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- LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME
LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME ❤️❤️💛 À l’annonce du projet, j’étais assez dubitatif sur l’utilité de faire une suite, car la trilogie précédente est une des rares licences des années 2000 que je trouve maitrisée de bout en bout, avec notamment un dernier épisode frôlant la perfection… Mais le film à la bonne idée de ne pas être une suite directe, et de placer son action plusieurs génération plus tard, et son titre nous proposait d’ailleurs un nouveau départ… Le film a pour lui d’être visuellement sidérant. Les singes n’ont jamais été aussi criants de vérité avec des expressions faciales bluffantes. De même, le travail sur les décors est impressionnant et propose des plans post apocalyptiques du plus bel effet. A quelques détails près, les effets numériques sont parfaitement intégrés et on est loin de la bouillie visuelle que propose la majorité des blockbusters actuels. Bref, il y a un grand soin apporté au visuel, et on en prend plein les yeux. Même si César ne sera plus présent, son aura sera continuellement présente, en devenant un symbole christique, qui sera le thème central du film. Ce nouvel opus offre aussi de nombreuses références au film de 1968, que ce soit sur certains plans, objets ou même la musique. Et il prendra même parfois un malin plaisir à en jouer. Mais, même si la claque visuelle est bien présente et qu’il respecte aussi bien les films passés, son écriture plombe sérieusement l’expérience cinématographique… En premier lieu, les personnages, dont l’écriture est assez simpliste et manichéenne. On passera sur le choix du prénom de notre héros, Noa, au cas où certains spectateurs passeraient à côté de la métaphore religieuse… Un héros qui, bien sûr, est un gentil chimpanzé, accompagné du sage orang outan, et se battant contre le très méchant gorille… Le personnage de Mae sort tout de même du lot et est certainement le plus intéressant. Et même si on devine son parcours lors des prochains épisodes, elle reste plus ambiguë et nuancée. Pour le reste, on a vraiment la sensation qu’on nous ressert le même casting, ce qui a pour conséquence qu’on a du mal à s’attacher aux personnages, qui d’ailleurs ont un développement au moins aussi prévisible que le scénario. L’histoire est très convenu, avec cette quête initiatique du héros qui cherche à sauver sa famille. J’avais continuellement une longueur d’avance sur l’histoire, ce qui fait que j’ai rarement été surpris, et le manque d’émotion flagrant du film n’arrangeant rien, et j’ai fini par trouvé le temps long… Alors, oui, visuellement c’est assez dingue, et le grand spectacle est bien là. Mais pour le coup l’écriture à finit par me sortir du film qui aurait clairement gagné à être raccourci pour se concentrer sur le spectacle, ou alors réellement développer ses personnages… Partager
- ALABAMA MONROE
ALABAMA MONROE ❤️❤️❤️❤️❤️ D'un côté Didier, romantique athée, leader d'un groupe de Bluegrass et vouant une admiration pour les États-Unis. De l'autre, Élise, chanteuse de Country et tatoueuse ouverte à la spiritualité. Leur union fusionnelle, rythmée par la musique, donnera naissance à Maybelle. Un bonheur qui sera foudroyé quand la maladie touchera leur enfant... Alors, oui, que les choses soient claires, même si le film vous offrira un très grand moment de cinéma, ça ne sera pas une partie de rigolade... Le film prend le choix judicieux d'une temporalité éclatée et enchaîne les allers-retours dans le temps. C'est même une des forces du film, car ça permet d'alterner des moments tragiques et éprouvant à d'autres imprégnés de joie, d'amour et d'un humour contagieux. On navigue constamment entre un feel-good movie entraînant et une tragédie déchirante. Ces ruptures de ton permettent de donner un peu de répit au spectateur tout en approfondissant la relation entre ce couple qui se livre un amour passionnel. Car oui, l'expérience sera éprouvante et à moins de ne pas avoir de cœur, il risque d'être malmené par le visionnage. La musique a une place prédominante dans le film, jusqu’à en devenir un personnage à part entière. Elle sera le lien entre nos deux héros. D'autant plus que la participation musicale est grandiose. On retiendra les scènes de concert où les paroles des chansons souligneront parfaitement les émotions des personnages. Certains morceaux restent immanquablement gravés en mémoire et sont d'autant plus marquants qu'ils sont sublimés par une photographie magnifique. L’interprétation du couple est remarquable et est pour beaucoup dans la réussite du film. L'alchimie entre eux est totale et décuple les émotions ressenties par le spectateur. Il y a un réalisme pesant, intensifié par la justesse et l’intensité du jeu des acteurs, dans leur descente aux enfers. On assiste à des scènes intimes qui montrent l’amour et la passion nourrissant leur couple. Leurs convictions opposées vous amèneront à réfléchir sur les bienfaits de la science ou de la religion, sans pour autant prendre parti. Un film choc qui prend aux tripes, jusqu'à son final sublimissime qui, comme le reste du film, vous laissera avec un mélange de déchirement et de poésie… Partager
- CHRONIQUE D’UNE LIAISON PASSAGÈRE
CHRONIQUE D’UNE LIAISON PASSAGÈRE ❤️❤️❤️❤️ En ce qui concerne les histoires d’amours au cinéma, tout semble avoir été raconté mille fois, et pourtant… Quand on tombe amoureux, il n’y a que toi et l’autre, le reste du monde semble ne plus exister, et Emmanuel Mouret a eu l’idée extrêmement judicieuse de focaliser son film sur les deux amants, littéralement… Il n’y aura, à une exception près, aucun second rôle, donnant véritablement l’impression de rentrer dans l’intimité de ces deux personnages, et ça fonctionne admirablement. Alors oui, un film qui ne se consacrera quasiment qu’aux dialogues entre ses deux protagonistes, ça peut clairement faire peur, mais c’est sans compter l’immense qualité de son écriture et de ses interprètes. Waouh, quelle classe !!! Sandrine Kiberlain est solaire comme jamais, Vincent Macaigne maladroit et extrêmement attachant (plus je le vois, plus je me dis que c’est un immense acteur : vous n’avez pas vu MÉDECIN DE NUIT ? foncez voir ce film !!!). L’alchimie fonctionne instantanément entre eux deux et on croit en leur histoire dès la première minute. On rit avec eux, on angoisse avec eux, on a des papillons dans le ventre avec eux, on a des doutes avec eux, on pleure avec eux. Ils jouent avec une justesse inouïe, leur passion est communicative. La mise en scène de Mouret y est aussi pour beaucoup. Il laisse souvent ses plans durer pour laisser ses comédiens faire le reste, et ils nous touchent continuellement. Mais lorsque nos héros n’arriveront pas à exprimer ce qu’ils ressentent par la parole, c’est sa caméra qui prendra le relais, par un traveling ou un cadre bourré de sens. Ça fait souvent penser aux heures de gloire de Woody Allen. Le film est d’une tendresse absolu, jamais mièvre, avec ces petits riens plein de poésie qui font la magie des nouveaux couples. Les dialogues sont savoureux, le film est souvent drôle mais aussi parfois très profond et arrivera à questionner régulièrement le spectateur, jusqu’à son dernier tiers qui m’a totalement emballé, mais que je préfère vous laisser découvrir. J’ai été suspendu à leurs lèvres, avec cette sensation d’être dans un songe. Un très beau moment de cinéma. Une parenthèse enchantée, un petit bonbon sucré, un moment de cinéma plein de sensibilité qui fait un bien fou… Partager
- Un STAND BY ME à la sauce française
LES TROIS FANTASTIQUES ❤️❤️❤️ Un STAND BY ME à la sauce française Max, Vivian et Tom, sont trois ados inséparables qui cherchent à se faire un peu d’argent pour réussir à partir ensemble en colonie de vacances. Leurs petites combines et la sortie de prison de Seb, le frère de Max, vont les entrainer dans une terrible spirale… Sur fond de film social, avec la fermeture de son usine, le film commence comme un teen movie assez classique cochant toutes les cases du genre. De l’histoire d’amitié, aux vélos, en passant par la cabane dans les bois, le film ne cache pas son inspiration des classiques que sont LES GOONIES et STAND BY ME, et Il lorgnera d’ailleurs bien plus vers le deuxième. Le film démarre sous le signe de l’humour et la bonne humeur, avec cette histoire solaire d’amitié adolescente. Puis, il glissera vers la chronique sociale et surtout la tragédie pour dévoiler son thème principal : la perte de l’innocence, avec ces adolescents qui, chacun à sa façon, rentreront bien trop tôt dans le monde des adultes. Max, notre héros, se verra continuellement tiraillé entre son amour pour sa famille et celui qu’il porte à ses amis, ce qui entrainera la troupe dans un tourbillon sans fin… Le casting des ados est exemplaire, l’alchimie qu’il y a entre eux fonctionne parfaitement et y est pour beaucoup dans l’attachement que le spectateur a pour eux. Ils sont les vraies stars du film, malgré la présence d’Emmanuelle Bercot et Raphaël Quenard. Décidément ce dernier est partout, et même s’il n’a que peu de présence à l’écran, il prouve une fois de plus son talent et imprègne la pellicule à chaque apparition. Pour son premier film, Michaël Dichter, livre un récit initiatique plutôt réussit, naviguant entre comédie et drame. Il démontre même un certain talent de mise en scène, avec notamment quelques scènes de tension vraiment efficaces. Mais malgré tout, le film aurait gagné à ce que son propos social ne soit pas finalement qu’une toile de fond… Partager
- CRUELLA
CRUELLA ❤️❤️❤️💛 POUR - Bon quand il y a Emma Stone, je perds tout objectivité et je me noie dans ses yeux - Les plans sont léchés, c'est globalement très beau, et les costumes... whaou!!! - A l'image de sa BO de grande qualité, c'est rythmé, punk, efficace et on ne s'ennuie pas - On retrouve le côté décalé (et même ici très cartoon par moments) de "Moi, Tonya" - Les deux Emma s'en donnent à cœur joie et ça se voit - Globalement, c'est mieux que les habituels copier-coller des animés à l'utilité douteuse (même si Le roi lion est une putain de baffe technique) - Clairement, les mômes et ados vont se régaler CONTRE - Sauf que, comme dirait Lilian "Je n'ai plus dix ans" - Alors, certes le premier Maléfique était bien foutu avec le regard de l'histoire du point de vu de l'antagoniste. Mais sérieusement, Cruella, une des méchantes les plus horripilante de Disney, qui est méchante... juste PARCE CE QUE!!! comme notre Orangina rouge Le fait, d'ENCORE en faire quelqu'un de pas si méchant que ça... bah ça bloque un peu, voir parfois beaucoup (la scène post générique est même un modèle de non-sens). Après je sais que c'est un film pour enfants, mais je reste vraiment dubitatif sur le choix - Même si les seconds rôles sont plutôt sympas, j'ai eu BEAUCOUP de mal avec le personnage de Paul Walter Hauser - L'humour est assez inégale et parfois très "enfantin" Partager
- THE SON
THE SON ❤️❤️❤️ Après son THE FATHER, dont je ne me suis jamais réellement remis, Florian Zeller nous livre donc un deuxième volet qui n'est pas pour autant une suite. Le rapport entre les deux films : les liens familiaux qui se verront bouleverser par une terrible maladie. Si le premier film parlait d'Alzeimer, ici, il sera question de la dépression d'un adolescent, de l'impact qu'elle a sur le malade, mais aussi sur son entourage, impuissant face aux événements. Si sur la forme, le film est beaucoup plus académique et impressionne moins que THE FATHER par sa mise en scène ou son originalité, sur le fond, il est aussi puissant, en réussissant à être profondément juste sur un sujet souvent tabou. Laura Dern, comme à son habitude, est parfaite, mais c'est surtout Hugh Jackman qui livre une prestation mémorable. Ici, à contre emploi, il incarne avec une sensibilité qu'on ne lui connaissait pas ce père tiraillé entre sa détresse, sa colère et sa culpabilité. Zeller livre un drame psychologique, certes assez classique (peut-être trop), mais qui se montre bouleversant sans jamais tomber dans le patho. Un film dont les images ne marqueront pas, mais d'une puissance et d'une sobriété qui laisse sans voix au moment du générique de fin... Partager
- MAY DECEMBER
MAY DECEMBER ❤️❤️ Parfois, tu vas voir un film en te disant que tout semble être réuni pour que tu passes un bon moment et puis… c’est la déception… Et sur le papier, il y avait tout pour me plaire, avec Todd Haynes aux commandes, le duo Natalie Portman-Julianne Moore, ou cette histoire promettant de jouer avec les zones sombres de ses personnages. Mais pourtant, le film m’a glissé dessus sans jamais réussir à réellement m’attraper… La faute à une ambiance d’une froideur abyssale, qui est certainement voulu, mais qui met une telle distance entre les personnages et le spectateur que je n’ai jamais réussi à avoir la moindre empathie pour eux. Plus problématique, la seule émotion que j’ai ressenti devant le film, c’est un ennui profond qui n’a pas été aidé par le rythme particulièrement lent de l’ensemble. D’autant plus que j’ai passé pas mal de temps à me demander où le réalisateur voulait réellement nous emmener, tant les thèmes me semblaient abordés en surface. Le film m’a semblé même assez sage alors qu’il s’attaque à un fait divers qui a défrayé la chronique… Heureusement, tout n’est pas mauvais pour autant, notamment une photographie soignée ou son casting, et quelques rares moments qui ont réussi à me marquer. Je pense à un cours de théâtre, mais surtout à un monologue de Portman face caméra complètement fou… Et plus que les deux actrices, la belle surprise est certainement Charles Melton qui est certainement le personnage le mieux développé. Bref, j’aurai adoré aimer ce film et, vu les bons retours, le souci vient peut-être de moi, du fait que je n'ai pas trouvé les codes pour l’apprécier, mais je suis malheureusement passé totalement à travers. Partager
- Dans la salle obscure, tout le monde vous entendra crier
ALIEN : ROMULUS ❤️❤️❤️❤️ Dans la salle obscure, tout le monde vous entendra crier J'ai une réelle affection pour la saga Alien qui a clairement marqué mon adolescence, et j'ai particulièrement aimé les quatre premiers opus, chacun se différenciant par la patte de son réalisateur. Malheureusement, dans les années 2000, ça a été beaucoup plus compliqué. On a eu droit, dans un premier temps, aux ALIEN vs PREDATOR, au mieux fun, mais surtout profondément débiles, puis Ridley Scott a voulu reprendre les choses en main avec son pseudo-prequel qui a heureusement été avorté. Bref, je n’en attendais plus grand-chose, mais retrouver Fede Alvarez aux commandes me donnait un peu d’espoir (son EVIL DEAD et son DON’T BREATHE étaient plutôt efficaces). Et même si ROMULUS n'atteint pas la maestria des deux premiers opus, il reste parmi les meilleures propositions. Déjà, le film respecte ce qui a été fait dans le passé, que ce soit la quadrilogie originelle ou bien les préquels. Mais surtout, sa grande force réside dans son côté visuel. En effet, le film est particulièrement beau, avec un superbe travail sur les éclairages et les décors, sublimé par la mise en scène d'Alvarez et un travail sur le son des plus efficaces. Rarement l’horreur n’aura été aussi belle, et le film est un régal pour les yeux. C'est un film qui revient aux sources, en limitant l'usage des FX, préférant utiliser au maximum les effets pratiques pour montrer les créatures. On notera aussi le choix judicieux de faire baigner le film dans un univers rétro-futuriste collant au premier opus, là où Prometheus semblait avoir des générations d'avance technologiquement alors que le film est censé être un prequel. Et même si le film n'est peut-être pas le plus horrifique de la saga, il faut tout de même noter une réelle maîtrise de la tension avec certaines scènes qui sortent clairement du lot. Les Facehuggers sont particulièrement bien exploités, au point de proposer certainement les scènes les plus stressantes du film et de faire de l’ombre au xénomorphe… Les métaphores du sexe et du viol sont une nouvelle fois présentes, poussant même les curseurs un peu plus loin et proposant certaines scènes vraiment dérangeantes. Au niveau du casting, même si ce genre de film ne laisse pas vraiment le temps de développer ses personnages qu'il dézingue à tour de bras, on notera tout de même la relation entre les deux interprètes principaux qui fonctionne à merveille. Après CIVIL WAR, Cailee Spaeny prouve une nouvelle fois qu’il va falloir compter sur elle dans l’avenir, mais c’est surtout David Jonsson qui tire son épingle du jeu avec sûrement le personnage le mieux exploité du film. Mais même si j’ai vraiment beaucoup aimé la proposition, il y a quand même quelques détails qui m’ont gêné. Déjà, alors que le film utilise au maximum les animatroniques et autres effets pratiques, pour un résultat bluffant, il y a un moment clé (que je ne spoilerai pas) qui utilise des FX pour un résultat assez dégueulasse visuellement. Et le souci, c’est que c’est loin d’être un détail, et ça dénote totalement avec le reste, au point de me faire sortir du film par moments… Et même si le cahier des charges est parfaitement respecté, certaines références aux anciens films sont parfois un peu trop appuyées. Mais surtout, il manque un petit truc en plus qui apporterait une réelle identité au film, comme savaient le faire ceux de la quadrilogie. Il n’en reste pas moins un bon film de SF horrifique devant lequel j’ai passé un très bon moment et qui me réconcilie avec la saga… Partager
- OPPENHEIMER
OPPENHEIMER ❤️❤️❤️❤️ On va commencer par ce qui va mettre tout le monde d’accord : techniquement le film est grandiose. Bien sûr, visuellement, c’est à tomber par terre et même si on peut douter de l’utilité de l’IMAX pour un film finalement introspectif, cela rend justement les détails sur les visages ou les regards saisissants. Puis le film propose quand même des plans assez dingues. Sans compter que Nolan a vraiment un sens du cadre et même si c’est loin d’être son film le plus spectaculaire, ça reste un régal pour les yeux. Mais si le film demande ABSOLUMENT à être vu au cinéma pour l’apprécier à sa juste valeur, c’est surtout pour sa bande son qui est tout simplement exceptionnelle. En premier lieu la partition musicale de Ludwig Göransson, qui même si cette première visu ne m’a pas marquée par un thème précis, la musique est omniprésente et joue énormément sur le ressenti du spectateur et la tension qui s’installe. Mais surtout, c’est l’habillage sonore qui scotche au fauteuil. Le travail sur le son est formidable et fait que le film ressemble par moment à une expérience sensorielle. Au niveau de la narration, on retrouve l’obsession du réalisateur pour le temps. Nous avons donc des changements incessants de lieux et d’époques, sans aucun texte pour guider le spectateur. Mais la grande force de l’écriture est de ne jamais perdre le spectateur, qui réussira toujours à se repérer garce à un dialogue où un détail à l’image. Sans compter que le film balaye 40 ans d’histoire, et donc une foison de personnages. Mais là aussi le film est aidé par un casting monstre qui aide le spectateur à identifier les protagonistes grâce à des visages connus. Et il faut avouer que niveau acting, ça envoi du lourd et dans quelques mois il devrait y en avoir quelques-uns qui vont se battre pour une petite statuette dorée. Cillian Murphy, bien sûr, qui porte le film et se retrouve enfin dans un premier rôle au cinéma qui lui permet de montrer l’étendue de son talent. Je retiendrai aussi Emily Blunt qui, même si Nolan sous exploite toujours autant les rôles féminins, réussit à tirer son épingle du jeu, en trouvant le culot d’avoir la scène qui m’aura le plus marquée. Mais plus que tout, c’est Robert Downey Jr qui m’aura bluffé. Quel bonheur de le voir dans un rôle aussi travaillé, loin des blockbusters dans lesquels il s’était retrouvé piégé (même si je ne vais pas vous mentir, c’était le pied de le voir camper Iron Man). Par contre, j’ai un souci avec le film, ou plutôt son genre, c’est que je ne suis pas un grand fan des biopics. Aussi maitrisé soient-ils (et ici on est clairement dans le haut du panier), c’est que le fait de connaitre les grandes lignes de l’histoire nuit à la dramaturgie. Et même si Nolan arrive à installer une tension assez dingue faisant flirter son film avec le thriller, on connait le destin d’Oppenheimer, et donc je trouve que ça perd en émotion car on s’inquiète assez peu pour le héros. Et puis, il faut reconnaitre que le film est long et décide d’aborder l’histoire via tous les prismes (science, politique, militaire, pénal…), ce qui en fait un film TRÈS dense. Et même si j’ai trouvé ça passionnant, ça demande un véritable investissement de la part du spectateur. D’autant plus que le film est extrêmement bavard, mais heureusement, le montage apporte un rythme impressionnant, le rendant passionnant. Même si je préfère quand Nolan s’attaque à une fiction, ça ne sera pas pour moi son plus grand film, mais paradoxalement surement le plus maitrisé. Partager
- LES TROIS MOUSQUETAIRES : MILADY
LES TROIS MOUSQUETAIRES : MILADY ❤️❤️💛 Voici donc la suite du premier volet que j’avais particulièrement apprécié au printemps dernier, et vu que j’ai toujours préféré la deuxième partie de l’œuvre de Dumas, qui joue avec la zone grise de ses personnages et ses enjeux dramatiques, j’étais assez impatient de découvrir ce deuxième film. Alors, sur plusieurs aspects, il garde certaines qualités du premier film. On retrouve l’ambition visuelle, avec ses décors et ses costumes impressionnants, cette recherche de grand spectacle, ce thème musical épique, ou certains acteurs qui semblent investis au projet. Bien sûr, on retrouve une Eva Green dont le magnétisme colle parfaitement à cette Milady énigmatique, et c’est avec le même bonheur qu’on savoure chaque apparition de Louis Garrel qui m’a fait sourire à chaque réplique. Ça se donne les moyens de ses ambitions et propose un spectacle populaire et plutôt efficace où je ne me suis pas vraiment ennuyé. Sauf, que le film me pose aussi de sérieux soucis… Au niveau du spectacle, autant dans le premier film les combats en plans séquences avaient vraiment de la gueule, mais ici c’est beaucoup moins maitrisé, moins chorégraphié et surtout ça rend l’action brouillonne… mais pas autant que l’histoire… Parce que tout ici semble rushé, ça va trop vite et tous les évènements s’enchainent sans que le scénario ne puisse les digérer, et malheureusement, c’est détriment de la dramaturgie. Bon, vu le cumul des rebondissements, ça pourrait se comprendre, mais pourquoi inclure des sous-intrigues sorties de nulle part et sans intérêts ? (Oui, je parle de toi Michalik…). Idem pour le développement des personnages qui est expédié, voire inexistant. En premier lieu, celui de Milady, dont l’ambiguïté passe totalement à la trappe. Son personnage aurait mérité tellement mieux, d’autant plus que ce volet porte son nom… Sans parler de Portos et Aramis qui sont relégués au second plan et ressemblent plus à des faire-valoir comiques qu’à autre chose… Ça donne un côté très sériel à l’ensemble. D’ailleurs on en parle des cinq premières minutes consacrées à un résumé du premier film (Sérieusement, au cinéma ???), on en parle de la scène post-générique du même premier film qui apparait au bout de plus d’une heure dans le deuxième ? Mais surtout, c’est quoi cette fin débile qui ouvre la porte à une potentielle suite ??? Alors, je veux bien qu’on prenne des libertés avec un roman, et la partie en Angleterre est même intéressante de ce point de vue-là, mais c’est quoi cette dernière scène qui frôle le ridicule ??? Après, ça reste un divertissement familial honorable et plutôt efficace, mais après un premier film très prometteur, j’en ressors très frustré et surtout avec un sentiment de gâchis… Partager
- THE CREATOR
THE CREATOR ❤️❤️❤️❤️ Quel bonheur de découvrir un blockbuster de cette trempe !!! Alors que depuis plusieurs années on nous abreuve jusqu’à l’overdose de films de super-héros, de suites, de remakes, et autres adaptations, c’est devenu tellement rare de pouvoir découvrir une création originale. Et surtout quand elle a de telle qualités, je suis prêt à lui pardonner tous ses défauts. Alors oui, le film s’inspire de grands classiques du genre. On y retrouve du BLADE RUNNER, du TERMINATOR, LES FILS DE L’HOMME, voir même APPOCALYPSE NOW, mais s’il y a bien une chose qui va mettre tout le monde d’accord, c’est la qualité visuelle du film. D’autant plus que Gareth Edwards fait le choix judicieux de tourner principalement son film en décors naturels en limitant les fonds verts. Et le rendu final est bluffant car les effets spéciaux sont incrustés avec un réalisme qui n’est pas sans rappeler DISTICT 9. Car la grande force du film est clairement le monde qu’il nous propose. Et même s’il multiplie à outrance les référence cinématographiques et littéraires, il réussit à nous proposer un univers qui lui est propre. Il y a une vraie cohérence visuelle et c’est un régal de découvrir ce mélange d’univers cyberpunk à la culture asiatique. Ça foisonne de détails et le design général est éblouissant, que ce soit les décors, les robots, les machines, on en prend plein les yeux et le film met à l’amende un bon nombre de grosses productions hollywoodiennes. D’autant plus que le film n’a coûté que 80 millions de dollars, là où des MI7, FAST X et autre INDY 5 dépassaient les 300 millions (Pire, THE CREATOR n’a coûté que 10 millions de plus que le dernier ASTÉRIX !!!). Bref, c’est du très grand spectacle, extrêmement généreux et on ne s’ennuie pas une seconde. Le film prend souvent des airs de film de guerre (le Vietnam n’est jamais loin) et propose des scènes de guerre épiques et impressionnantes. Alors, oui tout n’est pas parfait, notamment un scénario finalement assez classique et prévisible par moment. D’autant plus que le film est tellement généreux en termes d’action, ce qui fait qu’il manque de profondeur. J’aurai aimé qu’il questionne plus sur la place de l’IA (car là c’est un poil manichéen…) ou bien s’attarde sur la relation entre les deux personnages. De même, il use, voir abuse, de deus ex machina, ce qui pourra en frustrer certains. Mais peu importe, le principal pour moi, c’est clairement le spectacle proposé, et même si ses défauts l’empêcheront certainement de devenir culte, c’est un vrai bonheur de pouvoir voir un proposition comme celle-ci qui tranche radicalement avec ce qu’Hollywood a tendance à nous livrer jusqu’à l’overdose depuis un certain temps… Bref, non content de nous avoir offert, de TRÈS loin, le meilleur Star Wars avec ROGUE ONE, Gareth Edwards nous livre ici un des films de SF les plus impressionnants de ces dernières années… Partager
- MADRE
MADRE ❤️❤️❤️❤️❤️ J’avais adoré les précédents films de Sorogoyen, « Que dios nos perdone » et « El Reino », donc quand mon ouvreuse m’a conseillé « Madre », je me suis empressé d’aller le voir. D’entrée le film s’ouvre sur un plan séquence DINGUE de 15 minutes, qui te laisse spectateur impuissant de ce qui se passe à l’écran. Une scène maitrisée de bout en bout, te prenant aux tripes pour en faire des confettis, tournée à la façon d’un thriller implacable (genre que maitrisait déjà le réalisateur dans ces précédents films). En quelques minutes, le mec confirme l’impression qu’il m’avait donné sur ces premiers films : il maitrise sa caméra comme peu de cinéastes, avec une gestion des espaces et des mouvements qui laissent admiratif. Puis, le film bascule dans un tout autre genre, le drame phycologique, car il sera finalement très peu question du drame initial en tant que tel, auquel on aura d’ailleurs très peu de réponses. Le sujet profond de l’histoire sera la résilience de cette mère qui rencontre un adolescent, sans jamais sombrer dans le mélodrame, en ce centrant sur les sentiments des personnages. Le film est souvent très juste dans ses propos, Marta Nieto transperce l’écran avec une énorme prestation à la fois touchante et bouleversante, toujours sur le fil du rasoir, avec un jeu tout en nuance, sans jamais tomber dans l’excès ou le larmoyant…. La relation entre les deux personnages fonctionne à merveille, à la fois tendre et ambiguë. Clairement, suivant les spectateurs, l’amour qui se dégage du film sera perçu de façons différentes, mais ce qui est sûr c’est qu’il s’en dégage une vraie sincérité qui nous aide à nous attacher à ces personnages. Niveau mise en scène, c’est du grand art, avec une photographie magnifique et une utilisation des « grands angles » sublimant les paysages des plages des Landes, mais offrant aussi des plans intérieurs de toute beauté. Le mec, maitrise vraiment le plan séquence qu’il utilise à plusieurs reprises (notamment cette scène en voiture, ce face à face dans un bar, ou bien ce repas de famille…), à chaque fois, c’est totalement justifié et cela offre des scènes vraiment marquantes. Sorogoven fait danser sa caméra et c’est un réel plaisir pour les yeux, tout en donnant un côté intimiste nous donnant vraiment l’impression de partager ces scènes avec les personnages. Ce troisième film que je vois du réalisateur (il m’en reste deux à rattraper) prouve que Sorogoyen est un nom qui a des chances de marquer l’histoire du cinéma. Bref, vous l’aurez compris : GROS COUP DE COEUR Partager