MISSION IMPOSSIBLE – THE FINAL RECKONING
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Tom Cruise est dingue… dans un film qui, lui, l’est beaucoup moins.

Après 35 ans de courses-poursuites, de masques en latex et de cascades défiant la mort, Ethan Hunt revient pour ce qui est présenté comme le dernier chapitre d’une saga devenue culte. Et s’il y a bien une chose à reconnaître à Tom Cruise, c’est qu’il continue de repousser les limites physiques du cinéma d’action, avec un engagement qui force l’admiration.
Et sur ce point, MI8 tient toutes ses promesses : ne cherchez pas, vous ne verrez rien de plus impressionnant sur grand écran cette année.
Même s’il n’y a finalement que deux grandes scènes d’action, elles sont hallucinantes, notamment ce climax aérien, annoncé par l’affiche, qui enterre tout ce que l’acteur a pu faire jusqu’ici.
Et je ne vais pas vous mentir : c’est un immense plaisir de constater qu’on peut encore, aujourd’hui, réaliser de grandes scènes à l’ancienne, sans effets numériques. Rien que de voir le visage de Cruise se déformer sous nos yeux… On est cloué au fauteuil. Clairement, c’est une expérience qui mérite d’être vécue en salle.
Mais voilà : deux scènes, aussi folles soient-elles, ne suffisent pas à faire un grand film. Et malheureusement, en dehors de ces fulgurances, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
Le film est terriblement long et extrêmement bavard, pour, au final, ne pas raconter grand-chose.
Oubliez le côté espionnage de la saga, ici noyé dans de longs dialogues explicatifs où tout est sur-expliqué. Et ce ne sont pas les enjeux, vus et revus, qui vont réussir à captiver l’attention du spectateur.
C’est d’autant plus regrettable que le choix d’une IA comme antagoniste aurait pu créer une vraie tension… mais elle n’est qu’un prétexte pour relier les fameuses scènes d’action.
On voit donc clairement passer le temps, d’autant plus que l’humour et le fun de la franchise ont quasiment disparu. Le ton est étonnamment sombre.
Il y a une multitude de personnages, mais aucun n’est développé. Tout tourne autour de Tom Cruise, et le travail d’équipe, pourtant au cœur de la série, passe ici au second plan.
Le film joue aussi la carte de la nostalgie, multipliant les flash-backs avec des extraits des anciens épisodes.
Mais là, il se tire une balle dans le pied : revoir la scène culte du braquage à la CIA souligne à quel point McQuarrie n’a pas le talent de De Palma. Il y a finalement plus de tension dans ce simple extrait que dans tout ce dernier opus…
La nostalgie ne fait donc qu’accentuer la déception face au vide qu’on nous propose.
Au final, on a parfois l’impression qu’on nous sert un menu “maxi best-of” un peu indigeste.
Alors oui, j’ai vraiment pris mon pied devant ces deux scènes où Cruise nous en met plein les yeux. Mais ce sont 30 minutes perdues dans 2h50 de profond ennui, durant lesquelles je n’ai cessé de regarder ma montre…