UN OURS DANS LE JURA
❤️❤️❤️💛
Dubosc s’invite chez les frères Coen.
Après l’excellent Vingt Dieux, le Jura continue d’inspirer le cinéma français. Avec son troisième long-métrage, Franck Dubosc s’éloigne de ses habituels terrains de jeu pour nous offrir une comédie noire aux accents de polar, teintée de drame familial et de romance. Et il faut avouer, l’acteur-réalisateur s’en sort avec brio dans cet exercice d’équilibriste.
Impossible de ne pas penser au cinéma des frères Coen, et en particulier à FARGO.
UN OURS DANS LE JURA nous plonge dans une enquête policière enneigée, qui va cumuler les personnages excentriques. Des évènements imprévisibles vont s’enchaîner pour donner lieu à des moments tour à tour absurdes et brutaux.
L’humour du film va assez loin dans la noirceur, flirtant avec le macabre et le subversif sans jamais sombrer dans la lourdeur. Cet humour jouissif est clairement un des points forts du film. Car même si le rythme est inégal, les dialogues sont souvent savoureux et il y a des moments de comique de situation mémorables qui provoquent de véritables éclats de rire.
Le film est aidé par une belle galerie de personnages hauts en couleur qui vient enrichir le récit. Cette bande de pieds nickelés, multipliant les bourdes, est servie par un scénario qui leur laisse le temps d’exister. Sous des airs parfois caricaturaux, chacun se révèle étonnamment nuancé.
Le couple Laure Calamy – Franck Dubosc fonctionne très bien, mêlant pathétique et tendresse. Benoît Poelvoorde est irrésistible dans son rôle de gendarme aussi maladroit dans son métier que dans son rôle de père.
Certes, le film n’est pas exempt de défauts : quelques facilités scénaristiques et un dernier acte un peu moins abouti laissent un léger goût d’inachevé. Mais cela n’entame en rien le plaisir que procure cette comédie caustique, jubilatoire et délicieusement amorale.
Pour ce début d’année, Franck Dubosc relève haut la main le défi et signe un film aussi audacieux que jubilatoire.