LIFE OF CHUCK
❤️❤️❤️❤️💛
Vous ne le connaissez pas encore. Mais vous lui direz merci !

Comme beaucoup, j’ai découvert Mike Flanagan avec sa mini-série THE HAUNTING OF HILL HOUSE : un chef-d’œuvre mêlant film de fantômes et drame familial bouleversant. Il semblait donc logique qu’il se tourne un jour vers Stephen King, maître incontesté du mélange entre fantastique et émotion brute. Après les inégaux JESSIE et DOCTOR SLEEP, Flanagan frôle cette fois la perfection avec LIFE OF CHUCK.
Le film s’ouvre dans un futur proche : internet a disparu, un effondrement écologique est en cours, et partout fleurit une étrange campagne publicitaire affichant :
« 39 grandes années ! Merci Chuck ! »
Impossible d’en dire plus car LIFE OF CHUCK est une expérience rare qu’il faut découvrir par soi-même.
Ce film est un véritable puzzle narratif inversé. Le récit est construit à rebours et se déploie en trois chapitres. Le premier, étourdissant, commence… par la fin. Flanagan réussit à y déployer une vague émotionnelle d’une intensité folle en un temps record.
Tout comme le reste du film, ça vient chercher des choses au plus profond de nous, tant le sujet est universel. On se surprend à se questionner sur le sens de notre vie, nos regrets et nos priorités avec une mélancolie qui traverse l’écran. Ne serait-ce que cette réflexion sur le calendrier cosmique qui laisse sans voix.
Chaque acte enrichit le précédent. Le puzzle prend forme, et lorsqu’arrive le générique final, on n’a qu’une envie : recommencer le voyage. Ce film ne se regarde pas, il se ressent, il s’installe en nous.
Flanagan joue avec les genres avec une aisance déconcertante. D’un drame intime à une séquence de danse digne de LA LA LAND, en passant par des touches de fantastique à la Stephen King. Tout est fluide, cohérent, et on se laisse emporter.
Le film prend aussi des airs de film choral, tant les visages et les ambiances évoluent d’un acte à l’autre. On retrouve les habitués du réalisateur (Kate Siegel, Annalise Basso, Samantha Sloyan…) auxquels s’ajoutent des nouveaux visages, Tom Hiddleston en tête, qui livre peut-être ici le plus beau rôle de sa carrière. Et comment ne pas citer un Mark Hamill méconnaissable et bouleversant dans le rôle du grand-père protecteur et alcoolique.
Même si son thème central peut sembler sombre, LIFE OF CHUCK n’est jamais pesant. Il est imprégné d’une légèreté lumineuse (certains parleront surement de naïveté) qui lui permet de développer une force introspective sur le spectateur.
Flanagan touche le merveilleux du doigt, livrant une œuvre profondément humaine, presque métaphysique, et pourtant accessible. C’est une véritable ode à la vie, un film qui reste en nous, va murir avec le temps et pourrait bien devenir culte au fil des années.