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POURQUOI LES GENS QUI SÈMENT

POURQUOI LES GENS QUI SÈMENT

❤️❤️❤️💛

Et cette fois ci, je m’incline pour récolter cette proposition

Salle Tomasi - 12h40

Il y a deux ans, j'avais découvert cette troupe avec HEUREUX LES ORPHELINS À l’époque, je dois l’avouer, j’étais resté un peu en marge du spectacle, sans doute à cause de son mélange contemporain et mythologie, et sa relecture du mythe d’Électre.  Mais j'avais été fasciné par le jeu des jeunes comédiens et l'énergie incroyable qu'ils dégageaient sur scène.

Cette nouvelle création est résolument contemporaine : une militante écologiste confrontée à son compagnon, devenu préfet, sur fond de désobéissance civile. Et pourtant la mythologie, décidément chère à cette troupe, affleure en permanence. On pense à ANTIGONE, bien sûr, tant par la nature du conflit que par les questions qu’il soulève : jusqu’où obéir à la loi lorsque celle-ci heurte notre conscience ?
On croise aussi en chemin un clin d’œil au texte de BÉRÉNICE, dans une scène poignante, et admirablement intégrée au récit.

Mais la pièce ne se limite pas à une relecture du mythe. Elle y fait référence avec finesse, tout en s’en détachant pour construire un récit proprement ancré dans les enjeux d’aujourd’hui : climat, engagement, fracture démocratique, responsabilité citoyenne.

Ce qui impressionne le plus, c’est sans doute la forme scénique. Le spectateur est placé au centre du spectacle, immergé dans un enchaînement de dispositifs : réunion publique, émission télévisée, conférence de presse, cours de théâtre, audience de tribunal… Une mise en scène inventive et percutante, qui brouille les frontières entre la scène et la salle, et transforme chaque spectateur en citoyen actif, invité à interroger ses propres convictions.

Autre force majeure du spectacle : l’absence de manichéisme. Le personnage du préfet, loin d’être réduit à une figure autoritaire, est traité avec nuance. Le débat d’idées gagne ainsi en crédibilité, et en intensité. Leur relation amoureuse, complexe et touchante, ajoute une dimension tragique au conflit entre devoir et sentiment.

Enfin, comment ne pas saluer les deux comédiens "multifonctions", qui incarnent à eux seuls toute une galerie de personnages secondaires ? Ils offrent des respirations humoristiques, sans jamais faire retomber la tension dramatique.

Bref, même si je n’avais pas été conquis il y a deux ans, ce coup-là, la mission est clairement réussie.

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