I KNOW THIS MUCH IS TRUE
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Si vous cherchez une série légère qui va vous changer les idées et vous faire rire, passez votre chemin. I KNOW THIS IS TRUE est clairement une œuvre sombre et glauque et vous ne sortirez pas indemne. Mais si vous êtes prêt à tenter l’expérience, vous allez avoir affaire à une TRES grande série qui vous marquera comme seule HBO sait le faire.
Et Derek Cianfrance (à qui l’on doit les très bon, et déjà pas joyeux, « Blue Valentine » et « The place beyond the pines ») annonce d’entrée la couleur avec une scène d’ouverture fracassante. La série va nous faire suivre la vie de deux frères jumeaux Dominick et Thomas. Le premier, vouant sa vie à prendre soin de son frangin schizophrène. Elle nous replongera régulièrement dans leur passé, nous faisant entrer dans un drame familial terrible, qui aidera à comprendre les enjeux, les évènements et surtout leurs conséquences. Leur vie va n’être qu’une succession de drames et de tragédies qui vont s’enchainer au fil des épisodes. Il sera beaucoup question de ces blessures du passé, comment elles vont guider la vie de nos héros et surtout comment réussir à vivre avec… Car si la place de la maladie de Thomas aura une place prépondérante dans le récit, il sera au final énormément question de la rédemption de son frère Dominick.
Le show est clairement oppressant et parfois même insoutenable, et il n’est pas simple de rester devant son écran… C’est là que rentre en jeu le plus gros atout de la série : Mark Ruffalo. Il est juste exceptionnel dans son interprétation des jumeaux. Au point qu’en tant que spectateur, on finit par oublier qu’on a affaire à un unique acteur, tellement les deux personnages sont différents. Que se soit dans le jeu diamétralement opposé des deux personnages, mais aussi physiquement (à noter la transformation physique de Ruffalo, qui a interrompu le tournage pour prendre du poids afin d’interpréter le personnage de Thomas). C’est d’autant plus flagrant dans les scènes entre les deux frangins d’une extrême justesse et jouant sur le lien ambigu qu’il y a entre eux. Au final, il porte à lui seul la série et pousse le spectateur à s’accrocher et à en savoir plus.
La série ne va jamais dans le larmoyant, et elle n’en a pas besoin tellement chaque sujet tragique sera abordé avec une intelligence rare. Sans avoir vécu une vie aussi terrible, enfin je l’espère pour vous, on finira surement par se retrouver dans un ou plusieurs drames, rendant leurs traitement encore plus cohérant, et aidant à comprendre les réactions des personnages.
La mise en scène aide à apporter une ambiance pesante à l’œuvre, avec sa photographie froide, son rythme lent, ses gros plans sur les visages de ses protagonistes. Elle offre un côté naturaliste à l’ensemble rendant les propos encore plus percutant. Par contre le rythme lent, même si il apporte beaucoup à l’ambiance générale, amène quelques longueurs au récit (d’autant plus que les épisodes sont long, certains durant une heure ou plus).
Mais malgré ce détail, et même si certains spectateurs lâcheront l’affaire à cause de la noirceur de l’ensemble, on a affaire à une grande œuvre marquante qui méritent vraiment qu’on s’y attarde.