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WICKED

❤️❤️❤️❤️

Broadway s’invite au cinéma et la magie opère

Affiche film

WICKED est le préquel du Magicien d’Oz, mais surtout l’adaptation d’un des plus gros succès de Broadway de ces vingt dernières années. Mon amour pour les comédies musicales avait d’abord attisé mon excitation, avant qu’elle ne soit refroidie par les premiers visuels ou bien la présence d’Ariana Grande dans le rôle-titre…
Et les premières minutes du film ont confirmé mes doutes, tant cela puait la guimauve et dégueulait de niaiserie, avec une Ariana au sommet de la caricature des princesses Disney.

Et pourtant, à ma grande surprise, j’ai adoré le film et, plus fort, Ariana Grande est de loin le plus gros atout de ce long-métrage.

Quand elle chante, elle met la misère à tout le monde, livrant une prestation hallucinante avec une voix digne d’une grande soprano. Mais ma plus grande surprise aura été la qualité de son jeu. Elle a une vraie présence à l’écran et surtout un sens du comique démesuré. Que ce soit par un dialogue, une gestuelle ou une mimique, sa moindre apparition entraîne le rire des spectateurs. Elle réussit à nous offrir une Galinda délicieusement détestable, tout en insufflant une certaine profondeur à son personnage.

Mais elle n’est pas la seule à sortir son épingle du jeu : Cynthia Erivo livre une Elphaba en parfaite opposition à Galinda. Le duo fonctionne à merveille, apportant une vraie alchimie et une évolution maîtrisée à leurs personnages (je pense notamment à une scène de danse d’où se dégage une émotion rare).
Leurs voix s’accordent à l’unisson lors des chansons pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Le jeu de Cynthia Erivo passe aussi énormément par ses regards, qui expriment ses sentiments de rejet et d’injustice face à la discrimination qui l’entoure.

Le racisme et l’exclusion sont d’ailleurs les thèmes centraux du film. Et n’en déplaise aux décérébrés que je vois déjà crier au wokisme, le spectacle a plus de vingt ans, preuve que la seule chose qui a changé depuis, c’est qu’on leur a offert les réseaux sociaux pour déverser leur haine…

Mais, même si je mets l’accent sur les deux comédiennes, le film est avant tout une comédie musicale, et là aussi, on n’est pas loin du sans faute. Bien sûr, on y retrouve beaucoup de chansons, dont certaines resteront en tête à la sortie de la séance.

Ces chansons sont sublimées par une mise en scène qui met tout en œuvre pour offrir un grand spectacle.
Il y a un énorme travail sur les costumes et les décors, comme lors de cette chanson dans une bibliothèque au design des plus inspirés.
Il y a un côté artificiel et très coloré à l’ensemble qui colle parfaitement à la féérie du pays d’Oz.
Mais surtout, les chorégraphies impressionnent par leur dynamisme et le nombre d’artistes qui se donnent à fond à l’écran. La caméra cherche toujours à mettre en avant leurs performances, rendant le spectacle d’autant plus impressionnant.

Cependant, même si le spectacle est au rendez-vous et que le rythme est bien géré, je dois tout de même avouer qu’on sent passer les 2h40. D’autant plus que ce premier film ne couvre que le premier acte de la comédie musicale. Cela fait que les vrais enjeux n’arrivent que lors du climax. Et même si cela promet une deuxième partie avec une intensité dramatique qui va s’envoler, ce premier film peine un peu à démarrer et aurait certainement gagné à être raccourci.

J’ai aussi quelques réserves visuelles. Comme je l’ai dit plus haut, tout ce qui touche aux décors, aux costumes ou aux chorégraphies frôle la perfection, mais malheureusement ce n’est pas toujours le cas des effets visuels (FX). Même si certains sont bluffants, comme ce bouc incarnant le professeur de biologie, c’est parfois beaucoup plus compliqué.
Il y a parfois des écrans verts douteux qui gâchent un peu le tableau, ainsi qu’une gestion de la lumière qui cumule les surexpositions ou apporte parfois un côté terne à l’image.

Mais ces quelques réserves n’enlèvent rien au plaisir ressenti devant l’écran, et le film devrait facilement s’installer dans la mémoire collective au fil des années.

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