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Chronique familiale au cœur de la dictature.

Affiche film

Tiré du roman de Marcelo Rubens, le film raconte l’histoire de sa famille pendant la dictature militaire au Brésil en 1971. Plus précisément, cette fresque familiale se concentre sur l’arrestation de son père, ancien député travailliste, qui est arrêté par le régime et disparaît.

Dans sa première partie, le film nous fait découvrir cette famille vivant dans une maison qui respire le bonheur. Chaque scène illustre l’amour qui les unit, comme celle de la lecture du courrier, particulièrement forte en émotion.
Le film caractérise parfaitement chaque membre de la famille, avec une mention spéciale pour la qualité du jeu des enfants intensifiant le réalisme des situations.

On notera l’ingéniosité de la mise en scène. Dans un premier temps, elle intensifie la joie qui émane de l’écran grâce à des mouvements de caméra fluides, la musique et des lumières chaleureuses.
Puis, à partir du moment où le père est arrêté, les plans deviennent fixes, la musique disparaît et la lumière se fait plus sombre.

Une véritable bascule s’opère, faisant glisser le film dans une tragédie sombre et glaçante. Même si tout n’est que suggéré, jouant souvent avec le hors-champ, cela n’enlève rien à la puissance du propos et vient saisir le spectateur à la gorge.

Mais surtout, le film se concentre sur la mère de famille, qui va se métamorphoser et se soulever pour découvrir ce qu’il est advenu de son mari.
Fernanda Torres est éblouissante et n’a pas volé le Golden Globe qu’elle vient de recevoir pour ce rôle. Elle incarne le portrait d’une femme forte et déterminée à rendre justice à son mari et à protéger ses enfants.

Le titre du film prend un double sens : il évoque à la fois le père disparu, dont l’aura imprègne tout le récit, mais aussi cette dictature qui, malgré les années, reste omniprésente (au point que le gouvernement d’extrême droite au pouvoir jusqu’en 2023 a retardé la production du film).

Si je devais émettre une réserve, ce serait sur la dernière scène, qui n’apporte pas grand-chose et rallonge inutilement la durée du film.

Walter Salles livre un film sobre et sans pathos, mais d’une grande puissance émotionnelle. Le film a évidemment connu un grand succès au Brésil, en abordant un traumatisme encore très présent, et résonne terriblement avec le contexte actuel. Mais plus qu’un phénomène, c’est un hommage à ceux qui se lèvent contre la tyrannie et, tout simplement, un grand film que je vous invite à découvrir.

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