LE CHANT DES LIONS

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Un hymne à l’amour, à la liberté… et au théâtre vivant.
Théâtre des Gémeaux
Il y a des spectacles qui touchent l’intellect, d’autres qui parlent au cœur. LE CHANT DES LIONS fait les deux. Portée par la troupe du Grenier de Babouchka et mise en scène par Charlotte Matzneff, cette pièce est un bijou théâtral, musical, et émotionnel. Un de ces rares moments de grâce qui vous accompagne bien après les saluts.
Dès l’ouverture, nous voilà transportés dans l’ambiance feutrée des cabarets des années 30. Une immersion directe, qui doit beaucoup à la scénographie élégante, aux lumières et aux costumes soignés. Et surtout, à Vanessa Cailhol, qui impressionne par sa voix lumineuse dès la première chanson.
Mais LE CHANT DES LIONS, c’est surtout une histoire d’amour vibrante entre la chanteuse Germaine Sablon et l’écrivain Joseph Kessel, sur fond de montée du fascisme et de 2e guerre mondiale. Leur relation intime se mêle à la grande Histoire, jusqu’à donner naissance au Chant des Partisans, hymne emblématique de la Résistance française.
Un récit romanesque, historique et musical : autant dire que ce trio romance–Histoire–musique, qui me parle tant, est ici sublimé avec un rare talent.
Charlotte Matzneff signe une mise en scène d’une grande intelligence. Ce qui frappe surtout, c’est l’ambiance sonore du spectacle, assurée en direct par Mehdi Bourayou. Il joue la musique, mais aussi tous les bruitages : des pas dans la neige aux ondes radio en passant par trains et autres sons de guerre.
Ce travail sonore donne au spectacle une dimension cinématographique étonnante, tout en restant profondément théâtral. Une prouesse technique saisissante.
Outre Cailhol et Bourayou, la distribution entière est remarquable : Élodie Colin, Thierry Pietra, Thibault Pinson, Éric Chantelauze… Tous incarnent leurs rôles avec justesse, émotion et un bel esprit de troupe, comme souvent chez Le Grenier de Babouchka. Personne ne surjoue, et chacun trouve sa place dans cette fresque humaine.
Bien sûr, comme souvent dans les pièces historiques, quelques libertés sont prises avec la grande Histoire. Mais ce que je retiendrai, c’est la puissance émotionnelle que véhicule le spectacle. Et surtout ce final m’a fait dresser les poils, littéralement, et donné l’envie de me lever, de chanter, de résister…
LE CHANT DES LIONS, c’est un voyage dans le temps, une histoire d’amour et de liberté, un chant de mémoire, mais surtout aussi un coup de cœur personnel, comme on en vit peu souvent dans une saison.


