RESSOURCES HUMAINES
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Pris dans l’engrenage de la machine sociale…
Dans cette adaptation du film de Laurent Cantet, Elise Noiraud nous plonge dans l'univers d'une famille ouvrière travaillant dans une usine de province au moment du passage aux 35 heures.
Au centre de cette histoire se trouve Franck Verdot, qui revient dans son village natal après de prestigieuses études de commerce à Paris.
Il va effectuer un stage dans l’usine où travaillent son père et sa sœur, plein d’illusions et espérant pouvoir apporter des changements significatifs.
Le choix de faire du personnage principal un jeune issu d'une classe populaire, propulsé dans le monde du patronat sans en avoir tous les codes, permet à la pièce d'éviter le piège du manichéisme.
Ce transfuge de classe se retrouve dans une position inconfortable, voulant aider la classe ouvrière dont il se sent le plus proche, mais confronté à la dure réalité économique.
Cette dualité en fait à la fois la fierté de ses proches et lui fait prendre conscience du gouffre social qui s'est creusé entre eux.
Sur un plateau nu, avec juste quelques tables et chaises pour décor, que les comédiens déplacent à vue pour illustrer les différents lieux.
La pièce enchaîne ainsi les tableaux de manière assez fluide grâce à une belle gestion des lumières et des sons qui installent parfaitement les ambiances.
Cependant, malgré l'intérêt que suscite la pièce et les nombreux questionnements qu'elle soulève, j'ai relevé quelques longueurs, notamment lors des passages musicaux. Cela dit, ces moments n'enlèvent rien à la pertinence et à l'impact global de l'œuvre.