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LA ZONE D’INTÉRÊT

❤️❤️❤️

Affiche film

C’est toujours compliqué quand tu décides de filmer la Shoah, pour ce qui est de ce que l’on doit montrer ou non, et même Spielberg en avait fait les frais dans son chef d’œuvre LA LISTE DE SCHINDLER avec la fameuse scène de la douche…
Pour son film, Jonathan Glazer fait le choix radical de ne rien montrer et d’utiliser l’hors-champ pour décrire l’holocauste et le résultat n’en sera que plus glaçant pour le spectateur, grâce à un énorme travail sur le son.

On va suivre la vie de famille du commandant Rudolf Höss dans leur maison de rêve et son jardin d’Eden… collée au camp d’Auschwitz…
Une famille qui semble vivre une vie des plus banales alors que l’horreur a lieu de l’autre côté du jardin. Une horreur qui sera constamment présente par une bande son sidérante, avec constamment en fond sonore, les cris des prisonniers, des coups de feu, les ronronnements des fours…
Et le malaise s’installe chez le spectateur qui voit cette famille semblant en faire abstraction et vivre une vie idyllique…

La mise en scène fait le choix judicieux de filmer ses personnages par des plans fixes souvent éloignés et des caméras placées toujours aux mêmes lieux donnant l’impression de les observer via des caméras de surveillances. Le résultat, même s’il est troublant, fonctionne très bien et permet de laisser un écart entre les protagonistes et le spectateur, et d’éviter de créer la moindre empathie.

Mais plus que le commandant Höss, qui semble gérer la rentabilité d’une usine, c’est sa femme qui nous pétrifie le plus, incarnée par une Sandra Hüller qui prouve une nouvelle fois son immense talent en étant méconnaissable dans son jeu.

Et pourtant… malgré toutes ces qualités que je lui reconnais, je dois bien avouer que j’ai fini par trouvé que le film finissait par être redondant. Il faut dire que la proposition est extrêmement radicale, et même si l’ambiance et le malaise installés sont implacables, le fait d’observer cette famille se fait au détriment d’un réel scénario.
Mais ce qui est certain, c’est qu’il aura réussi à me marquer profondément et qu’il n’a pas fini de résonner en moi…

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