LE BLEU DU CAFTAN
❤️❤️❤️❤️
Halim et Mina, gérants d’une boutique de Caftan au Maroc, vivent avec le secret du mari et de son homosexualité refoulée dans une société où elle est réprimée. Ils vont voir leurs vies chamboulées par l’arrivée d’un jeune apprenti et la maladie de Mina.
Avec un pitch pareil, et son triangle amoureux, il y avait moyen que ça tombe dans la facilité, les clichés et le putassier, et pourtant c’est tout le contraire.
Ici, tout est suggéré et souligné par un silence, un regard, un geste, un non-dit, qui vont laisser le temps aux émotions de s’installer pour mieux vous prendre aux tripes.
C’est d’une subtilité et d’une pudeur qui laissent admiratif.
L’amour qui se dégage de ce couple transperce l’écran, d’autant plus que leur personnalité et le jeu des acteurs rendent nos protagonistes extrêmement attachants. Un amour qui se verra renforcé au fil des événements.
Il y a un travail minutieux sur les plans dont se dégagent une véritable sensualité.
Tout comme le souci du détail en ce qui concerne les lumières, les textures des tissus et des peaux, ou bien les gestuelles…
Et bien sûr, ce soin particulier quand il est question de filmer l’élaboration de ce caftan qui donne son nom au film, et qui est une ode à cet artisanat.
Le film offre son lot de scènes fortes de sens et dont certains passages sont empreints de poésie, comme cette scène de danse…
Un gros coup de cœur !!!
Un film intimiste, bouleversant et d’une délicatesse infinie auquel je pardonnerai allègrement le fait que la fin se laisse deviner, sans pour autant nuire aux émotions, ni aux propos du film.