sa caméra au hasard et on a souvent le droit à des plans aussi magnifiques qu’ingénieux (je pense notamment à certains plans larges qui m’ont bluffé, qui ne sont pas là pas juste pour faire joli, mais permettent aux spectateurs de suivre plusieurs actions à la fois. Effet immersif garanti). Alors oui, c’est du cinéma coréen, et ça pourrait en rebuter certains. Vous auriez dû voir la tête de Gabriel quand il a compris que je l’emmenais voir un film coréen en VOST. Mais au final je pense ne pas mentir en disant qu’il a beaucoup aimé l’expérience. Parce que c’est clair qu’entre l’occident et l’Asie il y a un gouffre culturel, et entre notre cinéma et le leur c’est pareil. Dans le cinéma asiatique il y a souvent un côté outré et décalé. Il suffit de voir la différence entre un film d’animation des studios Ghibli (Le château ambulant, Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké…) et un Disney, et pourtant la qualité des animés asiatiques n’est plus à démontrer. Et bien, pour ce qui est des films, c’est un peu pareil. Bref, si vous êtes déjà amateur du cinéma asiatique, FONCEZ, et si vous n’avez jamais découvert le cinéma asiatique quoi de mieux que de démarrer par un TRES grand film. Partager
- Critique de JOKER – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film JOKER . JOKER ❤️❤️❤️❤️❤️ Donc voici le film qui fera certainement beaucoup de bruit aux prochains oscars. Car Joker est clairement un film qui marquera l’histoire du cinéma et dont on parlera encore dans de nombreuses années. Pourtant, à la base j’étais vraiment septique et je ne voyais pas l’intérêt du projet. Car passer après Nicholson et surtout Ledger me semblait TRES compliqué et surtout le personnage devait se remettre de la purge récente qu’a été « Suicide Squad » avec la prestation « douteuse » de Leto. D’autant plus qu’en général, faire une origine story d’un personnage aussi emblématique a souvent tendance à le démystifier. Mais Joker réussi à éviter tous ces pièges et à en faire une œuvre majeur en surprenant son public et en ne le brossant pas dans le sens du poil. Déjà, NON ce n’est pas un énième film de superhéros. Ici, il n’est jamais question de superpouvoir et de combats dantesques et même si il se base sur un comic book populaire, le film se veut ultra réaliste. Même si l’ombre de Batman flotte sur le film, il n’est pas utile d’être un familier de cet univers pour l’apprécier. On a finalement affaire à un grand drame psychologique nous montrant comment un personnage affublé d’un handicap mental va basculer dans la folie à force de discrimination, du rejet des autres et de la société. Et même si le film se passe dans les années 80, il fait souvent écho à notre actualité. Le film emprunte d’ailleurs beaucoup plus à des films comme « Taxi Driver » et « La valse des pantins » qu’aux films de super héros. La présence de Robert De Niro, héros des deux films cités, n’est d’ailleurs pas anodine tant le film s’en inspire. Pour en revenir à la prestation de Joaquin Phoenix, elle est complètement folle (oui, je sais, c’est facile…) et lui tracera surement un chemin vers les oscars (où il devra certainement batailler avec Bard Pitt pour son « Ad Astra »). Rien que sa transformation physique pour le rôle force le respect. Jamais il ne cherche à singer les anciennes apparitions cinématographiques du personnage. Il apporte une humanité troublante au Joker le rendant à la fois particulièrement glaçant et attachant. Un attachement qui sera souvent dérangeant car il n’excuse en rien les agissements du Joker et ses pétages de plombs, même si il aide à comprendre son basculement. Car le film aurait facilement pu tomber dans le piège d’en faire un anti-héros, mais on a bien affaire ici à un psychopathe en devenir. Pour parfaire le tout, le film nous offre des plans somptueux qui s’impriment dans la rétine, grâce à une photographie magnifique alternant des colorimétries froides qui deviennent de plus en plus criardes au fur et à mesure que le Joker prend le dessus. Et puis cette BO magnifique aussi anxiogène que poétique qui enfonce le clou. Bref ma grande baffe de la rentrée, à l’image de la réaction d’un spectateur derrière moi à l’arrivée du générique « WHAOU !!! » Partager
- Critique de INCENDIES – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film INCENDIES . INCENDIES ❤️❤️❤️❤️💛 Dans ce calendrier de l’avent, il fallait bien à un moment que je parle de Denis Villeneuve, qui est pour moi un des meilleurs réalisateurs du moment. Voici donc un de ses premiers films qui prouvait déjà le talent du bonhomme. Voici un film choc qui est un véritable rouleau compresseur. Et même si la scène d’ouverture muette annonce tout de suite la couleur, et malgré tout ce que je vais pouvoir dire, sachez une chose : vous n’êtes pas prêt pour la baffe que vous allez prendre. A la lecture du testament de leur mère, Jeanne et Simon, des jumeaux, se voient remettre deux enveloppes : l’une destinée à leur père qu’ils croyaient mort et l’autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. Va s’en suivre une longue quête pour nos deux héros qui leurs révèlera le passé secret de leur mère. Comme la pièce de théâtre, dont il est inspiré, le film se déroulera dans un pays du Maghreb imaginaire, qui fera immanquablement penser au Liban. Il est pourtant éminemment politique, et sans en être le réel sujet, le conflit entre musulmans et chrétiens est au cœur du film. Le film a des allures de polar avec cette quête identitaire qui feront ressortir les fantômes du passé. Villeneuve joue judicieusement avec les époques et le montage parallèle est exemplaire. On alternera continuellement entre les recherches des enfants et la vie de leur mère. C’est d’un réalisme cru et ne tombe jamais dans le mélo. Le spectateur est tenu en haleine tout du long, avec ce récit brutal, parfois choquant, mais surtout bouleversant. Il sera question de l’horreur de la guerre et de ses répercutions, mais aussi, d’amour, de pardon… Au final on assiste à une terrible tragédie Shakespearienne sur fond de conflit politique. C’est d’une puissance dramatique rare, le final risque de vous hanter longtemps et clairement on n’en ressort pas indemne… Partager
- Un huis clos à hauteur d’enfant
Découvrez notre critique détaillée du film LA CHAMBRE DE MARIANA . LA CHAMBRE DE MARIANA ❤️❤️❤️ Un huis clos à hauteur d’enfant En 1942, en Ukraine, une mère juive confie son fils de 11 ans, Hugo, à son amie d’enfance Mariana, une prostituée vivant dans une maison close, afin de le sauver de la déportation. Hugo est caché dans le placard de la chambre de Mariana, où il vit reclus pour ne pas être découvert. C’est d’ailleurs là que le film prend toute sa force. La mise en scène appuie parfaitement le sentiment d’enfermement de l’enfant, notamment grâce à un format 4/3 qui renforce l’oppression. Le réalisateur joue habilement avec le hors-champ : le spectateur est suspendu aux bruits et aux voix qui traversent les murs, devinant ce qu’il se passe à l’extérieur du placard. Le film brille aussi par sa manière d’illustrer le monde intérieur d’Hugo. La façon dont le réalisateur nous plonge dans l’esprit de l’enfant est brillante. Il convoque régulièrement le passé, mêlant réalité et souvenirs dans ce qui constitue sans doute les meilleurs moments du film. Ces moments suspendus donnent au film une grande densité émotionnelle. L’imaginaire de l’enfant devient alors une forme de résistance à la barbarie. Et plus le danger se rapproche, plus le rêve s’intensifie, comme un dernier rempart contre l’horreur. Le récit se focalise aussi sur la relation complexe et bouleversante entre l’enfant et sa protectrice. Elle évolue au fil du temps, tissée de silences, de gestes maladroits, de tendresse inattendue. Comme à son habitude, Mélanie Thierry est remarquable, d’autant plus qu’elle joue ici en ukrainien. Mais si cette relation fonctionne aussi bien, c’est grâce à Artem Kyryk, dans son tout premier rôle, qui impressionne par une justesse rare à cet âge. Malheureusement, dès que la caméra sort de la chambre, le film perd de sa force et de son inspiration. C’est une faiblesse sans doute liée à l’adaptation du roman. C’est aussi le cas du dernier acte, choquant, qui divisera probablement le public. Partager
- Un miracle porté par l’amour maternel.
Découvrez notre critique détaillée du film MA MÈRE, DIEU ET SYLVIE VARTAN . MA MÈRE, DIEU ET SYLVIE VARTAN ❤️❤️❤️💛 Un miracle porté par l’amour maternel. Certes, le titre n’est pas forcément des plus vendeurs, mais finalement il colle parfaitement au récit. En 1963, Roland naît avec un pied-bot. Sa mère refuse d’écouter les médecins et se promet que son fils ira à l’école à pied comme tous les autres enfants. Animée par une foi inébranlable en Dieu, un amour maternel sans limites et l’obsession de son fils pour Sylvie Vartan, elle va accomplir ce qui s’apparente à un véritable miracle. Si ce synopsis peut sembler rocambolesque, il s’agit pourtant d’une histoire vraie, tirée d’un roman autobiographique. Le film retrace ainsi cinquante ans de combats, de sacrifices et d’espoirs au sein de cette famille, portée par une mère déterminée à ce que son fils ne subisse jamais son handicap. La force du film réside dans sa manière de se concentrer avant tout sur ses personnages, plutôt que sur un simple enjeu dramatique. Leïla Bekhti est absolument formidable dans le rôle de cette mère courage. Elle porte littéralement le film durant sa première moitié, incarnant une femme à la fois dans le déni, obstinée, débordante d’énergie, drôle et terriblement attachante… mais aussi envahissante et parfois insupportable. Loin de tomber dans la caricature de la mère juive possessive, le film lui offre un portrait nuancé et profondément humain, grâce à l’écriture subtile de Roland Perez, qui livre ici une véritable déclaration d’amour à sa mère. L’émotion comme l’humour sont parfaitement dosés, sans jamais forcer le trait. Et puis, il y a Jonathan Cohen, surprenant dans un rôle à contre-emploi. Après MAKING OFF l’an dernier, il prouve une nouvelle fois qu’il sait briller ailleurs que dans des rôles comiques et déjantés. Au niveau de la mise en scène, Ken Scott, un réalisateur Québécois à qui l’on doit l’excellent STARBUCK, choisi un montage dynamique, qui nous fait traverser les époques avec fluidité, tout en exploitant intelligemment la répétition des situations. Le film reste fidèle à l’aspect autobiographique du roman en intégrant une voix off, qui renforce la narration tout en évitant les longueurs. La photographie, elle, évolue subtilement au fil des années, apportant une vraie texture au récit. Par contre, on pourra regretter l’utilisation du rajeunissement numérique qui est assez laborieux, notamment lors d’une scène que je vais éviter de développer ici… Au final, j’ai été agréablement surpris. Je craignais que le film joue trop avec les clichés, notamment sur la possessivité des mères juives, mais il parvient à les éviter en proposant un regard sincère, drôle et touchant. Une œuvre sensible qui, bien que classique dans sa forme, touche en plein cœur. Partager














