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MICHELLE, DOIT-ON T’EN VOULOIR D’AVOIR FAIT UN SELFIE À AUSCHWITZ ?

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❤️❤️❤️❤️

Ou le pouvoir incontrôlable des réseaux sociaux…

Alors que le public s'installe, Michelle est déjà sur scène, dans sa chambre à écouter de la musique. Une ado qui partira bientôt en voyage scolaire à Auschwitz, où elle prendra ce fameux selfie qui déclenchera une vague de haine sur les réseaux sociaux…

Alors coupable ?
La pièce montrera les faits du point de vue des jeunes, mais ne prendra pas pour autant parti et fait le choix de ne pas juger son personnage, laissant le public se forger son avis.

La jeune compagnie Nandi va redoubler d'énergie pour incarner l'insouciance de ses ados et de leurs avatars qui les représentent sur la toile.
Car bien plus que le selfie en question, c’est l’addiction aux réseaux sociaux qui est le centre du débat, ainsi que la puissance qu’ils ont acquis dans le monde actuel…

En effet, quand il montre ces élèves et les professeurs qui les accompagnent, l’auteur nous pointe aussi du doigt (moi le premier, qui tape cet avis qui sera bientôt diffusé sur internet…).
Les messages sur les réseaux seront incarnés par les acteurs, plutôt que de tomber dans la facilité de la simple projection sur écran.
Ce qui apporte parfois un côté comique aux échanges des ados, mais qui devient aussi des plus oppressants lorsque l'engrenage se met en marche avec un effet boule de neige incontrôlable.
La pièce alterne ainsi les ruptures de ton, alternant la comédie, la réflexion, voir l’effroi…

La scénographie propose un décor sobre et épuré, axé sur des balançoires, comme pour nous rappeler que ces ados sont encore des enfants…
Là encore, les smartphones auront une place centrale, devenant parfois la seule source d’éclairage de la scène.
La mise en scène offre des moments assez inspirés, au point de réussir à rendre la découverte du camp de la mort saisissante, sans jamais le montrer.

La musique aura aussi une véritable importance, avec notamment des scènes chorégraphiées à l’efficacité redoutable et apportant chacune une ambiance particulière à des moments phares de ce fait divers.

La compagnie Nandi nous offre un spectacle aussi original que marquant.
On voudrait même que ça aille plus loin, mais la pièce n'est pas là pour apporter des réponses, mais plutôt pour interroger le public sur ce fait divers.
En règle générale, la troupe fait justement un bord de scène pour débattre du sujet, mais ici on est au OFF, lieu où nous n'avons déjà pas le temps d'applaudir les artistes qui nous offrent de telles propositions…

Alors, doit-on en vouloir à Michelle ?
Je vous incite vivement à aller vous faire votre opinion en découvrant la pièce.

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