506 résultats trouvés avec une recherche vide
- Critique JE M'APPELLE ASHER LEV – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du spectacle JE M'APPELLE ASHER LEV JE M'APPELLE ASHER LEV ❤️❤️❤️❤️❤️ Décidément, après m'avoir émerveillé pendant trois semaines, le festival OFF en gardait sous le capot et vient de me proposer un immense coup de coeur. Asher Lev, nait dans une famille juive orthodoxe du New York des années 40. Passionné par la peinture, il va se retrouver tiraillé entre son art, sa religion et l'amour que lui porte ses parents. Le spectale va alterner les moments où Asher Lev sera le narrateur de sa propre histoire, et les scènes du quotidien de ce jeune artiste. La pièce brille par la qualité de son texte, avec un grand soin apporté aux relations entre les personnages, offrant des échanges remplis de sens et jamais manichéens. Mais c'est clairement le jeu de ses comédiens qui la propulse au sommet. Martin Karmann est impressionnant et livre des moments d'une grande puissance théâtrale qui captive le public. Et que dire de Guillaume Bouchède... Ce comédien ne cesse de me bluffer. Il y a tellement de nuances dans sa palette de jeu. Qu'il incarne le père ou le mentor de notre héros, il le fait avec un naturel déconcertant en réussissant à chaque fois à toucher le spectateur ou bien en lui décrochant un sourire, grâce à une réplique ou une mimique, et toujours avec une subtilité qui laisse admiratif. La relation père-fils qu'ils réussissent à installer est admirable, coincés entre l'amour qu'ils se portent et les valeurs qu'ils défendent, faisant de cette histoire une terrible tragédie. Elle donne lieu a des dialogues très pertinents, comme cet échange sur le sens de l'art. De même les liens qui ce tissent entre Asher et Jacob Khan, l'artiste qui le prend sous son aile, sont extrêmement forts. La mise est scène sobre et est aidée par un jeu judicieux avec les lumières, ainsi que cette immense fenêtre servant de décor, et son propos métaphorique lourd de sens. Une véritable pépite forte en émotions et un hymne à la liberté d'expression. Partager
- Festival OFF 2025 Critique JEU – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du spectacle JEU JEU ❤️❤️❤️ Artéphile - 12h10 Jeu est un spectacle de marionnettes d'une grande originalité. Les visages des personnages sont représentés par de simples masques qui seront complétés par divers accessoires pour figurer les corps. Les marionnettistes se faisant vite oublier, c'est l'imaginaire du spectateur qui fera le reste. Et ça tombe bien, car l'imaginaire sera au centre du spectacle. Basile est en enfant à l'imagination débordante pour qui tout n'est que prétexte au jeu. Pour sa première journée d'école, son père puis son professeur auront du mal à concentrer son attention, et il emmenera le spectateur dans ses rêveries éveillées. La mise en scène est ingénieuse avec tous ces cubes aux faces peintes qui en s'assemblants formeront les différents décors. Un spectacle d'une tendresse infinie et dont la poésie a réveillé l'enfant qui someille en moi. Partager
- Critique CHERNOBYL – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée de la série CHERNOBYL CHERNOBYL ❤️❤️❤️❤️💛 J’ai regardé Chernobyl car je voulais savoir ce que valait cette série qui fait le buzz en devenant la série la mieux noté sur des sites comme IMDB ou Allociné (même si j’ai souvent tendance à prendre les notes avec un certain recul), dépassant pour l’occasion Game of Thrones (que je n’ai pas besoin de présenter) et surtout Braking Bad (qui est juste pour moi un show qui frôle la perfection) Verdict : je ne pense pas que je place cette série au-dessus des deux précitées, ou bien d’autres « Six feet under » et « The shield » qui m’auront fait vibrer pendant plusieurs années, car ici on a affaire à une mini-série de 5 épisodes. Mais quelle série !!! Car OUI, Chernobyl est un PUTAIN DE CHEF D’ŒUVRE et prouve une fois de plus qu’en matière de série HBO à un savoir-faire indéniable Parce que tu ne peux ressortir indemne du visionnage de cette série. Elle te prend au trippe de A à Z. Plus la série avance et plus tu as cette boule au ventre qui se forme, ce malaise qui s’installe. Clairement Chernobyl fait froid dans le dos. Ça serait une fiction, limite on trouverait ça improbable car trop gros, mais c’est bien arrivé et je fais confiance en l’être humain pour trouver le moyen de faire pire dans le futur. D’autant que tout est fait pour intensifier l’angoisse et l’oppression, que ce soit les faits qui s’imposent un à un, entrainant des choix stratégiques, souvent immoraux pour cacher un secret d’état mais malheureusement parfois clairement indispensables pour éviter une catastrophe encore plus grande, mais aussi la photographie froide, le rythme et surtout cette bande original magistrale qui fait monter la tension comme rarement Chaque épisode réussit à enfoncer un peu plus le clou dans l’horreur de cette catastrophe, jusqu’au générique de fin qui laisse sans voix… L’autre force de cette série, c’est de nous relater les évènements à travers le regard de nombreux intervenant, les ingénieurs et techniciens, bien sûr, mais aussi les pompiers, les ouvriers, les médecins, les civils, l’armée… Il y aurait tellement à dire, il y a tellement de scènes marquantes de dialogues glaçants, mais je préfère vous laisser découvrir ça par vous même Parce que Chernobyl, c’est un peu comme « La liste de Schindler » de Spielberg : TERRIBLE, mais INDISPENSABLE, pour mieux comprendre mais aussi par devoir de mémoire : ici pour les milliers de personnes qui ont sacrifié leur vie, parfois en connaissance de cause (et pire, souvent sans le savoir) afin d’en sauver des centaines de millions… Partager
- Un chef d’œuvre d’animation made in France
Découvrez notre critique détaillée de la série ARCANE ARCANE ❤️❤️❤️❤️❤️ Un chef d’œuvre d’animation made in France ARCANE vient de se terminer sur Netflix et il serait vraiment regrettable de passer à côté de ce petit bijou qui pourrait bien être la meilleure chose que la plateforme nous ait offerte. Le studio français Fortiche nous livre un chef-d’œuvre de l’animation, à la fois visuel et narratif, et prouve une nouvelle fois à quel point la France excelle dans ce domaine. Alors, je vous le concède, la série est l’adaptation d’un jeu vidéo, et ça peut faire très peur. Mais League of Legends, dont est tirée l’histoire, n’est pas un jeu scénarisé, ce qui a permis aux créateurs de la série d’avoir une immense liberté qu’ils ont admirablement exploitée. On va commencer par l’évidence même : visuellement, c’est grandiose et va même enterrer la plupart des productions cinématographiques actuelles. Le studio apporte à son animé une patte graphique unique, avec un rendu peinture 2D créant des tableaux animés où chaque plan est un chef-d'œuvre. L’animation, par moments, multiplie les styles graphiques et brille constamment par ses idées de mise en scène. Rien que les génériques des saisons 1 et 2 sont des petits bijoux au point d’être parmi les plus marquants de ces dernières années, avec ceux de GoT ou SERVERANCE. La direction artistique est époustouflante : les personnages, les décors rétrofuturistes et le déluge de couleurs plongent le spectateur dans un univers fascinant, et lui permettent d'en prendre constamment plein les yeux. D’autant plus que la fluidité de l’animation, son dynamisme et son sens du cadre sont exemplaires et viennent enfoncer le clou. Il y a énormément de scène d’action et à chaque fois c’est le même constat : on est bluffé par ces séquences, par leur mise en scène et leur dynamisme, gardant une lisibilité constante de l’action. C’est du grand art et ça ridiculise la plupart des blockbusters que l’on peut voir au cinéma. La musique est extrêmement présente et offre quelques séquences dignes de véritables clips musicaux. Le récit étant condensé en 18 épisodes, ces clips, en plus d’être inventifs et extrêmement bien réalisés, ont souvent l’avantage d’illustrer de la plus belle des façons les ellipses temporelles ou d’accentuer l’émotion. Je pense notamment à ce combat entremêlant passé et présent : une séquence où musique et animation s’unissent pour un résultat saisissant. Certes, ce n’est pas un procédé des plus subtils, mais à l’image de la série, il est d’une efficacité redoutable. Mais ARCANE est loin de se limiter à une claque visuelle et son plus grand atout est clairement son écriture. La série aborde de nombreux thèmes, comme les inégalités sociales, la dualité entre progrès et destruction, la famille, la vengeance, le pouvoir, et la quête d’identité… Et quand la magie vient mettre son grain de sel, la série part assez loin mais ne perd jamais son spectateur, retombant constamment sur ses pattes tout en apportant une profondeur insoupçonnée à son récit. Mais surtout son écriture n’est jamais manichéenne. La frontière entre le bien et le mal a même rarement été aussi faible. Et si elle fonctionne aussi bien, c’est qu’elle est constamment centrée sur ses personnages. Et là, on touche au détail qui fait qu’ARCANE approche de la perfection : ses personnages. La série excelle dans l’écriture de ces derniers, grâce à une approche subtile et empathique, qui évite les stéréotypes tout en explorant des thèmes profonds et intemporels. Leurs designs leur confèrent un charisme instantané, mais ce sont surtout leurs liens, leur profondeur psychologique et leur évolution qui marquent les spectateurs. Chaque protagoniste possède des motivations, des failles et des dilemmes qui les rendent denses, crédibles et attachants. L'engagement émotionnel des spectateurs est le résultat direct de cette qualité d'écriture. Les interactions entre les personnages deviennent le moteur narratif de l’histoire, enrichissant l'intrigue tout en explorant des relations intenses et parfois déchirantes. Et même si les deux sœurs sont au cœur du récit, l’écriture n’oublie pas de développer les personnages secondaires, leur offrant des arcs narratifs cruciaux pour l’intrigue. Chaque personnage aura son moment de gloire et contribuera activement à l’histoire, jusqu’à cet épisode final tout simplement dantesque. Il faut également souligner la qualité des doublages et celle de la dramaturgie. Malgré le nombre de personnages et la durée limitée de la série, Arcane parvient à enchaîner des scènes d’une puissance émotionnelle rare. Mais forcément, si on ne devait retenir qu’un seul personnage, ce serait évidement Jynx. Elle devient instantanément culte grâce à son charisme, sa complexité et son rôle central. Elle est bien souvent à l’origine des moments les plus mémorables de la série. Après, en chipotant un peu, j’aurais tout de même de petites réserves. La saison 2, bien que passionnante, complexifie parfois l'intrigue avec des arcs narratifs supplémentaires qui alourdissent légèrement le récit déjà dense. Même si cela semble préparer le terrain pour de probables spin-off, l’histoire aurait peut-être gagné en impact en condensant son intrigue. De plus, un virage prometteur pris pour le développement d'un personnage au début de la saison 2 n’est finalement pas exploité. C’est dommage, car cet arc aurait pu être fascinant, tant sur le plan politique que dramaturgique. Vous l’aurez compris, ARCANE est pour moi un chef-d’œuvre comme la télévision en propose rarement. Cette série témoigne du savoir-faire exceptionnel du studio Fortiche et place l’animation française au sommet. Que vous soyez fan de jeux vidéo ou non, Arcane est une expérience à ne pas manquer. Partager
- Festival OFF 2025 Critique EN CE TEMPS-LA, L’AMOUR – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du spectacle EN CE TEMPS-LA, L’AMOUR EN CE TEMPS-LA, L’AMOUR ❤️❤️❤️💛 La Luna - 19h30 Il y a des spectacles dont on ne sort pas indemne, et celui-ci en fait clairement parti. Un texte d’une puissance rare, un conte initiatique où l’amour père-fils sera central. Un homme, surnommé Z, vient d’être grand père et décide d’enregistrer pour son fils un souvenir resté gravé dans sa mémoire : sa rencontre avec un père et son jeune garçon dans un train de la mort pour Auschwitz. Mais si le texte prend toute son ampleur, c’est grâce à un un David Brécourt magistral. On est suspendu à ses lèvres lorsqu’il nous raconte la terrible histoire de ce père cherchant à tout prix à préserver son fils de l’horreur. Il arrivera à apporter une touche d’humour et surtout une étonnante poésie malgré la lourdeur du propos. Un spectacle intense, un devoir de mémoire qui fera l’effet d’un véritable uppercut, mais aussi une ode à l’amour paternel, et surtout une superbe prestation qui méritait largement l’ovation reçu au tombé du rideau. Partager
- Critique THIS IS US – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée de la série THIS IS US THIS IS US ❤️❤️❤️💛 Il y a un an, je découvrais, sur les conseils d'Emilie cette série qui m'a complètement retourné. Ce soir, je viens de démarrer la saison 2 et je commence à vraiment me dire qu'elle est en passe de détrôner un "SIX FEET UNDER" qui est juste pour moi la plus grande oeuvre cinématographique à ce jour. Je ne vais même pas vous parler de quoi ça parle pour éviter de vous spoiler sur l'énorme travail d'écriture. Sachez juste, qu'on rit, on vibre, on pleure, on médite, on tremble... Jamais une série n'a aussi bien porté son nom "This is us" Car on ne peut que se retrouver dans certains de ces personnages et les scènes de vie qu'ils traversent. Pour ma part, évidement Jack me parle particulièrement, entre son vécu et le père auquel j'aurai tellement aimé ressembler... Mais le travail sur les personnages est tellement fou, aucun n'est parfait et c'est surement ce qu'il fait leur force Sans parler de ce casting 5 étoiles, de la mise en scène, des dialogues ou même de ces choix musicaux envoutants Rarement une série n'a véhiculé autant de valeurs qui me semble fondamentales Dans This is Us, rien n'est noir, rien n'est blanc... C'est juste une putain de leçon de vie Bref, si vous ne connaissez pas FONCEZ Je vais juste finir sur une citation d'un père pour son fils de cet épisode de ce soir : "Je t'aimais. Je t'ai perdu. Et si je peux te donner mon avis, c'est bien mieux que de n'avoir jamais aimé du tout... Mais il vaut mieux avoir aimé et perdre son amour, c'est certain, mais essai de ne pas le perdre du tout..." Partager
- Critique MACHINE DE CIRQUE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du spectacle MACHINE DE CIRQUE MACHINE DE CIRQUE ❤️❤️❤️❤️💛 Parce que le Festival d'Avignon, ce n'est pas que du théâtre. MACHINE DE CIRQUE est un spectacle dont la démesure n'a d'égal que le monomental décor que seule l'impressionnante salle de 600 places du Scala pouvait accueillir. Quelle chance de pouvoir découvrir un show d'une telle ampleur au sein du OFF. Bluffant de la première à la dernière minute, on retrouve tous les standards d'un spectacle de cirque classique mais poussé à l'extrême. Chaque tableau est plus impressionnant que le précédent. Que ce soit les numéros de trapézistes, jongleurs, anneaux ou trampoline, la moindre séquence dépasse tout ce que j'avais pu voir en matière de cirque. La troupe Québécoise livre un spectacle où chaque performance est sidérante. Mais bien plus que ça... Il y a une véritable alchimie entre ces artistes dont la bonne humeur est communicative. Et là où le spectacle surprend, c'est par son humour. On rit énormément, aux larmes, comme lors de ce tableau avec des serviettes qui est clairement la plus grande barre de rire que j'ai eu lors de ce OFF. Et que dire de ce musicien, aux instruments improbables, qui accompagne les cinq acrobates en live. Sa musique et son habillage sonore sont omniprésents. Il s'offre même le luxe de se retrouver au centre de certains tableaux, comme lors de la scène où il joue de la batterie tout en jonglant avec ses camarades. Un spectacle qui en met plein les yeux, tout en réussissant à nous faire rire aux éclats. Pas étonnant que la salle entière se soit levée, d'un seul bloc pour ovationner cette performance inoubliable. Un ÉNORME coup de coeur. Partager
- Jusqu’où iriez-vous pour protéger un être cher ?
Découvrez notre critique détaillée du spectacle ORPHELINS ORPHELINS ❤️❤️❤️ Jusqu’où iriez-vous pour protéger un être cher ? Espace Roseau Teinturiers - 17h30 La pièce ORPHELINS nous plonge d’emblée dans une atmosphère étouffante : alors que Danny et Helen s’apprêtent à passer une soirée romantique, Liam, le frère de cette dernière, surgit, couvert de sang. Ce point de rupture marque le début d’une descente vertigineuse dans une quête de vérité aussi oppressante que bouleversante. Le récit, construit comme un huis clos haletant, s’articule autour d’un trio dont les liens familiaux vont être mis à rude épreuve. Liam, fragile et au discours décousu, semble aussi menaçant que vulnérable. Helen, sa sœur, cherche coûte que coûte à le protéger, quitte à se perdre elle-même. Quant à Danny, tiraillé entre l’amour qu’il porte à sa femme et ses convictions morales, il devient la voix lucide du drame, contraint de faire des choix déchirants. Les enjeux moraux se mêlent aux secrets enfouis, et chaque révélation ébranle un peu plus les repères du spectateur. À travers une tension croissante, la pièce nous interroge sur notre rapport à la loyauté, à la justice et à la violence. La mise en scène, avec ses lumières froides, accentue l’aspect claustrophobique de la situation, tandis que de brèves parenthèses oniriques viennent troubler notre perception du réel. Ce contraste participe à l’étrangeté du spectacle, à la fois ancré dans une réalité brute et teinté d’un certain vertige psychologique. Le trio de comédiens livre des performances d’une grande intensité, incarnant des personnages ambigus, pris au piège entre leurs sentiments et raison. Cependant, les dialogues volontairement hachés du personnage d’Helen ont nui à mon immersion. Un choix de mise en scène qui m’a perturbé, mais n’enlève rien à la qualité du jeu de la comédienne Julia Gratens qui livre une interprétation d’une puissance sidérante. Malgré cette réserve, ORPHELINS s’impose comme un thriller théâtral percutant, dérangeant, profondément humain, qui interroge sans relâche : que serions-nous capables de faire, par amour, par peur, ou par devoir ? Une pièce qui ne laisse clairement pas indemne. Partager
- Un interrogatoire banal qui vire au duel psychologique.
Découvrez notre critique détaillée du spectacle L’ÉTRANGE AFFAIRE ÉMILIE ARTOIS L’ÉTRANGE AFFAIRE ÉMILIE ARTOIS ❤️❤️❤️ Un interrogatoire banal qui vire au duel psychologique. Espace Roseau Teinturiers - 14h25 L’ÉTRANGE AFFAIRE ÉMILIE ARTOIS nous entraîne dans un univers qui, de prime abord, semble balisé : un interrogatoire autour d’un banal vol de carte bleue. Le décor est posé, sobre, presque anodin. Mais très vite, le spectacle déjoue les attentes. Ce qui semblait être un simple polar se mue en un thriller psychologique intense. Une des grandes qualités de la pièce réside dans la maîtrise de sa montée en tension. À mesure que l’échange entre les protagonistes se densifie, la joute verbale devient le cœur battant du récit. Chaque réplique est affûtée, chaque silence, pesant. Et si cette montée en puissance fonctionne si bien, c’est en grande partie grâce au personnage central : une Émilie Artois mystérieuse, troublante, insaisissable. La comédienne livre une performance saisissante, habitée par une ambivalence fascinante : provocatrice sans jamais être caricaturale, elle prend peu à peu le pouvoir, aussi bien sur la scène que sur l’intrigue. Elle manipule, séduit, dérange. Les rebondissements s’enchaînent sans jamais sembler forcés, tenant le public en haleine jusqu’à un final aussi déroutant que bien amené. Ce dénouement, à la fois inattendu et perturbant, clôt le récit avec une efficacité certaine. Toutefois, malgré ces grandes qualités, quelques réserves s’imposent. L’utilisation de la voix off, notamment, paraît superflue : elle rompt par moments l’immersion sans réellement enrichir la narration. De même, le dernier acte souffre d’un excès d’explication, là où le non-dit et l’ambiguïté auraient probablement eu davantage de force. Il n’en reste pas moins un thriller scénique réussi, à la tension parfaitement maîtrisée, dont le personnage central, aussi magnétique qu’insaisissable, ne vous laissera pas indifférent. Partager
- En quête d’une vérité enfouie
Découvrez notre critique détaillée du spectacle TRÉSOR NATIONAL TRÉSOR NATIONAL ❤️❤️❤️❤️ En quête d’une vérité enfouie Théâtre Actuel - 10h00 Adapté du roman de Sedef Ecer, TRÉSOR NATIONAL nous raconte l’histoire d’Esra, icône du cinéma turc. Le spectacle nous plonge dans la Turquie des années 60 à 80, une période sombre marquée par trois coups d’État, mais aussi par l’âge d’or du cinéma turc. L’histoire est portée par les souvenirs de sa fille, en quête de vérité sur la mystérieuse disparition de son père. Elle nous entraîne dans une fresque mêlant romance, secrets de famille, passion du cinéma et bouleversements historiques. Ajoutez à cela quelques chansons… et toutes les planètes se sont alignées pour que le spectacle m’emporte. La mise en scène de Victoire Berger-Perrin s’appuie sur une scénographie sobre et intimiste, sublimée par un travail remarquable sur les lumières et la vidéo, qui nous immerge pleinement dans la Turquie de l’époque. L’illusion est renforcée par les somptueux costumes des comédiens. Si la pièce captive autant, c’est aussi grâce à la justesse de son casting et à ce couple dont l’amour illumine la scène. Mais surtout, Julie Cavanna livre une prestation saisissante. Je gardais déjà un souvenir marquant de son rôle dans ADIEU MONSIEUR HAFFMANN , et elle signe ici une interprétation exemplaire d’un personnage aussi dense que complexe. Elle incarne cette diva flamboyante aux multiples facettes avec une palette de jeu impressionnante. À la fois magnétique, passionnée, provocante, engagée, détestable et touchante, son talent fait que nos sentiments envers Esra ne cessent d’évoluer tout au long du spectacle. TRÉSOR NATIONAL est à la fois un portrait de femme saisissant, mais aussi un vibrant hommage au cinéma et à la liberté… Partager
- Je rajouterai une chose à cette liste : la pièce
Découvrez notre critique détaillée du spectacle TOUTES LES CHOSES GÉNIALES TOUTES LES CHOSES GÉNIALES ❤️❤️❤️❤️ Je rajouterai une chose à cette liste : la pièce Condition des Soies - 10h10 C’est l’histoire d’un enfant de sept ans qui veut redonner le goût de vivre à sa mère dépressive et suicidaire. Pour cela, il commence une liste de toutes les choses géniales dans la vie. Celles qui valent la peine d’être vécues. Un sujet grave abordé avec tendresse, humour et délicatesse. Car malgré l’ombre, ce spectacle parle surtout de lumière, de résilience, et d’amour. Les glaces. Les batailles d’eau. Rester debout après l’heure habituelle… La liste grandit, s’étire sur des années. Et à l’écouter, on se surprend à vouloir écrire la nôtre. TOUTES LES CHOSES GÉNIALES est un seul en scène à part. Parce qu’il inclut le public. Parce qu’il se partage. Parce que les spectateurs deviennent personnages. Il y a une part d’improvisation, une fraîcheur qui rend chaque représentation unique. Le rôle de l’enfant est interprété, en alternance, par Stéphane Daurat ou Catherine Hauseux. Le jour de notre venue, c’était le petit garçon qui nous racontait. Sa justesse, sa sincérité, le lien qu’il crée avec nous… Tout cela instaure une intimité bouleversante. On rit, on est ému, on se reconnaît. Il se passe quelque chose de rare, comme dans un cercle de parole où l’on se sent en confiance. TOUTES LES CHOSES GÉNIALES, c’est le genre de spectacle qui fait un bien fou. Il y a une tendresse et une nostalgie dans le texte qui vient régulièrement résonner en nous. Cette liste qu’il commence à écrire pour sa mère, et prolonger des années durant, va finalement aussi avoir un impact sur sa vie, ses choix… mais laissera indéniablement une trace chez les spectateurs… Partager
- Cette grande scientifique dépouillée de sa gloire…
Découvrez notre critique détaillée du spectacle L’AFFAIRE ROSALIND FRANKLIN L’AFFAIRE ROSALIND FRANKLIN ❤️❤️❤️ Cette grande scientifique dépouillée de sa gloire… Avignon - Reine Blanche - 12h50 La pièce est un hommage à cette scientifique qui a littéralement donné sa vie pour découvrir la structure de l’ADN, avant de se faire voler son travail… Ce spectacle se distingue par son approche accessible en évitant de submerger le spectateur avec des détails scientifiques complexes. Il se concentre plutôt sur le portrait de Franklin et sur l'injustice qu'elle a subie, mettant en lumière son travail acharné dans un milieu dominé par les hommes. Les spectateurs découvrent comment ceux-ci ont tenté de s'approprier la gloire de ses découvertes. La pièce nous immerge dès le début dans les années 50, avec cette ouverture jazzy. Puis elle prend le ton du polar noir, enchaînant les scènes courtes et soutenues par une mise en scène ingénieuse. Au centre, un carré blanc représente le laboratoire de la scientifique. Tout autour du plateau, une estrade avec des chaises sur lesquelles seront assis les autres comédiens, face à la comédienne, traduit la surveillance constante de ses actions. En fond de scène, un écran est savamment utilisé à des moments précis de la narration. Cette pièce s'inscrit dans un triptyque intitulé "LES FABULEUSES", consacré à des femmes extraordinaires mais méconnues, dont les contributions ont pourtant profondément marqué le monde. Partager














