UNE ANNÉE DIFFICILE
❤️❤️❤️💛
En règle générale, je ne suis pas amateur des comédies françaises, trop souvent sont répétitives, cumulant les scènes d’humour potache, à l’écriture fainéante et sans aucune proposition de cinéma.
Mais bien heureusement, de temps en temps certains films sortent du lot en proposant un vrai travail d’écriture, avec une profondeur dans les dialogues et les sujets abordés.
Et s’il y en a bien deux qui ont réussi à se faire un nom dans ce domaine, ce sont bien Eric Toledano et Olivier Nakache. Ils sont devenus au fil des années de véritables auteurs qui font bouger les spectateurs en salles rien que par leurs noms sur une affiche.
Leurs comédies feelgood réussissent à faire rire mais aussi à proposer une photographie de notre société, en s’attaquant à des sujets forts. Mais surtout ils s’avèrent être des directeurs d’acteurs admirables.
Avec UNE ANNÉE DIFFICILE, ils décident donc d’aborder les thèmes de l’écologie et de la consommation de masse. On va donc suivre deux antihéros surendettés qui vont intégrer des militants écolos, en y voyant une opportunité de pouvoir y gagner quelque chose.
Et pour ce qui est de la comédie, l’objectif est amplement rempli et ils nous proposent certainement leur film le plus drôle. La scène d’ouverture donne tout de suite le ton à l’aide d’un montage d’archive à mourir de rire. Certains dialogues et comiques de situation sont hilarants et le public rit énormément. D’autant plus que le duo Pio Marmai-Jonathan Cohen fonctionne à merveille. Ils ont un sens du timing comique admirable, dans un registre qu’ils maitrisent parfaitement. Le rythme est maitrisé et on ne s’ennuie jamais.
Par contre en ce qui concerne le côté film de société, le film pêche un peu. Pourtant ça commence plutôt bien, en mettant un peu le spectateur face à un miroir, mais au fur à mesure que le film avance, il perd en profondeur.
Il a l’avantage de nous faire réfléchir sur notre mode de vie, sans jamais être moralisateur, en abordant divers thèmes, mais ne prend jamais vraiment le temps de les approfondir, et l’ensemble manque d’émotion.
Il faut dire qu’il n’est pas aidé par les enchainements de blagues, qui même si elles fonctionnent, finissent par l’éloigner de son sujet.
De même la romance du film peine aussi à convaincre et prend trop de place, au détriment des thèmes principaux.
Après, on ne peut pas lui enlever son magnifique final donnant des airs de fable et apportant une proposition métaphorique plutôt bien vu.
Bref, même si, au vu du sujet, j’en attendais peut-être trop, pour ce qui est de la comédie, c’est largement au-dessus de ce que nous propose le cinéma français.
Et par les temps qui courent, la promesse de rire devrait largement suffire au public pour aller découvrir ce film en salle.