DU CHARBON DANS LES VEINES
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Daguerre creuse autour de l’amour et l’amitié pour en extraire une pépite d’humanité.
1958, dans une petite ville minière du nord de la France, Vlad et Pierre, deux inséparables amis, essayent d’oublier la dureté de leur travail, en jouant de l’accordéon, jusqu’au jour où Leila, une jeune marocaine, rejoint leur petit orchestre…
Jean-Philippe Daguerre nous livre ici une pièce tout en nuances, jusque dans les couleurs et les lumières, qui mélangent les tons de gris pour mieux nous plonger dans l'univers de ce village où le charbon est roi.
On notera d'ailleurs l'immense travail sur les costumes et le décor qui immerge le spectateur dans une époque.
Mais surtout, la force de la pièce vient de son texte qui, même s'il aborde des sujets forts, ne cherche jamais à forcer les émotions.
La pièce évite le piège de la facilité et du patho pour chercher à émouvoir le public, mais parvient tout de même à le toucher avec une véritable sincérité.
De même, la pièce se montre souvent très drôle, sans jamais en faire des caisses.
La finesse de l'écriture fait que régulièrement une réplique touchera le spectateur ou viendra lui décrocher un sourire.
Et si cela fonctionne si bien, c'est que le texte laisse le temps à chacun de ces personnages d'exister et donc aux spectateurs de s'attacher à eux.
D'autant plus qu'il sera énormément question d'amour, entre un homme et une femme, mais aussi des parents et leurs enfants, et surtout celui qui lie deux amis.
Mais même si l'ensemble du casting fait merveille, on retiendra surtout un Jean-Jacques Vannier, dont chaque réplique est un véritable délice.
On notera aussi la très belle composition musicale, et ceux qui me connaissent le savent, quand on allie le combo drame-comédie-musique, je suis harponné…
Jean-Philippe Daguerre m'a rarement déçu, et il nous livre ici une comédie sensible, pleine d’humanité, mais surtout sa plus belle pièce depuis Adieu Monsieur Haffmann.