UNE SÉPARATION
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Voici le film qui m’a fait découvrir le cinéma Iranien, qui me surprend de plus en plus, mais surtout un immense réalisateur Asghar Farhadi. Il fait partie de ces artistes, dont le simple nom sur une affiche suffit à me faire déplacer dans une salle obscure.
Comme souvent dans ses films on retrouve des thèmes qui lui sont chers, la famille, les non-dits, le respect des anciens, les classes sociales, le mensonge, le poids de la religion, mais aussi un état des lieux de la société Iranienne.
Ce que j’apprécie chez lui, c’est qu’il apporte toujours un soin particulier à l’écriture de ses personnages et l’écriture des dialogues.
Lorsque son couple est sur le point de se séparer, Nager engage une aide-soignante pour s’occuper de son père malade. Un incident se produit et va entrainer les deux couples dans une spirale infernale.
Le spectateur va voir ces deux couples s’affronter, se déchirer, et essayera de démêler le vrai du faux.
L’écriture est magistrale et rebattra régulièrement les cartes. Car une des forces du film est de réussir constamment à nous faire douter et notre avis changera continuellement sur les protagonistes…
Farhadi a clairement un don pour ce qui est de traiter de la psychologie de ses personnages. Il n’est jamais manichéen et ne les juge jamais, en essayant au contraire de nous faire comprendre leurs actes. Ce qui fait que même si on est parfois choqués par leurs décisions, on a finalement énormément d’attachement et de compassion pour ces quatre protagonistes.
D’autant plus que c’est un directeur d’acteur hors normes. Chacun est au diapason, jusqu’au moindre second rôle : que ce soit les deux gamines ou même le grand père qui sans un mot de tout le film réussit à nous arracher des émotions. Sans aucun pathos, ni surjeu, les acteurs arrivent à nous nouer le bide tellement ils se retrouvent dans des situations qui semblent inextricables.
Le film est très bavard, mais chaque dialogue, chaque scène a sa place et approfondit un peu plus le propos, jusqu’au moindre silence ou regard qui en disent tellement long.
Difficile de rester de marbre devant ce drame intense, où on se sent aussi impuissant que les gamines, jusqu’à un plan final grandiose, aussi puissant qu’ingénieux, qui laisse le spectateur abasourdi.