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SINNERS

❤️❤️❤️💛

The Blues horror picture show

SINNERS

Mississippi, 1932 : deux frères jumeaux reviennent dans leur ville natale pour ouvrir un club de Blues avec l’argent gagné durant la Prohibition à Chicago.


Tout laisse penser qu’on s’apprête à voir un film historique. Et même si c’est en partie le cas, la première scène indique au spectateur que le film basculera dans l’horreur.

Si vous n’avez pas vu la bande-annonce, évitez-la. Elle en dit bien trop, et ce film mérite d’être découvert avec le moins d’informations possible, dans l’obscurité d’une salle. Parce que, malgré mes réserves, on a affaire ici à une vraie expérience cinématographique.


Dans une longue première partie, Ryan Coogler prend son temps. Il installe ses personnages, mais surtout, il dresse le portrait d’une communauté afro-américaine confrontée au racisme systémique, au Ku Klux Klan, à la ségrégation.


Mais ce qui fait basculer SINNERS dans une autre dimension, c’est le Blues. Plus qu’un simple genre musical ou qu’une bande-son (somptueuse, d’ailleurs), le Blues devient un personnage à part entière. Omniprésent, envoûtant, presque mystique, c’est lui qui anime l’histoire.


Et si les « pêcheurs » du titre font évidement référence aux deux frangins gangsters, chaque personnage porte en lui un péché (colère, luxure, avarice…). Mais c’est bien cette « musique du diable », ce Blues viscéral qui sera le catalyseur des évènements.


Et cette musique sera aussi à l’origine des scènes les plus marquantes du film, comme ce plan séquence hallucinant de maitrise. Techniquement le film en met plein les yeux. Photographie, cadrages, costumes, ambiance sonore… tout nous plonge dans la moiteur étouffante du Mississippi des années 30.


Impossible de ne pas penser à Jordan Peele, mais là où Peele reste souvent dans le contrôle, Coogler semble parfois se laisser déborder par son ambition. À vouloir tout dire (sur l’Histoire, la musique, la religion, le racisme, le sexe…), le film finit par devenir un peu confus.


Et c’est justement quand il bascule dans le grand spectacle, que le film perd en impact. Visuellement, étrangement, c’est là qu’il devient le moins maîtrisé.

De même, la scène finale, clin d’œil assumé à un classique des années 80, même si elle est assez jouissive, tombe finalement à plat et n’apporte pas grand-chose au propos.


Malgré tout, je ne vais pas bouder mon plaisir : un film original, ni adapté, ni rebooté, ni une franchise, c’est assez rare pour être célébré.

Avec ses défauts, ses fulgurances, et son audace, SINNERS reste une œuvre marquante. Un film qui, malgré ses failles, laissera une trace indéniable.

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