NOVEMBRE
❤️❤️❤️❤️
Le film relate les cinq jours de traque qui ont suivis les attentats du 13 novembre. Le projet était casse gueule tant l’évènement est clairement un des plus grands traumatismes de la mémoire collective de ces dernières années. Et ça Jimenez l’a bien compris et ne tombe heureusement pas dans le putassier en filmant les actes terroristes. Il y a même une certaine pudeur dans sa façon d’aborder cette terrible nuit.
Dans ce genre de film, qui aborde des évènements qui ont marqué l’histoire, le spectateur connait déjà une grande partie des tenants et aboutissants, et plus que l’histoire, c’est la façon de la raconter qui fait qu’on a affaire à un grand film. Et là aussi, le réalisateur n’a rien à envier aux plus grands modèles du genre.
Son film impressionne dès son ouverture par la tension qu’il installe et qui ne quittera jamais le spectateur jusqu’à un final tétanisant. Niveau mise en scène et montage, c’est un sans-faute. On est constamment en apnée, tant le rythme est soutenu.
Le gros travail musical et sonore enfonce le clou et en font une œuvre d’une puissance et d’une efficacité redoutable.
Il fait le choix de focaliser le récit exclusivement sur les enquêteurs, leur méthodologie, leurs choix et leurs conséquences, les fausses pistes, les problèmes de communication, mais surtout la terrible pression qui repose sur leurs épaules. Ça rend l’ensemble extrêmement immersif.
Mais c’est aussi à l’origine d’un de mes rares petits bémols sur le film : les personnages ont beau être admirablement interprétés par un grand casting, pour la plupart ils sont tellement fonctionnels qu’il y a un manque d’attachement et donc d’émotions qui s’en dégagent…
Sortent du lot quand même les personnages d’Anaïs Demoustier et surtout de Lyna Khoudri, toutes deux magistrales, qui offrent quelques scènes intenses et parviennent à nous toucher.
Bref, pari réussi pour Jimenez qui malgré le sujet complexe livre un film extrêmement maitrisé et efficace.