ÉVANOUIS
❤️❤️❤️💛
Zach Cregger fait s’évanouir les frontières entre drame et horreur.

Il y a trois ans, Zach Cregger surprenait tout le monde avec BARBARE, sorti directement sur Disney+. Si j’étais resté dubitatif face à son dernier acte, sa première partie m’avait marqué par sa maîtrise et sa façon de jouer avec les genres et les attentes du public. J’étais donc curieux de découvrir son nouveau film, dont les studios se sont disputé les droits.
Une fois encore, Cregger réussit à surprendre en livrant un film horrifique qui échappe aux standards. L’intrigue débute dans une banlieue américaine : tous les enfants d’une même classe, sauf un, disparaissent mystérieusement de chez eux, à la même heure…
Si le fantastique s’invite dès l’ouverture, le film démarre comme un drame. Plutôt que de plonger immédiatement dans l’horreur classique, le réalisateur s’intéresse aux conséquences de ce traumatisme sur les habitants. On retrouve ainsi une structure chorale, avec des chapitres dédiés à différents personnages, chacun apportant un point de vue unique et dévoilant peu à peu les mystères.
Le parallèle avec les fusillades scolaires est évident, ce qui rend le titre original WEAPONS particulièrement pertinent au vu des thèmes abordés. La traduction française, ÉVANOUIS, perd un peu de cette portée symbolique.
La première partie, à dominante dramatique, laisse toutefois planer l’ombre de l’horreur, ponctuée de quelques jumpscares bien dosés. Cregger prouve encore son talent pour installer une atmosphère et happer le spectateur par le mystère. Dans la seconde moitié, le film bascule davantage dans l’horreur, tout en déjouant une fois de plus les attentes avec un humour noir qui frôle parfois le burlesque.
Ce choix audacieux divisera sans doute. Comme dans SINNERS sorti il y a quelques mois, les deux parties, radicalement différentes, explorent des émotions contrastées. Les spectateurs venus uniquement chercher des sensations fortes pourraient se sentir frustrés.
En revanche, tout le monde s’accordera sur la qualité du casting. Les acteurs apportent une profondeur qui participe grandement à la réussite du film, avec une mention spéciale pour Julia Garner. Après OZARK, elle continue de s’imposer sur grand écran.
Pour ma part, j’ai apprécié cette proposition qui ose sortir des sentiers battus. Et surtout, elle confirme que Zach Cregger est en train de s’affirmer comme un nouveau maître du genre.