UN MÉTIER SÉRIEUX
❤️❤️❤️💛

Donc Thomas Lilti est en train de créer son propre Cinematic Universe, car après trois films où il abordait la médecine et les problèmes liés à la profession, le voici qui s’attaque à l’éducation nationale.
Et comme les trois précédents, son nouveau film vaut amplement le détour.
Ce qui fait que son cinéma fonctionne aussi bien, c’est qu’il est vraiment documenté, que ses personnages sont travaillés et surtout admirablement interprétés. Ça fait que le spectateur y croit, donnant souvent l’impression d’être à la limite du documentaire
UN MÉTIER SÉRIEUX est un film choral, qui va multiplier les rôles des enseignants, qui seront au cœur du film. Les élèves sont d’ailleurs assez en retrait, mis à part un jeune qui sera au centre de la scène la plus marquante du film.
Autre point fort du film, c’est qu’il n’est pas manichéen et arrivera à faire réfléchir le spectateur sur des problématiques dont la solution pourrait sembler évidente de prime abord.
Il pointe ainsi dans son film les failles d’un système, sans pour autant épargner les professeurs, mais en montrant la difficulté d'une profession souvent décriée.
Même si il y a un ton assez grave dans l’ensemble, mettant le spectateur face à toutes les difficultés liées au métier d’enseignant, il y a un côté feelgood qui survole l’ensemble
Dès le générique où des images d’archives s’enchainent sur le Wonderfull world de Sam Cooke, apportant une certaine nostalgie sur la vie au collège qu'on a à peut près tous connu.
On prend plaisir suivre cette année scolaire auprès de cette bande d’enseignants où un réel esprit de camaraderie traverse l’écran et où l’humour fait souvent mouche.
Il faut dire que Thomas Lilti sait s’entourer et surtout tire le meilleur de ses comédiens. Que ce soit Vincent Lacoste, Adèle Exarchopoulos, François Cluzet, ou William Ledghil, ils brillent tous par le naturel de leur jeu. Mais c’est surtout Louise Bourgoin, qui impressionne dans le rôle de cette prof, dépassée par son métier, sa vie de famille, et à la limite du burnout.
Alors, oui, on peut reprocher au film de placer son action dans un collège de banlieue plutôt tranquille, mais ça lui permet de pointer du doigt sur plusieurs failles du système en 1h40, là où un film n’aurait surement pas suffit si l’action avait lieu dans un collège ZEP ou Segpa.
D’autant plus que le film souffre d’un souci inhérent au genre du film choral : on en voudrait plus.
Un peu comme le remarquable JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES en début d’année, ou même un précédent film de Thomas Lilti : HYPOCRATHE. D’ailleurs, pour ce dernier, le film s’est décliné en une série, et ça ne serait pas étonnant que celui-ci en fasse de même, tellement il y aurait de choses à développer.
Il tombe aussi peut être parfois dans la facilité de la musique qui vient continuellement appuyer les émotions.
Mais le principal, c’est que ça fonctionne et que finalement on passe un agréable moment, et rien que pour ça, ça mérite d'y jeter un œil.