ARCO
❤️❤️❤️💛
Une fable colorée, entre futur dystopique et espoir retrouvé.

En 2075, Iris est une petite fille de dix ans qui fait la rencontre d’Arco, un mystérieux enfant venu d’un futur lointain. Ensemble, ils vont tenter de trouver un moyen de le renvoyer chez lui.
Dès les premières images, on est frappé par la beauté visuelle du film. L’animation 2D, riche et détaillée, évoque l’univers de Miyazaki tout en affirmant un style propre, poétique et très coloré. Les décors impressionnent par leur précision, et le film regorge d’idées visuelles qui servent un récit à la fois lyrique et mélancolique. Le tout est sublimé par la magnifique musique d’Arnaud Toulon.
Le film séduit aussi par son écriture pleine d’excentricité, notamment grâce à trois personnages secondaires burlesques qui apportent une touche d’humour bienvenue.
Même si cette fable s’adresse avant tout aux plus jeunes, notamment par son humour, elle saura également toucher les adultes qui ont gardé leur âme d’enfant.
Derrière cette apparente légèreté, ARCO aborde des thèmes profonds comme la solitude et la relation parents-enfants. Il interroge aussi avec finesse notre rapport au progrès technologique, à la nature et à la déshumanisation de notre quotidien.
Mais surtout, le film est empreint de poésie et d’espoir. Certes, le futur de 2075 est dystopique : la nature, devenue hostile, contraint les humains à vivre dans des bulles artificielles. Pourtant, dans le futur lointain d’où vient Arco, l’humanité semble avoir retrouvé une harmonie avec cette nature qui, autrefois, avait ravagé la Terre.
Le scénario est parfois prévisible, et l’on peut lui reprocher de privilégier le dynamisme et l’action, là où l’on aurait aimé que certains thèmes soient davantage approfondis. Mais l’ensemble fonctionne, et le film parvient même à émouvoir le spectateur grâce à un dernier acte particulièrement maîtrisé.
Pour son premier long métrage, Ugo Bienvenu ne sombre pas dans la facilité et signe une fable de science-fiction à la fois philosophique et poétique, qui mérite amplement son Cristal du long métrage reçu au Festival d’Annecy.


