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ANATOMIE D’UNE CHUTE

❤️❤️❤️❤️

Affiche film

Voici donc la dernière Palme d’or, qui s’est vu entachée d’une polémique lors du discours de sa réalisatrice. Ce qui aura fait finalement de l’ombre à son film, en dissuadant certainement certains d’aller le découvrir. Et c’est regrettable, car c’est tout simplement un très bon film qui n’avait pas besoin de ça…

Après, il faut dire aussi que je suis assez amateur des films de procès, mais ANATOMIE D’UNE CHUTE va bien plus loin que ce genre cinématographique.

Alors oui, le procès y est central, avec cette écrivaine soupçonnée d’avoir tué son mari. Justine Triet prend d’ailleurs un malin plaisir à jouer avec la zone grise en faisant continuellement douter le spectateur sur la culpabilité de son héroïne.
Mais même si le doute sur sa culpabilité est au cœur du film, là n’est pas vraiment la question.
Plus que l’analyse de la chute mortelle de son mari, c’est bien celle de leur couple qui sera disséquée et prendra toute son ampleur lors du procès.

Et pour ne rien gâcher, il y a de vrais partis pris de mise en scène de la part de Justine Triet, chose assez rare dans ce genre de film pour être noté. Et même si certains choix peuvent paraitre prétentieux, je dois avouer que bien souvent elle fait mouche, comme lors d’une scène de dispute magistrale.

Clairement la qualité du jeu des acteurs est d’ailleurs une des grandes forces du film, aidée par une écriture des dialogues exemplaire qui rend les échanges au procès passionnants.
L’accusée, à la fois mystérieuse et ambiguë, est interprétée par une Sandra Hüller glaçante, à l’image de l’atmosphère ambiante de l’œuvre. Je me demande comment elle n’a pas eu le prix d’interprétation au Festival…
Swann Arlaud est comme à son habitude brillant, mais on notera aussi un Antoine Reinartz impressionnant qui vole parfois la vedette dans son rôle de procureur et réussit même à apporter certains rares moments de comédie.
Mais surtout, je retiendrai Milo Marchado Graner, qui incarne le fils mal voyant du couple, et principal témoin de cette tragédie. Par la justesse de son jeu, il apporte les rares moments d’émotions du film.
Bref un casting sans faute, jusqu’au chien qui marquera inévitablement les spectateurs.

Mais comme je le précisais plus haut, le film est terriblement froid. C’est à la fois une de ses réussites, mais aussi une de ses limites. Car même si ça apporte une atmosphère pesante vraiment maitrisée, ça a pour effet de limiter les émotions qu’ils dégagent. D’autant plus que la plupart des personnages sont assez antipathiques, limitant l’identification des spectateurs et donc leur attachement aux protagonistes…

Même si j’ai un doute sur le fait de lui avoir attribué la Palme d’or, il n’en reste pas moins un très bon film.

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