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- Critique de JOHN WICK 1-2-3-4 – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film JOHN WICK 1-2-3-4 . JOHN WICK 1-2-3-4 J’étais passé totalement à côté de cette licence, et j’ai profité de la sortie du 4e opus pour rattraper mon retard. Après, je dois avouer que je ne suis pas un grand amateur du genre, et force est de constater que pour apprécier la proposition, il va falloir faire pas mal de concessions… Au niveau scénario, c’est extrêmement simpliste et déjà vu avec cette histoire de vengeance. D’autant plus que la mythologie des films tient sur une organisation secrète d’assassins à laquelle on ne croit pas une seconde. Sans compter que c’est un peu un festival de facilités et autres incohérences, comme cette propension assez hallucinante d’enchainer les scènes où les personnages s’entre-tuent en public sans que ça ne semble gêner personne… Si on ajoute à cela la pléiade de rôles plus caricaturaux les uns que les autres, clairement on pourrait se dire que ça ne brille pas par son écriture… MAIS… Si sur le fond il y a beaucoup de chose à redire, ce n’est pas pour ça qu’on va voir ce genre de film. Sur la forme c’est une toute autre histoire. Car pour ce qui est des scènes d’actions, c’est du TRES grand spectacle. De ce point de vue, les films sont impressionnants et extrêmement généreux en terme d’action. Ils enchainent les combats où les chorégraphies impressionnent par leurs précisions, d’autant plus que la mise en scène fait la part belle à de longs plans qui offrent une très bonne lisibilité et permettent de profiter au mieux du spectacle. Les scènes d’action brutales et violentes sont vraiment maitrisées et souvent inventives. On frôle parfois le grand n’importe quoi, mais c’est extrêmement fun et jouissif, donc on pardonnera facilement devant le plaisir ressenti. A cela, on peut ajouter un travail sur les lumières et les décors qui viennent en mettre plein les yeux. Et même, si le 3e opus en fait des caisses, avec notamment un Keanu Reeves plus increvable que Terminator, au final la licence réussit haut la main son objectif : offrir au spectateur du grand divertissement. Puis JOHN WICK 4… Un maxi best of de la franchise, qui en fait l’apothéose de la saga avec PLUS de tout… PLUS de scènes d’action et PLUS généreux dans ce qu’il offre aux spectateurs. Avec des chorégraphies PLUS maitrisées que jamais, qui à l’heure du tout numérique font vraiment plaisir à voir. Une mise en scène PLUS inspirée et inventive, proposant par exemple un plan séquence dingue qui fera certainement date dans le cinéma d’action. Le film est PLUS décomplexé et PLUS déjanté, faisant même de son côté invraisemblable et WTF un atout. De même pour ses personnages toujours PLUS caricaturaux, mais parfois savoureux, comme à cet assassin… aveugle… incarné par un Donnie Yen en grande forme. On a le droit à un Keanu Reeves PLUS increvable que jamais, en faisant presque un running gag de la saga. Et bien sûr PLUS de chien (parce que c’est John Wick…). Mais surtout, c’est toujours PLUS beau, avec des éclairages souvent somptueux, ça en met souvent plein les yeux et propose quelques plans magnifiques. Alors, oui, comme le reste de la franchise, ça ne brille pas par son scénario et on a parfois l’impression d’être devant un jeu vidéo, mais tout est assumé pour au final offrir le spectacle dantesque que le spectateur est venu chercher… Partager
- Dubosc s’invite chez les frères Coen.
Découvrez notre critique détaillée du film UN OURS DANS LE JURA . UN OURS DANS LE JURA ❤️❤️❤️💛 Dubosc s’invite chez les frères Coen. Après l’excellent Vingt Dieux, le Jura continue d’inspirer le cinéma français. Avec son troisième long-métrage, Franck Dubosc s’éloigne de ses habituels terrains de jeu pour nous offrir une comédie noire aux accents de polar, teintée de drame familial et de romance. Et il faut avouer, l’acteur-réalisateur s’en sort avec brio dans cet exercice d’équilibriste. Impossible de ne pas penser au cinéma des frères Coen, et en particulier à FARGO. UN OURS DANS LE JURA nous plonge dans une enquête policière enneigée, qui va cumuler les personnages excentriques. Des évènements imprévisibles vont s’enchaîner pour donner lieu à des moments tour à tour absurdes et brutaux. L’humour du film va assez loin dans la noirceur, flirtant avec le macabre et le subversif sans jamais sombrer dans la lourdeur. Cet humour jouissif est clairement un des points forts du film. Car même si le rythme est inégal, les dialogues sont souvent savoureux et il y a des moments de comique de situation mémorables qui provoquent de véritables éclats de rire. Le film est aidé par une belle galerie de personnages hauts en couleur qui vient enrichir le récit. Cette bande de pieds nickelés, multipliant les bourdes, est servie par un scénario qui leur laisse le temps d’exister. Sous des airs parfois caricaturaux, chacun se révèle étonnamment nuancé. Le couple Laure Calamy – Franck Dubosc fonctionne très bien, mêlant pathétique et tendresse. Benoît Poelvoorde est irrésistible dans son rôle de gendarme aussi maladroit dans son métier que dans son rôle de père. Certes, le film n’est pas exempt de défauts : quelques facilités scénaristiques et un dernier acte un peu moins abouti laissent un léger goût d’inachevé. Mais cela n’entame en rien le plaisir que procure cette comédie caustique, jubilatoire et délicieusement amorale. Pour ce début d’année, Franck Dubosc relève haut la main le défi et signe un film aussi audacieux que jubilatoire. Partager
- Critique de SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE . SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE ❤️❤️💛 POUR - Le film rend clairement hommage à cette grande dame qui se sera battue toute sa vie pour le droit et la liberté. Et ça reste tellement d'actualité que ça résonne souvent fortement avec notre époque... - Le film rempli parfaitement son rôle didactique. - Le côté non linéaire du film peut déstabiliser mais finalement apporte une certaine cohérence aux propos - Rebecca Marder est impériale, tout comme Elodie Bouchez, qui interprète la mère et leur relation fonctionne à merveille. - C'est propre et très académique... CONTRE - ... trop académique. - Dahan n'épargne aucun cliché au spectateur. - Le film démarre sur une Simone qui écrit ses mémoires... face à la mer... et sa voix off ne quittera plus le film, jusqu'à en devenir assez lourde par moment. - Il sort littéralement les violons avec une musique omniprésente qui rend l'ensemble extrêmement patho... - Tu as l'impression que Dahan vient de découvrir le traveling tant il en use et abuse enchaînant les plans stylisés... à défaut d'être utiles... - Tu sens que Elsa Zylberstein est totalement investie par le film, mais malgré sa prestation, son grimage est un peu gênant Partager
- Critique de TITANE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film TITANE . TITANE ❤️❤️❤️❤️ Après la très bonne surprise qu'avait été Grave, il y a quatre ans, j'étais impatient de voir si Julia Ducourneau allait récidiver. Puis nomination à Cannes, palme d'or, une partie du public crillant au scandale de voir ce genre de film sortir, l'autre au génie... Bref, ça a bien fait monter ma hype, jusqu'au moment de rentrer dans la salle ce soir, d'autant plus j'y suis allé sans rien savoir du film. Je vais d'ailleurs ne rien dire sur l'histoire, qui a merveilleusement été épargnée par la communication du film. Mais alors, rien ne m'avait préparé à ça !!! Par contre, je vais répondre aux deux questions qui font suite aux réactions des spectateurs après la Palme d'or. Est-ce que le film est choquant : OUI. Mais bon quand tu vas voir un film de genre interdit au moins de 16 ans, il ne faut pas s'attendre à voir des gens cueillir des pâquerettes. Et quand je vois la réaction de certains, pour le coup je m'attendais vraiment à pire, mais alors VRAIMENT. Alors oui, la première partie est violente, mais on est bien plus proche d'un Tarantino que d'un Saw ou un Hostel. Oui, le film est viscérale, souvent dérangeant et très malaisant. On sent l'influence de Cronenberg dans le cinéma de Ducourneau, avec son obsession pour le corps humain et la révélation de soi (mais je n'ai jamais entendu dire que les films de ce dernier sont une honte). Est-ce que c'est un grand film : OUI. Clairement, on a affaire à un film qui marquera l'histoire. Ducourneau avec son deuxième film, rentre par la grande porte dans la cours des grands cinéastes du cinéma de genre, auprès de Cronenberg, cité plus haut, mais aussi des Lynch, Aronofsky et autre Kubrick... Quel maîtrise !!! Julia enchaîne les plans chocs et c'est du grand art. Les plans sont léchés, la photographie magnifique et la musique enfonce littéralement le clou. D'un point de vu esthétique c'est une vraie claque qui laisse admiratif. On notera aussi la grande qualité des effets spéciaux. Elle installe une tension dingue qui m'a scotché à mon fauteuil. Le film est souvent étouffant mais arrive aussi par moment à faire entrer de la poésie et de la tendresse. Les ruptures de tons sont extrêmement maitrisées. Alors, je comprends que le film puisse laisser une partie du public en dehors, mais on ne peut être qu'admiratif par la qualité technique de son cinéma. La proposition est tellement radicale qu'elle ne peut que diviser. Mais si comme moi vous rentrez dedans, il y a des chances que en sortiez déboussolé, mais ému, avec cette sensation d'avoir vu quelque chose de grand et que ce film reste graver longtemps en vous... Et bien sûr, je ne peux pas ne pas parler du casting. Aghate Rousselle et Vincent Lindon sont saisissant (la métamorphose de se dernier est sidérante). La relation entre leurs deux personnages fait merveille. Car même si le film est souvent dérangeant, on a avant tout affaire à un drame poignant. Merci à Ducourneau pour ce film. Merci à Cannes d'avoir osé lui donner la Palme d'or. Merci pour le cinéma français qui prouve que quand on lui donne les moyens, il peut sortir de sa zone de confort. Merci pour le cinéma de genre, en espérant que ça ouvre enfin les portes à d'autres réalisateurs. Partager
- Elles braquent le Vaucluse… Mais aussi nos certitudes…
Découvrez notre critique détaillée du film LE GANG DES AMAZONES . LE GANG DES AMAZONES ❤️❤️❤️ Elles braquent le Vaucluse… Mais aussi nos certitudes… LE GANG DES AMAZONES retrace le parcours réel de cinq femmes ayant multiplié les cambriolages dans le Vaucluse à la fin des années 1980. Le film adopte leur point de vue sans tomber dans le manichéisme. Il ne glorifie jamais leurs actes, mais prend soin de les replacer dans un contexte social difficile, notamment pour celles qui peinaient à subvenir aux besoins de leurs enfants. Le récit oscille ainsi entre polar social et drame humain. Le plus grand atout du film réside sans doute dans la force de son casting. Lyna Khoudri s’impose comme le pilier du groupe et confirme une nouvelle fois l’ampleur de son talent. Mais c’est surtout Izïa Higelin qui impressionne : elle incarne la véritable charge émotionnelle du récit. Laura Felpin, employée à contre-emploi, surprend par la sensibilité qu’elle apporte à son personnage, le rendant particulièrement attachant. Les cinq actrices offrent au film une profondeur et une complicité sincère qui transparaît à l’écran. Une véritable empathie s’installe, permettant de comprendre ce qui a pu les pousser à franchir la ligne jaune, sans pour autant excuser leurs actes. Le dernier acte donne également la parole aux victimes, révélant les traumatismes laissés par ces braquages. Cette démarche évite toute complaisance et maintient un équilibre moral bienvenu. La mise en scène naturaliste, dominée par la caméra à l’épaule et les gros plans, confère parfois un aspect semi-documentaire. Si cela renforce l’authenticité du film, cela lui donne aussi un léger côté scolaire ou didactique, au détriment de la tension dramatique (d’autant plus que l’issue de l’histoire est connue). Il en résulte un polar social maîtrisé, plus touchant qu’attendu, parfois un peu sage, mais porté avec intensité par ses comédiennes. Partager
- Critique de DOULEUR ET GLOIRE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film DOULEUR ET GLOIRE . DOULEUR ET GLOIRE ❤️❤️❤️❤️ Merci Mr Almodovar !!! Ce n’est pas que je trouvais le temps long mais presque. Après un début d’année plein de bonnes surprises, c’est vrai que niveau cinéma ça a été un peu plus compliqué pour moi ce printemps 2019… « Douleur et gloire », c’est une vraie déclaration d’amour, au cinéma, en l’être aimé, entre une mère et son enfant, en la littérature… et ça fait du bien !!! Comme toujours Pedro sait s’entourer à merveille et prouve une fois de plus qu’il est un TRES grand directeur d’acteur (au passage Banderas n’a pas volé sa palme) Alors, oui, le rythme est lent, mais le film transpire la poésie et la nostalgie et je me suis retrouvé transporté. Tu te demandes souvent ce qui fait partie de la fiction ou de l’autobiographie. Parce qu’il est évident qu’Almodovar a mis beaucoup de lui dans ce film, au point de ressembler parfois à un film testamentaire… Et comme souvent, Pedro sait poser sa caméra où il faut, quand il faut, faisant ressembler certains plans à des tableaux Si je devais résumer le film en un mot : HUMAIN Partager
- Anatomie d’une violence systémique
Découvrez notre critique détaillée du film DOSSIER 137 . DOSSIER 137 ❤️❤️❤️💛 Anatomie d’une violence systémique Avec DOSSIER 137, Dominik Moll s’aventure sur le terrain glissant des violences policières. Mais loin d’en faire un film à charge, il adopte un point de vue subtil en suivant une enquêtrice de l’IGPN. Un choix judicieux, qui installe le récit dans une véritable zone grise. Comme dans LA NUIT DU 12 , ce qui intéresse le réalisateur n’est pas tant le résultat de l’enquête que son déroulement et les failles d’un système. La « police des polices », mal aimée à la fois des policiers qu’elle contrôle et des citoyens qui lui reprochent l’absence de sanctions, devient ainsi le prisme idéal pour interroger un mécanisme opaque. En situant l’histoire dans le contexte des manifestations des Gilets jaunes, Moll éclaire un aspect rarement traité : des unités envoyées au casse-pipe, parfois non formées au maintien de l’ordre, sous-équipées, et soumises à une pression politique immense pour « sauver la République ». Sans excuser les violences policières, le film rappelle que ceux qui en sont auteurs sont aussi des humains, soumis à des conditions extrêmes. Même s’il dénonce ces violences, DOSSIER 137 ne tombe jamais dans le manichéisme. Il donne la parole aux victimes, aux policiers mis en cause, mais aussi à ceux qui ont été broyés par un système défaillant. Il interroge l’impact d’une minorité de policiers violents sur le ressenti des citoyens à l’égard des forces de l’ordre. Le film adopte une rigueur quasi documentaire, avec une mise en scène dépouillée et méthodique. Les interrogatoires, souvent filmés sous plusieurs angles, maintiennent une tension constante, tout comme la manière dont les images (smartphones, vidéosurveillance, médias) sont analysées, recoupées, interprétées. C’est un film où l’on ressent le doute, l’incertitude, la difficulté de faire émerger la vérité dans un contexte saturé d’émotions et de procédures. Une approche certes un peu didactique, mais qui fait la force du film : il expose sans surdramatiser, montre plus qu’il ne démontre, et laisse le spectateur se frayer un chemin dans la complexité du sujet. Enfin, comment ne pas évoquer Léa Drucker, qui porte le film. Quelques mois après DANS L'INTÉRÊT D'ADAM , elle impressionne une nouvelle fois par sa force tranquille. Elle incarne une enquêtrice dont la froideur professionnelle masque un tumulte intérieur perceptible dans ses regards. Une composition d’une grande justesse, qui donne au film autant son humanité que sa tension. Dominik Moll signe un polar social tendu, réaliste et profondément engagé, qui radiographie les institutions policières sans jamais tomber dans la caricature. Partager
- Critique de PAST LIVES – NOS VIES D’AVANT – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film PAST LIVES – NOS VIES D’AVANT . PAST LIVES – NOS VIES D’AVANT ❤️❤️❤️❤️ Dès sa première scène, le film m’a attrapé, sans jamais me relâcher… On y voit trois personnes accoudées à un bar en train de discuter, mais au lieu de les entendre eux, on entend en off un couple imaginant quelle est la vie de ces trois personnes, et évidement c’est ce que nous fera découvrir le film. PAST LIVES, c’est l’histoire de deux enfants Coréens de 12 ans qui tombe amoureux, mais voient leur histoire s’envoler quand la jeune fille doit partir vivre aux USA. 12 ans plus tard, les réseaux sociaux leurs permettent de se recontacter pour un temps. 12 ans après, ils se rencontrent et se retrouvent confrontés à cet amour qui n’a jamais vraiment existé et qui malgré les années passés pourrait bien être là… Ça commence comme une comédie romantique, mais la manière dont le film est traité, ça part finalement dans une autre direction. C’est un film sur les amours d’enfance et ce qu’ils forgent en nous, sur ces pas qu’on n’a jamais osé franchir, sur les non-dits, sur l’identité culturelle et le déracinement, sur ce que l’on abandonne mais aussi ce que l’on gagne en retour… Le film est d’une pudeur et d’une délicatesse infinie, accordant énormément de sens au moindre regard, geste ou silence. C’est empreint de romantisme, de nostalgie et d’une mélancolie qui crie au spectateur de vivre l’instant présent. C’est malin, d’une profonde justesse et ça évite les clichés du genre tout en réussissant à bouleverser le spectateur, sans jamais en faire des caisses. Et puis ça cite ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MINE, alors forcément je perds toute objectivité et je fonds… Je fonds comme avec ce final qui aura réussi à me toucher en plein cœur. Partager
- Quand la mémoire qui s’efface rencontre celle que l’on voudrait oublier…
Découvrez notre critique détaillée du film MEMORY . MEMORY ❤️❤️❤️❤️ Quand la mémoire qui s’efface rencontre celle que l’on voudrait oublier… Sylvia est une femme dont la vie est cadrée par les traumas de son passé et ses réunions aux alcooliques anonymes. Saul souffre d’une dégénérescence mentale le faisant constamment vivre dans l’instant présent. Leur rencontre va bouleverser leur vie… Je préfère ne pas en raconter plus mais, comme le titre du film l’indique, la mémoire sera un des thèmes centraux. Entre elle qui veut justement oublier son passé et lui qui est incapable de s’en souvenir. Et pourtant, le sujet du film va bien plus loin que ça, pour finir par mettre un véritable uppercut au spectateur. Mais même si Michel Franco nous propose une œuvre assez sombre, qui va remuer le spectateur, il y a un côté solaire qui prend le dessus par la relation entre ces deux personnages qui vont apprendre à s’accorder. Et même si j’ai beaucoup aimé et que je vous le conseille vivement, je comprends qu’on puisse passer côté. Certains vont reprocher au réalisateur sa mise en scène très froide, mais c’est pour moi sûrement son principal atout. Mis à part une scène d’ouverture lors d’une réunion d’AA où sa caméra colle littéralement aux visages des acteurs, il les filmera constamment de loin le reste du temps, avec de longs plans fixes, donnant la sensation au spectateur d’être présent dans la salle avec les protagonistes. De ce fait, il ne va jamais chercher l’émotion par des gros plans ou des regards. Et c’est une bonne chose car l’écriture et le jeu des acteurs suffisent, et par ce choix radical de mise en scène, le réalisateur évite de sombrer dans le mélodrame putassier. Et même s'il enchaine les plans fixes, ils sont souvent très travaillés, avec un réel sens du cadre, plaçant toujours judicieusement ces personnages dans le champs. C’est d’ailleurs souvent par l’image qu’il réussit à nous faire comprendre l’évolution de la relation entre nos héros. En effet, le film n’apporte finalement que rarement des explications par ses dialogues, mais bien plus souvent par des gestes qu’il le fera, et avec une pudeur qui aura réussit à me toucher en plein cœur, avec certains plans marquants. Evidement, le film étant porté par ses deux héros, on doit sa réussite à son duo exemplaire. Peter Sarsgaard mérite amplement son prix au festival de Venise, mais je retiendrai surtout une Jessica Chastain, à fleur de peau, qui livre pour moi sa meilleure prestation. Après je comprends qu’on puisse ne pas adhérer au côté sombre ou à sa mise en scène, mais Michel Franco m’a offert une expérience cinématographique bouleversante qui restera gravée dans ma mémoire... Partager
- Critique de LA FIANCÉE DU POÈTE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LA FIANCÉE DU POÈTE . LA FIANCÉE DU POÈTE ❤️❤️❤️💛 Mireille, notre fiancée du poète, est de retour à Charleville-Mézières où elle s’établie dans la maison familiale. Afin d’entretenir la demeure, elle décide de prendre trois locataires dont la rencontre va chambouler leurs vies. Yolande Moreau est une actrice que j’affectionne particulièrement pour son côté tendre et loufoque, et elle propose ici un film qui lui ressemble. Elle nous offre ici une fable fantasque à son image, dont le décalage pourra peut-être en laisser sur le bas-côté, mais si comme moi vous acceptez son invitation à rentrer dans son univers, ça fait un bien fou… Il y a un côté film choral porté par de vraies gueules de cinéma. Bien sûr en premier lieu Yolande Moreau qui est à la fois délicate et touchante dans ce personnage d’illuminée poétique qui lui va comme un gant. Et que ce soit Gadebois, Esteban, ou Lopez, ils incarnent parfaitement cette bande de marginaux plus décalés les uns que les autres. Sans parler d’un William Sheller, qui pour une première face à la caméra offre de grands moments de comédie. Et ça tombe bien, car la force du film n’est pas son histoire, assez classique, mais bien ses personnages, leurs interactions et l’énergie positive qu’ils véhiculent. Elle arrive à tirer des imperfections de ces personnages une sensibilité et une fantaisie qui font naviguer le spectateur entre humour et mélancolie. Et même si c’est un peu maladroit par moment, il se dégage une vraie poésie de l’ensemble et je me suis laissé porter par leurs aventures à la fois drôles et touchantes. D’autant plus qu’elle se permet quelques fulgurances de mise en scènes qui fonctionnent à merveille. Avec cette parenthèse enchantée, elle ne cherche pas à révolutionner le cinéma, mais elle arrive à nous faire passer un bon moment et ressortir de la salle avec le sourire. Et rien que pour ça, son film mérite de s’y attarder… Partager
- Critique de MISANTHROPE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film MISANTHROPE . MISANTHROPE ❤️❤️❤️❤️ Le film rentre directement dans le vif du sujet en s’ouvrant sur une tuerie de masse glaçante. On a affaire à un polar noir, un thriller psychologique sombre dans la droite lignée d’un SILENCE DES AGNEAUX. Après m’avoir ravi avec son excellent LES NOUVEAUX SAUVAGES, Damian Szifron confirme son talent de metteur en scène et au soin qu’il apporte à l’écriture de ses personnages pour nous offrir un miroir sur notre société. Il arrive à proposer des moments de tension d’une efficacité redoutable tout en installant une atmosphère pesante. Mais bien plus qu’une chasse à l’homme, c’est bien tout le sous texte du film, qui met le doigt sur les dérives du monde occidental, qui est au centre du film. Le film est aidé par un duo impérial interprété par Shailene Woodley et Ben Mendelsohn. Leur relation élève-mentor est remarquablement écrite en mettant en avant leurs failles plutôt que d’en faire des supers flics. Malheureusement, même si j’ai trouvé le film remarquablement écrit et subtil dans son propos, ce n’est pas le cas de son dernier acte qui, même si on peut y voir une métaphore, a eu tendance à sérieusement faire retomber le soufflé en ce qui me concerne... Il n’en reste pas moins un polar qui sort largement du lot et qui mérite d’être vu, ne serait-ce que pour l’intelligence de son écriture et son duo d’acteur. Partager
- Critique de LE SUCCESSEUR – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LE SUCCESSEUR . LE SUCCESSEUR ❤️❤️❤️❤️ Mais quel choc !!! Le film m’a roulé dessus, j’en suis ressorti KO et c’est clairement un IMMENSE coup de cœur de ce début d’année. Le plus frustrant, c’est que je vais essayer d’en dire un minimum pour vous laisser découvrir ce petit bijou… Pour faire court, Ellias, nouveau directeur d’une maison de haute couture française, apprend la mort de son père et va au Québec régler la succession. Un père avec lequel il a coupé les ponts il y a vingt ans et dont, à l’image du spectateur, il va découvrir sa vie là-bas, son entourage et le terrible héritage qu’il lui laisse… Xavier Legrand, après son excellent JUSQU’À LA GARDE, montre une nouvelle fois à quel point il maitrise la tension. Le film s’ouvre sur la spirale d’un défilé de mode, une spirale dans laquelle sera entrainé le protagoniste. Son film tisse ici diaboliquement sa toile avec une efficacité redoutable. Il n’épargne jamais le spectateur, ni son héros et l’électrochoc est d’autant plus puissant. La violence phycologique est implacable et vient attraper le spectateur aux tripes, sans jamais relâcher son étreinte. Marc-André Gondrin est grandiose et porte littéralement le film sur ses épaules en proposant des scènes d’émotions qui ravagent le spectateur. Le film est aidé par une très bonne mise en scène, faisant la part belle au hors champs et quelques très bonnes idées, comme les sublimes ellipses temporelles… Xavier Legrand nous offre un drame terrifiant et extrêmement maitrisé. En deux films le réalisateur n’a cessé de m’impressionner et il je suis déjà impatient de découvrir son prochain long métrage. J’aurai tellement de choses à dire, mais je préfère m’arrêter là et vous inciter à foncer le découvrir en salle, en vous ayant prévenu que vous risquez de vous prendre un uppercut qui laissera des traces… Partager














