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397 éléments trouvés pour «  »

  • LE SUCCESSEUR

    LE SUCCESSEUR ❤️❤️❤️❤️💛 Mais quel choc !!! Le film m’a roulé dessus, j’en suis ressorti KO et c’est clairement un IMMENSE coup de cœur de ce début d’année. Le plus frustrant, c’est que je vais essayer d’en dire un minimum pour vous laisser découvrir ce petit bijou… Pour faire court, Ellias, nouveau directeur d’une maison de haute couture française, apprend la mort de son père et va au Québec régler la succession. Un père avec lequel il a coupé les ponts il y a vingt ans et dont, à l’image du spectateur, il va découvrir sa vie là-bas, son entourage et le terrible héritage qu’il lui laisse… Xavier Legrand, après son excellent JUSQU’À LA GARDE, montre une nouvelle fois à quel point il maitrise la tension. Le film s’ouvre sur la spirale d’un défilé de mode, une spirale dans laquelle sera entrainé le protagoniste. Son film tisse ici diaboliquement sa toile avec une efficacité redoutable. Il n’épargne jamais le spectateur, ni son héros et l’électrochoc est d’autant plus puissant. La violence phycologique est implacable et vient attraper le spectateur aux tripes, sans jamais relâcher son étreinte. Marc-André Gondrin est grandiose et porte littéralement le film sur ses épaules en proposant des scènes d’émotions qui ravagent le spectateur. Le film est aidé par une très bonne mise en scène, faisant la part belle au hors champs et quelques très bonnes idées, comme les sublimes ellipses temporelles… Xavier Legrand nous offre un drame terrifiant et extrêmement maitrisé. En deux films le réalisateur n’a cessé de m’impressionner et il je suis déjà impatient de découvrir son prochain long métrage. J’aurai tellement de choses à dire, mais je préfère m’arrêter là et vous inciter à foncer le découvrir en salle, en vous ayant prévenu que vous risquez de vous prendre un uppercut qui laissera des traces… Partager

  • SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE

    SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE ❤️❤️💛 POUR - Le film rend clairement hommage à cette grande dame qui se sera battue toute sa vie pour le droit et la liberté. Et ça reste tellement d'actualité que ça résonne souvent fortement avec notre époque... - Le film rempli parfaitement son rôle didactique. - Le côté non linéaire du film peut déstabiliser mais finalement apporte une certaine cohérence aux propos - Rebecca Marder est impériale, tout comme Elodie Bouchez, qui interprète la mère et leur relation fonctionne à merveille. - C'est propre et très académique... CONTRE - ... trop académique. - Dahan n'épargne aucun cliché au spectateur. - Le film démarre sur une Simone qui écrit ses mémoires... face à la mer... et sa voix off ne quittera plus le film, jusqu'à en devenir assez lourde par moment. - Il sort littéralement les violons avec une musique omniprésente qui rend l'ensemble extrêmement patho... - Tu as l'impression que Dahan vient de découvrir le traveling tant il en use et abuse enchaînant les plans stylisés... à défaut d'être utiles... - Tu sens que Elsa Zylberstein est totalement investie par le film, mais malgré sa prestation, son grimage est un peu gênant Partager

  • SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE

    SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE ❤️❤️❤️❤️ En 2018 SPIDER-MAN : INTO THE SPIDER-VERSE créait la surprise avec son style graphique innovant et bluffant qui influencera les autres productions, avec notamment les très bons LES MITCHELL CONTRE LES MACHINES et CHAT POTTE 2. Visuellement ça mettait la barre tellement haute qu’on pouvait avoir des doutes sur la possibilité de surprendre encore le spectateur. Pourtant de ce côté-là, ce deuxième opus explose littéralement le plafond de verre. C’est un feu d’artifice à couper le souffle qui se permet de varier les styles graphiques de façon déconcertante. C’est beau à te décoller la rétine, continuellement inventif et ça fourmille de détails au point d’être un peu déconcertant par moment. C’est simple, il y a une telle orgie graphique que tu te retrouves souvent avec l’impression de ne pas savoir où regarder. Je comprendrais que ça puisse gêner certains spectateurs, mais de mon côté ça a été un pur plaisir visuel. Après, ça demandera certainement à être revu afin de pouvoir profiter de tous les détails. D’autant plus que quand ça rentre dans le vif du sujet, il y a un rythme effréné soutenu par une bande originale magistrale, aussi variée et efficace que l’animation. C’est extrêmement généreux au niveau des scènes d’actions et propose des séquences assez épiques. Même si pour le coup, je trouve qu’on y perd un peu au niveau de l’émotion. Le film se veut beaucoup plus sombre et mature, tout en étant bourré d’un humour, qui fonctionne souvent, mais ne vient jamais désamorcer le propos du film. Et justement le scénario est vraiment malin. Il exploite le multivers d’une façon qui doit faire pâlir le MCU et ridiculise cette purge de NO WAY HOME. Ca propose des rebondissements saisissants qui apportent énormément de profondeur à l’histoire, avec notamment un méchant dont on comprend les motivations (et comme on dit, on reconnait souvent un bon film à la qualité de son antagoniste…). Les autres protagonistes ne sont pas en reste, avec une pléiade de personnages attachants et au visuel très réussit. A mon sens, Gwen se paye même le luxe de voler la vedette à Morales en étant clairement mise plus en avant. Après, même si je me suis régalé, j’ai tout de même quelques réserves. Le film dure 2h20 et pour le coup, après une scène d’ouverture bluffante, il y a pour moi un gros ventre mou. Alors oui, surement nécessaire pour poser les enjeux dramatiques, mais j’ai clairement vu le temps passer. Heureusement, quand ça démarre, c’est un véritable rouleau compresseur qui emporte tout sur son passage. Idem, le fait qu’il soit conçu comme un diptyque, pose un petit souci, car le film est extrêmement généreux en termes de twists, mais on est frustré du fait que le générique arrive en plein climax. Reste que ça aura été un vrai plaisir cinématographique, visuellement le film d’animation le plus impressionnant que j’ai pu voir, mais il faudra certainement attendre la suite pour le juger dans son ensemble. Partager

  • JOJO RABBIT

    JOJO RABBIT ❤️❤️❤️❤️💛 On va d’entrée être clair, j’ai ADORÉ Jojo Rabbit, et j’ai eu la chance d’y aller tout nu, donc je vais éviter de trop aborder l’histoire pour laisser la chance à ceux qui n’en ont pas entendu parler de le découvrir avec un regard vierge. Dès le début du film, tu comprends que tu vas voir un ovni cinématographique. Ca démarre comme une comédie satirique complètement loufoque et déjantée. Mais Jojo Rabbit, va beaucoup plus loin que ça et impose une grande profondeur. Evidemment, c’est souvent drôle mais le film arrive aussi à se montrer extrêmement sérieux, poétique et touchant, jusqu’à un final qui est juste parfait, enfin je voulais plutôt dire PARFAIT (Lilian tu vas tellement adorer la dernière scène 😉 ). Et c’est d’ailleurs dans ces scènes d’émotions d’une grande justesse que le film est le plus fort. Waititi arrive à trouver un équilibre entre humour, émotion et tendresse pour nous parler de tolérance et d’idéologie extrémiste via le regard d’un enfant. Mais si le film fonctionne aussi bien, c’est aussi grâce à la maîtrise de sa mise en scène, ses choix musicaux (les quelques chansons sont tellement bien exploitées), ses décors et costumes (TRES beaux costumes) aux couleurs vives (ça transpire le rouge, le vert et le jaune) apportant un peu plus de magie à l’histoire et à ce décalage si troublant. Et puis le casting aussi, avec bien sûr ce petit gamin des plus attachants mais aussi une Scarlett Johanson bluffante (décidément, après Marriage Story, c’est SON année). Bref, ma première grande surprise de l’année qui transpire le fellgood movie. Bien sûr il y a eu le fabuleux 1917 qui va logiquement faire office de bulldozer aux oscars, mais je savais avant même de rentrer dans la salle que j’allais sûrement assister un TRES grand film (ce qui c’est vérifier en dépassant même mes espérances). Et même si Jojo Rabbit n’atteint pas la maestria de 1917, il sera certainement un des films majeurs de 2020 qui devrait réussir à voler une ou deux statuettes aux favoris dans 4 jours… Partager

  • BROTHERS

    BROTHERS ❤️❤️❤️❤️ Alors que son frère sort de prison, Sam doit laisser sa femme et ses deux filles pour partir combattre en Afghanistan. Laissé pour mort au combat, son frère va prendre soin de sa famille. Lorsque Sam revient du front, tout aura changé, terriblement… BROTHERS est une tragédie, mais même si l’affiche laisse penser à un nouveau mélo, c’est bien plus un terrible constat sur les conséquences de la guerre au sein d’une famille. Mais le film préférera se concentrer sur l’intime plutôt que le spectaculaire, ne montrant par exemple aucune scène de guerre. L’intérêt du film n’est pas vraiment le scénario, on devine où ça va aller et ça y va… Mais même si le spectateur comprend d’emblée que Sam finira par revenir du front, l’essentiel n’est pas là, mais plutôt dans l’évolution des personnages. Avec une question qui sera centrale pour chacun des trois protagonistes : « Un retour en arrière est-il possible passé une certaine limite ? ». Et le film prend toute son ampleur grâce à un trio d’acteurs exemplaire. Concernant Natalie Portman et Jake Gyllenhall, c’est presque devenu une habitude, mais celui qui impressionne le plus, c’est Tobbey Maguire qui se montre même parfois terrifiant. Le film offre plusieurs moments d’une extrême tension, comme les scènes de repas. Grâce à la sobriété de sa mise en scène et à la justesse des acteurs (jusqu’au gamines qui sont bluffantes), le film évite les écueils qu’on retrouve généralement dans les mélodrames Hollywoodiens et la baffe est d’autant plus forte. Partager

  • FALCON LAKE

    FALCON LAKE ❤️❤️❤️❤️ De miss météo sur Canal+ à grande réalisatrice, il y a un gouffre, et Charlotte Le Bon semble l’avoir franchi avec une facilité déconcertante. Bastien, 13 ans, va rencontrer Chloé, une adolescente de 16 ans un peu excentrique et qui croit aux fantômes. Un jeu de séduction ambigu va s’installer entre eux... Charlotte Le Bon arrive à dépeindre avec énormément de justesse cette relation. Sa mise en scène est à la fois sombre et lumineuse, offrant des scènes poétiques tout en apportant une tension et un côté anxiogène au film. Avec ce teen movie, qui évite les clichés du genre, elle nous livre une chronique envoutante et profonde sur l’éveil sexuel. Même quand ils sont présent à l’écran, les adultes semblent effacés tant elle concentre son film sur les deux ados et leurs émotions. Le duo est remarquable dans la composition qu’ils nous livrent. Elle réussit à capter leurs gestes et leurs regards avec une pudeur folle tout en évitant de tomber dans le putassier. Visuellement, elle a un véritable sens du cadre et apporte un réel onirisme à ses plans. Il y a peu de dialogue et ce sont souvent les images qui livreront les émotions des protagonistes. Elle réussit à installer une ambiance fantasmagorique, sublimée par une musique enivrante, jusqu’à un final d’une puissance folle. Pour son premier film, elle livre une œuvre extrêmement maitrisée et délicate qui me laisse admiratif et surtout curieux de découvrir la suite de sa carrière. Partager

  • BLUE VALENTINE

    BLUE VALENTINE ❤️❤️❤️❤️💛 Donc, fin 2016, je voyais mon plus grand film de l'année "Manchester by the sea". Un drame poignant avec, entre autre, une Michelle Williams magnifique dans son second rôle Puis début 2017, je voyais "La La Land" (je pense que je n'ai pas besoin de revenir sur le sujet), avec Ryan Gosling, qui à l'inverse est un des plus grands hymnes à l'amour du cinéma Et en fouinant un peu je tombe sur "Blue Valentine" qui réunit ces deux acteurs, alors je me dis pourquoi pas. Bon c'était sorti en 2011, et comment dire, c'est un peu l'année où j'ai raté le plus de films au ciné (je me demande bien pourquoi...) Bref j'étais passé totalement à côté de celui là, et c'est con parce que c'est une putain de baffe cinématographique (d'ailleurs je n'ai pas fini de ramasser mes dents qui trainent un peu partout dans l'appart) Et le clin d'oeil, c'est qu'il y a un peu de "Manchester by the sea" et un peu de "La La Land" dans ce film : le meilleur et le pire d'une histoire d'amour (c'est la vie, quoi...) avec un montage et deux acteurs somptueux "Comment peux on se fier à ses sentiments, quand ils peuvent disparaitre aussi vite qu'ils sont nés ?" Je vous laisse découvrir la réponse magique de la mamie, ainsi que du reste du film qui est à la hauteur de cet échange Bref si, vous êtes vous aussi passé à côté, courrez Partager

  • LE SIXIÈME ENFANT

    LE SIXIÈME ENFANT ❤️❤️❤️💛 Un couple d’avocat n’arrivant pas à avoir d’enfant va faire la rencontre d’un couple de gitans qui attendent leur sixième, mais ne pouvant pas l’assumer. Va s’en suivre un improbable arrangement… Forcément, on se dit «ça sent le bon drame bien pathos pour faire pleurer dans les chaumières et bien manichéen avec ce couple de méchants riches qui pense pouvoir profiter de ces gentils pauvres… » Sauf que si le film brille par un aspect, c’est bien par son écriture. Et au contraire il est d’une grande profondeur et fera constamment réfléchir son spectateur en le mettant dans une situation de malaise en rendant ses personnages parfois attachants, d’autres fois détestables, tout en réussissant à ne jamais les juger. On est constamment questionnés par les choix des protagonistes dont le réalisateur prend soin d’expliquer tour à tour leurs ressentis contradictoires. Et si ça fonctionne aussi parfaitement, c’est clairement grâce à son quatuor d’exception qui propose des échanges d’une justesse incroyable, jusqu’au moindre regard ou silence. Le film débutera avec le point de vu des maris qui introduisent l’histoire pour progressivement s’effacer derrière la relation qui s’installe entre les deux épouses. Même si le film est clairement un drame, il empreinte énormément aux codes du thriller dans sa façon de construire les scènes, en cumulant les scènes oppressantes et les affrontements entre les personnages. Mais ce n’est pas parce qu’il évite toutes les facilités du mélodrame, que le film n’est pas poignant. Car la justesse des scènes les rendent d’autant plus touchantes et j’en suis ressorti le ventre noué. Et le fait que ce soit un premier film force le respect par son efficacité et la qualité de son écriture. Partager

  • IL ÉTAIT TEMPS

    IL ÉTAIT TEMPS ❤️❤️❤️❤️ IL ÉTAIT TEMPS est une comédie romantique d’un des grands maestros dans ce domaine : Richard Curtis. Et même si je ne suis pas un grand amateur du genre, il aura finalement réussi à me chopper par son écriture et ce qu’il se dégage de son film. Même s'il respecte les codes de la comédie romantique, le film s’en détachera finalement assez souvent et parviendra régulièrement à surprendre le spectateur. Déjà il y apporte une touche de fantastique avec notre héros qui découvre que les hommes de sa famille ont la capacité de voyager dans le temps. Et forcément, il en jouera pour conquérir sa dulcinée. Ça amènera à de nombreuses situations cocasses et drôles, avec ce côté British savoureux. Mais ça sera surtout le moyen de faire réfléchir le spectateur sur le moment qui passe et l’intérêt de vivre l’instant présent. Il y sera aussi énormément question d’amour père-fils. La relation entre les deux personnages irradie le film jusqu’à parfois prendre le dessus sur l’histoire d’amour. J’avais dit qu’il n’y aurait pas de bonbon dans mon calendrier, et pourtant, IL ÉTAIT TEMPS, c’est bien ça, une petite friandise. C’est léger, plein de bons sentiments, mais on s’en fout, ça fait du bien et donne envie de faire des câlins à tous ceux qu’on aime. Partager

  • LE LABYRINTHE DE PAN

    LE LABYRINTHE DE PAN ❤️❤️❤️❤️❤️ Voici un film qui a une place prédominante dans ma cinéphilie. C’est un chef d’œuvre d’une originalité folle de Guillermo Del Toro et de son univers si particulier. LE LABYTINTHE DE PAN est le mélange improbable à la fois d’un conte de fée fabuleux, d’un film d’horreur baroque, d’un drame puissant et d’un film de guerre. Del Toro ne privilégie pas un genre au détriment de l’autre, mais marie à merveille leurs codes pour nous livrer une œuvre unique. Comme à son habitude, il est obsédé par les monstres et propose un bestiaire impressionnant sorti tout droit d’un cauchemar. Mais chez lui la plus horrible créature n’est pas celle que l’on croit, mais bel et bien l’être humain, ici incarné par un Sergi Lopez terrifiant dans son rôle de capitaine Franquiste. Il y a un énorme travail de direction artistique afin de nous proposer un univers qui est constamment entre rêve et cauchemar. Il nous propose un film extrêmement dense, à la fois d’une violence crue et d’une grande sensibilité. Et surtout, la grande force de ce film, est que malgré l’horreur qu’elle véhicule, c’est d’une poésie impressionnante et une claque émotionnelle dévastatrice. Jusqu’à un final d’exception qui laissera le spectateur se faire sa propre opinion et le marquera immanquablement, comme sa musique aussi sublime qu’envoutante… Partager

  • Est-ce que ça ne serait pas la véritable Palme d’Or 2024 ?

    LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE ❤️❤️❤️❤️💛 Est-ce que ça ne serait pas la véritable Palme d’Or 2024 ? Voici le nouveau film iranien de Mohammad Rasoulof, dont j'avais adoré la précédente réalisation Le diable n’existe pas, un film composé de quatre épisodes indépendants, qui dénonçait la peine de mort appliquée aveuglément dans son pays. LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE s'inscrit dans la continuité de ce dernier. On y suit Iman, un père de famille, qui vient d’être promu au prestigieux poste de juge d’instruction au tribunal révolutionnaire, contraint de signer en série des condamnations à mort injustes. Mais si son poste assure une sécurité financière à sa famille, il la met aussi en péril. Le réalisateur a l’intelligence de situer son intrigue lors de l’émergence du mouvement révolutionnaire « Femme, Vie, Liberté », déclenché après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme décédée à la suite de violences policières après avoir été arrêtée pour « port de vêtements inappropriés ». Mohammad Rasoulof plante ainsi la graine de son titre, avec une métaphore entre la révolution qui gronde à l’extérieur et celle qui prend racine dans le cercle familial. On assiste à un huis clos familial où les deux filles du juge, cloîtrées dans l’appartement, découvrent, grâce aux réseaux sociaux, l'horreur qui se déroule dans les rues. Ce monde extérieur est représenté par des vidéos d'archives glaçantes des manifestations et des violences policières. Tout au long du film, l’intrigue se renouvelle et glisse doucement du drame familial vers un thriller implacable. Même si Mohammad Rasoulof vise avant tout à dénoncer la dictature de son pays, il n’oublie jamais de faire du cinéma. Sa mise en scène est exemplaire, avec des cadres millimétrés instaurant une véritable tension, comme lors d’un plan-séquence magistral ou d’une séquence d’interrogatoire glaçante. On retiendra aussi cette scène à la fois insoutenable et poétique, symbole d’une jeunesse violentée, qui restera probablement l’un des plus beaux plans de l’année. La puissance qui se dégage du film est saisissante, avec une tension dramatique qui capte l’attention du spectateur pendant trois heures sans jamais faiblir. Mohammad Rasoulof nous livre un film magistral, d’une grande densité, et surtout un vibrant hommage à cette jeunesse qui s'est soulevée contre un régime théocratique et machiste. Il est d'ailleurs surprenant qu'il ne soit reparti du Festival de Cannes qu'avec un prix « spécial » du jury, mais Les graines du figuier sauvage restera pour moi l'un des plus grands films de 2024. Partager

  • SIMPLE COMME SYLVAIN

    SIMPLE COMME SYLVAIN ❤️❤️❤️❤️💛 Donc, pour mon anniversaire, le cinéma m’a offert un IMMENSE coup de cœur venu droit du Québec. Sophia et Xavier, deux professeurs universitaires à Montréal, sont en couple depuis dix ans. Au fil des années, l’amour passionnel des débuts a laissé place à « autre chose », comme ont dit… Quand elle rencontre Sylvain « simple » charpentier, alors que le monde dans lequel ils vivent semble les opposer, c’est le coup de foudre. Sophia est donc professeur de philosophie, et ses cours sur l’amour seront même le fil rouge du récit, chapitrant le récit avec les points de vue de grands philosophes, allant de Planton à Spinoza. Des cours qui seront toujours en concordance avec l’état actuel de Sophia. On est ainsi face à une comédie romantique d’une profondeur assez déconcertante. Le film est souvent très drôle, avec notamment une critique jubilatoire des classes. Il dépeint les stéréotypes sociaux, sans jamais juger ses personnages, amenant dans moments malaisants lorsque nos amoureux rencontreront l’entourage de l’autre. Mais surtout il fera réfléchir le spectateur sur la définition même de l’amour. Monia Chokri maitrise particulièrement bien la rupture de ton. On rit énormément et sans prévenir, elle arrive à nous transpercer le cœur par une scène, une phrase. Car la plus grande force du film, est son écriture, la puissance de ses dialogues, mais aussi l’interprétation sans faille des comédiens qui sont d’une justesse inouïe. Magalie Lépine Blondeau et Pierre-Yves Cardinal sont en symbiose total et nous font croire en leur amour inconditionnel dès le premier regard. Le dialogue entre les personnages sera aussi au centre du film, mettant en avant le pouvoir des mots, mais aussi, lors des scène de groupe, la façon dont tout le monde semble parler sans réellement s’écouter Mais en plus de briller par son fond, le film le fait aussi par la forme. Une des grandes forces du cinéma est d’exprimer les choses par les images si les mots ne sont pas nécessaires, et ça, Monia Chokri l’a compris. Elle n’oublie jamais la caméra et a une réelle maitrise de ses plans. La composition de ses cadres est exemplaire, jouant avec le décor, comme lors de la scène du premier baiser. Mais aussi cette scène finale exemplaire, qui sans un mot exprime énormément de choses. Souvent elle isolera ses personnages dans le cadre, via une porte, un mur ou un autre élément, mais elle utilisera aussi parfois des plans séquences qui sont loin d’être accessoires… De la même manière, elle filmera admirablement les scènes d’amour charnel, en se focalisant sur le visage de la comédienne. Je n’ai qu’une envie, c’est de revoir le film, pour décortiquer ce coup de cœur monumental, car comme le dit Sophia à Sylvain après avoir fait l’amour « Une fois, ce n’est pas assez »… Partager

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