GODZILLA MINUS ONE
❤️❤️❤️💛
Le film n’avait eu le droit qu’à une sortie de deux jours en décembre dernier (stratégie curieuse), mais devant le succès critique et public, il revient donc pour deux semaines dans nos salles, et clairement l’expérience vaut le détour.
On y suit soldat kamikaze qui n’a pas voulu se sacrifier pour son pays et portera sur lui la honte et le regard des autres. De retour dans sa ville ravagée par la guerre, il recueillera une SDF et un bébé orphelin… Et j’allais oublier, un gros lézard vert qui tire des lasers vient foutre le bordel…
Car même si le mythique monstre est bien au cœur du récit, le grand atout du film est de constamment ramener le récit à échelle humaine. Il fait le choix judicieux de placer son histoire à la fin de la guerre, avec les traumas d’un peuple suite à la destruction nucléaire.
Le film prend ainsi un vrai aspect dramatique, avec ses personnages en quête de rédemption ou de reconstruction, qui vont devoir se serrer les coudes face à un gouvernement qui semble les avoir oubliés…
Après, on pourra regretter malgré tout que les arcs narratifs sont tracés dès le début, et que le film manque peut-être de surprise de ce côté-là.
Mais, si on accepte le surjeu inhérent au cinéma japonais, le film offre même quelques jolis moments d’émotion.
Mais surtout, ce qui saute aux yeux, c’est qu’avec son budget dérisoire de 15 millions d’euros, le film ridiculise pas mal de grosses productions hollywoodiennes. Je ne vais pas vous mentir, les effets spéciaux ne sont pas tous parfaits, mais avec un si faible budget, le rendu proposé est impressionnant.
Et ce en grande partie grâce à une mise en scène qui n’oublie jamais que dans un film de monstre, ce qui prime avant tout, c’est le rapport d’échelle. Chaque apparition de Godzilla est terrifiante, et le fait de les filmer en grande partie à hauteur d’homme décuple la puissance des scènes.
Il utilisera aussi quelques plans séquences alternant les contre-plongées et les plan larges démontrant tout le pouvoir de destruction du monstre.
Le film joue continuellement avec les codes du film de guerre, de catastrophe ou bien horrifique, et plus étonnant, on retrouve des références aux DENTS DE LA MER, avec partie de pêche d’une tension extrême…
Le tout aidé par une bande son des plus efficaces qui offre au spectateur le grand spectacle qu’il est venu chercher.