ZOOTOPIE 2
❤️❤️❤️
Une suite aussi divertissante que fainéante…

Il y a neuf ans sortait ZOOTOPIE, véritable surprise du côté de Disney : une claque visuelle, un univers bourré d’inventivité et un propos politique digne du meilleur Pixar. Alors, quand une suite a été annoncée, j’ai eu un peu peur. Disney a longtemps réservé ses suites à des direct-to-DVD, avant d’accoucher d’un LA REINE DES NEIGES 2 assez moyen, ou de bricoler ce qui aurait dû être une série pour en faire un VAIANA 2 mal ficelé mais forcément rentable… (Et oui, je mets de côté Pixar, qui reste malgré son rachat un studio à part entière.)
Mais ce qui est certain avec ZOOTOPIE 2, c’est qu’on ne s’ennuie pas. Enfin… ils ne nous laissent pas le temps de nous ennuyer.
Visuellement, c’est une dinguerie. On en prend plein les yeux, le travail sur les fourrures est bluffant, et surtout le film possède un sens du rythme impressionnant. Ça n’arrête pas une seconde : tout s’enchaîne avec une énergie folle, les séquences débordent de détails et d’easter eggs – allant des animés à… Kubrick !
Sur cet aspect, c’est une réussite totale. On passe son temps à scruter l’écran pour attraper les références au vol.
Le film est également toujours aussi drôle, jouant avec les clichés de ses animaux pour en tirer des gags bien sentis.
Mais si je disais plus haut que Disney ne nous laissait pas respirer, c’est aussi pour masquer le fait que ça sent clairement le réchauffé.
La première évidence est le scénario : une enquête sur fond de discrimination et de racisme, exactement comme dans le premier film, avec un twist qu’on voit venir à des kilomètres.
Remplacer les prédateurs par les reptiles ? Pourquoi pas. Mais encore aurait-il fallu les exploiter un minimum. Mis à part une scène très sympa dans un bar, ils restent aussi anecdotiques que le personnage de Gary.
Ce qui est d’ailleurs le cas de la plupart des personnages secondaires, car là aussi le film souffre de la comparaison au premier film. Et c’est d’autant plus flagrant quand les anciens personnages font une apparition (souvent pour recycler d’anciens gags…).
Quant au duo principal, même si c’est un plaisir de les retrouver, ils en sont toujours au même point : apprendre à accepter leurs différences pour mieux travailler ensemble… et s’aimer. Même si cela nous offre au passage une scène mémorable chez le psy, sans doute l’un des meilleurs moments du film.
Alors, oui, j’ai vraiment pris du plaisir devant cette nouvelle aventure : c’est rythmé, drôle, visuellement somptueux, et sa morale sur le « vivre ensemble » fait toujours du bien. Mais je ne peux m’empêcher de penser que Disney a choisi la carte de la facilité pour nous offrir un film agréable mais que ne restera pas dans les annales.
Le troisième opus est clairement annoncé dans la scène post-générique, avec l’introduction d’une nouvelle catégorie d’animaux. Reste à espérer que Disney ne se reposera pas encore une fois sur ses lauriers…


