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LE ROYAUME

❤️❤️❤️💛

Un anti-film de gangster sur fond de relation filiale

Affiche film

Même si le sujet des gangs Corses est central dans le récit, LE ROYAUME est finalement un anti-film de gangsters qui éloigne des codes habituels du genre. Ici, les gangsters ne sont jamais glorifiés et et le film déconstruit le mythe du grand banditisme. Il y même très peu d’action et les guerres de territoires et de clans passent même au second plan.

Le réalisateur fait le choix audacieux de raconter l’histoire du point de vue de la fille du chef de gang. Le film met ainsi le spectateur dans la peau de l’adolescente et, comme elle, il découvre peu à peu les enjeux d’un univers qui lui est inconnu.

Certains spectateurs risquent d’être perdu par le rythme assez lent, les dialogues et le fait que certaines questions n’ont pas de réponses. Mais c’est précisément ce qui fait la force du film, installant une tension palpable et en créant une atmosphère d'incertitude continue.

Mais surtout, le sujet principal n’est pas la guerre des gangs, mais plutôt la relation filiale de cette jeune fille, qui apprend à mieux connaître son père et le milieu dans lequel il évolue.
Le film aborde également l’impact des choix de vie du père sur sa famille et l’héritage de la violence.

Le casting, composé principalement d’acteurs non professionnels, est convaincant, malgré des phrasés parfois inhabituels.
Les silences et les non-dits sont très présents et c’est là que le regard, aussi puissant qu’expressif, de Ghjuvanna Benedetti apporte une intensité particulière qui remplace bien souvent les mots.
On notera aussi le charisme de Saveriu Santucci dont l’aura domine le film.

Mais c’est surtout l’alchimie entre les deux acteurs dans la relation père-fille qui brille par son authenticité.
Les moments de complicité semblent capturés sur le vif, et donnent l'impression de partager des instants de vie volés.
Avec des échanges d’un naturel bluffant, ils parviennent à toucher le spectateur.

Le film s’éloigne ainsi des standards des films de gangster pour finalement proposer un drame intimiste et universel.

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