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- Critique de MEMORIES OF MURDER – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film MEMORIES OF MURDER . MEMORIES OF MURDER ❤️❤️❤️❤️❤️ Bong Joon Ho a connu la consécration auprès du grand public grâce à PARASITE, pourtant il n’avait pas attendu ce film pour pondre des chefs d’œuvre. La qualité de sa filmographie est d’ailleurs impressionnante. MEMORIES OF MURDER est celui qui m’avait permis de découvrir ce réalisateur qui est devenu un de mes préférés. On y suit la traque de ce qui est considéré en Corée du Sud comme le premier serial killer du pays. C’est un immense polar, mais on est très loin des standards hollywoodiens et le réalisateur se concentre énormément sur l’évolution de ses personnages et dresse un constat sidérant de l’amateurisme de leurs méthodes qui ont fait de cette chasse à l’homme un véritable fiasco. Comme toujours chez lui, l’écriture est exemplaire et il créer des ruptures de tons impressionnantes. On bascule régulièrement du thriller sombre, à la comédie burlesque et cynique, tout en réussissant à parfois être déchirant, mais aussi une critique saisissante de son pays dans les années 80. Le mélange des genres est extrêmement précis et fonctionne à merveille. Sa mise en scène est exemplaire, Bong Joon Ho a un réel sens du cadre avec notamment une très bonne gestion des arrières plans. La photographie a beau être poisseuse, certains plans sont vraiment magnifiques et ça fourmille de détails, jusqu’à une dernière scène pleine de sens, qui interroge le spectateur et reste gravé en mémoire… Partager
- Un road trip lumineux et bouleversant.
Découvrez notre critique détaillée du film ON IRA . ON IRA ❤️❤️❤️❤️ Un road trip lumineux et bouleversant. Marie, 80 ans, embarque son fils, sa petite-fille et son aide-soignant dans un road trip vers la Suisse, sous prétexte d’un mystérieux héritage. En réalité, elle prévoit d’y mettre fin à ses jours, sans jamais avoir parlé de son choix à sa famille. Pour son premier film, Enya Baroux ose aborder le délicat sujet du suicide assisté sous le prisme de l’humour. Un pari risqué, mais brillamment relevé : le film trouve un équilibre parfait entre drame et comédie. Évidemment, on pense à LITTLE MISS SUNSHINE . On se retrouve dans road trip solaire de cette famille dysfonctionnelle qui part vers la Suisse, où le van est troqué pour un camping-car. Si ON IRA fonctionne aussi bien, c’est avant tout grâce à ses personnages : un quatuor de pieds nickelés terriblement attachants. Hélène Vincent est lumineuse et irradie les comédiens qui l’accompagnent. David Ayala campe un père à la fois immature et touchant, tandis que Juliette Gasquet crève l’écran en ado rebelle. Le trio est complété par Pierre Lottin, qui confirme, après EN FANFARE qu’il est l’un des acteurs du moment : il donne une vraie sensibilité à cet aide-soignant qui devient malgré lui le médiateur de cette famille incapable de communiquer. L’autre point fort du film réside dans ses dialogues d’une justesse remarquable, alternant rires et émotion sans jamais forcer. ON IRA est une comédie douce-amère parfaitement dosée : on rit énormément des situations et des quiproquos, avant de se rendre compte qu’une larme coule le long de notre joue. Et pourtant, malgré la gravité du sujet, le film bouleverse sans jamais tomber dans la facilité du pathos gratuit. Empreint d’une tendresse infinie, le film se concentre sur ses personnages et la sincérité des émotions qu’ils véhiculent. Certes, on pourrait reprocher à ON IRA une mise en scène assez classique, mais on en ressort conquis. Enya Baroux réussit le miracle de nous faire rire de la mort avec un film qui parle avant tout de la vie. Partager
- Critique de BEAU IS AFRAID – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film BEAU IS AFRAID . BEAU IS AFRAID ❤️❤️❤️ Bon, j’ai vu le film hier, mais il m’aura fallu la nuit pour digérer ce que je venais de voir, car c’est certainement le film le plus fou que nous proposera le cinéma cette année. C’est un peu le cinéma de David Lynch qui percute ceux d’Aronofsky, Giliam, Cronenberg et autre Kaufman… BEAU IS AFRAID est donc le troisième film d’Ari Aster et il confirme ce que je pense de lui : même si je ne suis pas un grand fan du genre horrifique, son cinéma me fascine mais il a tendance à me perdre. Et si vous aviez détesté HEREDITE ou MIDSOMMAR, autant vous prévenir, il ne va pas vous réconcilier avec son cinéma et ça risque d’être très compliqué pour vous. Car ça va tellement plus loin… Et clairement, je n’étais peut-être pas prêt… C’est un peu compliqué de résumer le film sans trop en dévoiler, et je vous conseille d’ailleurs de tenter l’expérience en n'en connaissant un minimum (car oui, c’est ça BEAU IS AFRAID : une expérience cinématographique). Et rien que pour ça, on ne peut que saluer la prise de risque qui met le spectateur hors de sa position de confort, que ce soit par sa proposition ou sa narration. En gros, on y suit Beau, un anxieux et névrosé maladif, en prenant le choix de placer le spectateur dans la tête de son héros en nous montrant le monde tel qu’il le voit. Et on comprend dès l’ouverture du film que le film va être malaisant et viscéral. Le premier acte du film est même un petit bijou à lui tout seul où Aster montre toute la maestria de sa mise en scène. Car s'il y a bien une chose qu’on ne peut enlever à ce cinéaste, c’est que ses films sont techniquement extrêmement maitrisés et qu’il a un don pour installer une ambiance et nous marquer par des scènes iconiques. Ses plans fourmillent de détails, en jouant notamment avec les arrières plans, les transitions et les bruitages pour parfaire son ambiance. On va donc être entrainé dans un cauchemar de trois heures, en mélangeant l’horreur, le surréalisme, le drame et la comédie burlesque (parce que bizarrement c’est souvent très drôle). Trois heures… et pour moi c’est bien le souci, car c’est long… trèèèèèès long... Et même si le film m’a souvent passionné, ce trip a tendance à devenir épuisant, jusqu’à me perdre totalement dans un dernier acte. Le film finit par noyer le spectateur dans ses métaphores, et même s'il doit énormément gagner avec un second visionnage, sa longueur fait que je ne suis pas sûr de vouloir y retourner… Bref, en trois films Ari Aster continue à m’intriguer et je n’arrive toujours pas à savoir si j’aime ou je déteste son cinéma. Une chose est sûr, c’est qu’il me fascine… Partager
- Satire à balle réelle sur le cinéma français
Découvrez notre critique détaillée du film LE DEUXIÈME ACTE . LE DEUXIÈME ACTE ❤️❤️❤️❤️ Satire à balle réelle sur le cinéma français Quentin Dupieux est un réalisateur dont les œuvres divisent à chaque fois le public, et ce sera certainement une nouvelle fois ici. Il faut dire que son cinéma est extrêmement radical, et même s’il me laisse souvent sur le côté, son univers absurde me fascine. Et parfois il me choppe, comme ce fut récemment le cas avec INCROYABLE MAIS VRAI… ou ici, LE DEUXIÈME ACTE… Comme toujours, il est difficile de parler d’un de ses films sans trop en dévoiler, car il repose énormément sur leurs côtés high concept, donc je vais me limiter au synopsis officiel. Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part. Il nous propose ici son film le plus accessible, et peut être même le plus drôle, on rit même énormément… Avec un côté méta délirant et un cynisme assez jouissif, il va jouer avec le spectateur et critiquer le cinéma français, ainsi que ces acteurs. C’est son troisième film en un an et ce n’est peut-être pas anodin, car on a presque l’impression qu’avec celui-ci, il nous offre un triptyque sur l’art. Après le théâtre dans YANNICK et la peinture dans DAAAAAALI !, c’est donc au tour du cinéma de passer à la moulinette du réalisateur… Alors, ce n’est pas forcément toujours subtil, mais le film est souvent bien plus profond qu’il n’y parait… Tout y passera, de la cancel culture, au mouvement #metoo, en passant par l’IA ou l’ego et l’entre-soi des stars. Et c’est d’ailleurs quand les acteurs se moquent d’eux-mêmes avec une autodérision savoureuse que le film est le plus efficace. Garrel, Lindon, Quenard et Seydoux sont admirablement dirigés et prennent un véritable plaisir à jouer, dans tous les sens du terme... C’est un délice de les voir délivrer les tonnes de dialogues, car oui, le film est extrêmement bavard. Ça enchaine les joutes verbales et les dialogues ciselés… Mais, la cerise sur le gâteau, c’est la découverte de Manuel Guillot. Inconnu jusqu’alors, il n’a pas à rougir du quatuor de stars, et vient même voler la vedette en proposant sûrement les scènes les plus hilarantes du film. Et même si j’ai trouvé la fin moins aboutie, il n’en reste pas moins un grand moment de divertissement et à mon sens le meilleur film du réalisateur… Partager
- Sous sa coquille : un univers mêlant noirceur, humour et poésie.
Découvrez notre critique détaillée du film MÉMOIRES D'UN ESCARGOT . MÉMOIRES D'UN ESCARGOT ❤️❤️❤️❤️💛 Sous sa coquille : un univers mêlant noirceur, humour et poésie. Cela faisait seize ans que nous n’avions pas revu Adam Elliot depuis qu’il nous avait offert son fabuleux MARY ET MAX. Certes, l’attente aura été longue, mais elle est largement récompensée par ce nouveau film qui mêle une nouvelle fois gravité et légèreté… Grace Pudel, une jeune femme passionnée par les escargots, est déchirée par la mort de son amie Petit-doit. Assise sur un banc, elle rend sa liberté à Sylvia, l’un de ses escargots, et se met à lui raconter sa vie : un enchaînement de traumatismes qui l’ont plongée dans la solitude et la dépression. Soyons clairs, même si nous avons affaire à un film d’animation en stop-motion, ce n’est clairement pas un film destiné aux plus jeunes. Le film est sombre et aborde de nombreux sujets matures de la sexualité, en passant par le fanatisme religieux, la maladie, le fétichisme et l’alcoolisme… Mais, comme MARY ET MAX, malgré la noirceur du récit, il accorde une grande place à l’humour et à la poésie. Un humour noir et subtil qui lui évite de sombrer dans le misérabilisme et qui apporte surtout un côté doux-amer, avec un parfait équilibre entre drame et comédie. Le film explore les relations humaines, les traumatismes et cette capacité à trouver la lumière dans les moments les plus sombres de l’existence. L’animation témoigne d’un travail artisanal extrêmement précis, avec un style propre au réalisateur. On retrouve ces personnages aux traits exagérés et imparfaits, ces décors fourmillant de détails, ou bien cette palette de couleurs restreintes et délavées renforçant l’atmosphère mélancolique et nostalgique du récit. On entre instantanément en empathie avec Grace, qui nous livre sa version de son histoire. Le film n’a d’ailleurs que très peu de dialogues, et c’est la voix off de la jeune fille qui accompagne continuellement le spectateur, le transformant ainsi en confident de la jeune femme. Mais le film offre aussi une galerie de personnages, tous plus marquants les uns que les autres. Je pense au frère protecteur, au père aussi marginal que maladroit, ou à cette famille d’excentriques religieux. Mais surtout, il y a Petit-doigt, cette octogénaire pleine de vie dont chaque apparition apporte de grands moments d’humour, souvent burlesques, mais surtout cet espoir salvateur dont le film avait besoin. Adam Elliot nous livre une nouvelle fois une œuvre profondément humaine, à la fois bouleversante et d’une grande poésie A l’image du film BIRD, sorti il y a quelques semaines, ce film est une ode à la liberté qui rappelle à quel point les pires cages sont celles que l’on se fabrique… Partager
- Critique de THE NIGHTINGALE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film THE NIGHTINGALE . THE NIGHTINGALE ❤️❤️❤️❤️ Le film prend place au début du dix-neuvième siècle, et abordera le colonialisme australien et le racisme, en en faisant bien plus qu’un prétexte pour placer son histoire. Notre héroïne, esclave partie en chasse de ses bourreaux, fera appel à un aborigène pour lui servir de guide dans la forêt tasmanienne. La relation entre ces deux personnages qui vont apprendre à se connaitre fait merveille et est au centre du film. Elle y sera même pour beaucoup dans sa réussite. Mais bien sûr le thème principal du film sera le deuil, admirablement traité à travers toutes ses phases, la colère, la culpabilité, la tristesse, le désir de vengeance… Le film ne fait jamais l’erreur de faire de son personnage une femme badass qui dézingue à tout va. Au contraire, ses réactions restent souvent humaines, on y croit et ça aide énormément à l’empathie qu’on ressent pour elle. Tout cela aidé par une interprétation de haut vol de l’actrice qui nous fait ressentir ses émotions. Au final le film ressemble bien plus à un Impitoyable ou un Délivrance qu’à un I spit on your grave. Bref, même si il ne plaira pas à tout le monde, je vous invite à découvrir ce film intense, tout en sachant que l’expérience sera extrêmement éprouvante. Partager
- Une plongée suffocante et bouleversante au cœur d’un hôpital en crise.
Découvrez notre critique détaillée du film L’INTÉRÊT D’ADAM . L’INTÉRÊT D’ADAM ❤️❤️❤️ Une plongée suffocante et bouleversante au cœur d’un hôpital en crise. Avec son deuxième film, Laura Wandel confirme qu’elle est bien plus qu’une promesse du cinéma social belge. Après UN MONDE, qui observait le harcèlement scolaire littéralement à hauteur d’enfant, elle déplace ici son regard vers l’hôpital et raconte l’histoire d’Adam, 4 ans, hospitalisé pour malnutrition sur décision de justice. Dans les deux cas, elle montre comment des cadres censés protéger l’enfant peuvent paradoxalement l’écraser ou le mettre en danger. La mise en scène, d’un naturalisme quasi documentaire, se transforme vite en véritable thriller. Collée à l’épaule de l’infirmière Lucy, caméra portée et plans-séquences plongent le spectateur dans une nuit étouffante, rythmée par des dilemmes moraux permanents : obéir au règlement ou tendre la main à une mère en détresse ? Cette immersion en quasi temps réel rend le récit oppressant et palpitant. En toile de fond, le film dresse aussi un portrait glaçant d’un système hospitalier épuisé : manque de moyens, pression sur les soignants, défiance des patients, sexisme ordinaire. Wandel capte cette réalité sans didactisme, à travers le vécu intime de ses personnages. Le récit repose entièrement sur le trio central. Léa Drucker impressionne dans le rôle de Lucy : sobre, précise, elle incarne une femme partagée entre le professionnalisme et l’élan de la compassion. Anamaria Vartolomei apporte toute la complexité nécessaire à cette mère fragile et obstinée, dont l’amour maternel se mêle au désespoir et à l’entêtement. Et comme dans UN MONDE, Wandel révèle un incroyable talent de direction d’acteurs enfants : le jeune Jules Delsart est bouleversant de naturel, rendant palpable l’innocence et la vulnérabilité de son personnage. La cinéaste filme sans juger, refusant tout pathos, et c’est précisément cette retenue qui donne à l’émotion sa puissance. Certains spectateurs pourront reprocher au film son intensité suffocante et ses situations parfois attendues, mais son format court (1h13) en fait une œuvre tendue et profondément humaine. Partager
- Critique de LES TROIS MOUSQUETAIRES : D’ARTAGNAN – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LES TROIS MOUSQUETAIRES : D’ARTAGNAN . LES TROIS MOUSQUETAIRES : D’ARTAGNAN ❤️❤️❤️❤️ A l’annonce du projet, j’étais curieux, mais assez dubitatif. Même si le genre «Cape et d’épée» a bercé mon enfance, il faut avouer que ces dernières années, malgré quelques tentatives pas forcément convaincantes, le genre semblait enterré. D’autant plus, qu’avec Bourboulon aux commandes, même si son PAPA OU MAMAN m’avait fait rire, j’étais resté de marbre devant son EIFFEL Sauf, que le cinéma français prouve une nouvelle fois, que quand il se donne les moyens de ses ambitions, il est capable de nous livrer du grand spectacle de qualité. L’histoire, on la connait et si ce n’est pas le cas, vous aurez la chance de pouvoir découvrir ça. Car si le roman de Dumas est aussi populaire, ce n’est pas pour rien, l’histoire est d’une efficacité redoutable, tout en abordant des thèmes universels donnant un côté intemporel à l’œuvre. On est à la fois devant un film épique et spectaculaire, un thriller politique sombre, tout en gardant le côté comédie du roman dont il gardera même certains dialogues. Et même si le film prend de grandes libertés, qui vont certainement en offusquer certains, ça ne dénature pas l’histoire pour autant. Visuellement le film en impose. Les décors, les costumes, la lumière, il y a un véritable soin apporté à l’image et on voit qu’ils ont exploité le budget colossal du film pour en mettre plein les yeux. La mise en scène est rythmée et certains combats impressionnent avec des plans séquences travaillés. Mais, même si le côté caméra à l’épaule apporte du dynamisme et une vraie immersion, ça reste au détriment de la lisibilité des combats… Le casting est impressionnant et participe à la réussite du film. Les acteurs incarnent parfaitement leurs personnages et le plaisir qu’ils prennent devant la caméra se ressent. Il manque juste Pierre Niney (mais de son côté, il nous prépare un Comte de Monte-Cristo qui attise ma curiosité). On se retrouve avec un mélange de western, de thriller et de film romanesque qui réussit haut la main son objectif : offrir un grand film d’aventure populaire. Sans être un chef d’œuvre, ça reste un divertissement familial diablement efficace dont il faudra attendre la fin d’année pour découvrir sa deuxième partie. Partager
- Critique de SECOND TOUR – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film SECOND TOUR . SECOND TOUR ❤️❤️ Albert Dupontel fait partie de ces cinéastes dont le simple nom suffit à me faire aller découvrir leurs films au cinéma. Et à l'annonce de son nouveau film, je m'attendais à une comédie extrêmement caustique sur le monde politique, mais on est loin de ça et on a plutôt une fable moderne dans la lignée de ses deux derniers films, mais je ne rentrerai pas dans les détails. Il nous offre une nouvelle fois un film empreint de son univers décalé. L'humour est très présent, avec même quelques passages à mourir de rire, souvent dû au toujours aussi génial Nicolas Marié. On retrouve la tendresse particulière qui est devenu sa signature et offre de vrai moments de poésie. Et au fil de ses œuvres, Dupontel confirme une nouvelle fois son don pour faire jouer sa caméra et proposer des plans très inspirés. D'autant plus que la photographie est splendide, même si elle rappelle celle de ADIEU LES CONS. Mais même si je retrouve pas mal de choses que j'aime dans son univers, plusieurs détails me gênent énormément... Le scénario, même s'il est surprenant dans un premier temps, est finalement très prévisible. Quand le cœur du sujet arrive, tu te doutes immédiatement où le film veut aller... et il y va... Et à multiplier les thèmes et les genres, le film à tendance à s'éparpiller et devenir assez bordélique. Le film cumule les scènes humoristiques mais il m'a semblé très sage dans l'ensemble, alors que le sujet laissait espérer que Dupontel pousse les curseurs à fond... Mais surtout, même si on ne peut que louer ses talents de metteur en scènes, il y a bizarrement énormément de CGI et de fonds verts dont la qualité douteuse ne m'a pas aidé à rentrer dans le film. Pire, je l'ai vu il y a trois semaines, et même si certains passages hilarants sont restés gravés, et ont sauvé le film, pour le reste, il s'est estompé dans mon esprit au fil des jours. Bref, pas un mauvais film en soit, il est même divertissant, mais clairement j'ai eu l'impression d'assister à un petit Dupontel et pour le coup, c'est une déception... Partager
- Critique de (500) JOURS ENSEMBLE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film (500) JOURS ENSEMBLE . (500) JOURS ENSEMBLE ❤️❤️❤️❤️💛 Tom est bercé par les comédies musicales et les chansons d’amour et croit en l’amour fou qu’elles véhiculent. Il va rencontrer Summer qui, elle, ne croit pas du tout en l’amour. Le film va nous raconter 500 jours de cette rencontre. Voici donc ma comédie romantique préférée (même plus qu’un QUAND HARRY RENCONTRE SALLY). Je ne suis pas un grand fan du genre, même si c’est la deuxième fois que j’aborde le genre dans ce calendrier. En effet, c’est extrêmement codifié, avec les mêmes clichés et j’ai souvent l’impression qu’elles se ressemblent toutes. Un couple va se rencontrer, s’aimer, se détester, se retrouver et un grand discours final fera qu’ils tomberont dans les bras l’un de l’autre… parce que c’est beauuuuuuu l’amour… Mais ici, comme avec IL ETAIT TEMPS il y a quelques jours, c’est bien plus que ça. Déjà, comme nous l’explique la voix off au début dès la première scène « Ce n’est pas une histoire d’amour ». Et en ce sens, le film va énormément jouer avec les codes et renouveler le genre. C’est bourré d’idées, ça transpire le cinéma et utilise de nombreuses figures de styles, mais qui apportent toujours quelque chose au récit et au développement des personnages. Comme par exemple ce passage de comédie musicale qui peut sembler folle, mais en dit beaucoup sur le ressenti du héros. Le montage est décousu, on va nous raconter les 500 jours de cette rencontre avec des allers-retours incessants, qui ne perdront jamais le spectateur tout en approfondissant le propos. Je revois régulièrement ce film, et à chaque fois ma vision évolue, notamment sur ce que je pense des personnages. D’autant plus qu’on a le point de vue du héros, ce qui fait que notre jugement est biaisé. Mais pour développer, il faudrait que je rentre dans les détails mais je préfère vous laisser découvrir cette petite pépite. Partager
- Critique de LES BANSHEES D'INISHERIN – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LES BANSHEES D'INISHERIN . LES BANSHEES D'INISHERIN ❤️❤️❤️❤️ Padraic et Claim, deux amis de toujours, se retrouvent quotidiennement dans un pub. Mais du jour en lendemain, Claim décide ne plus adresser la parole à Padraic, sans aucune raison apparente. Ne comprenant pas la situation, ce dernier cherchera par tous les moyens de recoller les morceaux… Le scénario semble tout droit sorti d’une cours d’école, mais livrera un film surprenant. Une fable absurde mais d’une grande profondeur où une comédie cruelle à l’humour noir viendra percuter une tragédie poignante et bourrée de métaphores. Inisherin : l’histoire prend place sur cette île fictive isolée au large de l’Irlande, pendant la guerre civile qui frappe le pays en 1922. Cette guerre, dont on ne verra que quelques explosions au lointain, mais qui fera inévitablement écho au conflit absurde qui s’installe entre les deux protagonistes. Les Banshees, ces créatures de la mythologie celtique qui viennent annoncer la mort. Une mort qui planera tout au long du film… C’est écrit avec une minutie digne d’une pièce de théâtre, les dialogues sont savoureux et millimétrés. Mais même si c’est parfois assez drôle, avec un humour noir grinçant, ne vous y trompez pas, on assiste à une histoire tragique et d’une grande profondeur. Le film bougera constamment les curseurs entre comédie et drame, sans jamais en atténuer les propos. Il questionnera sur la condition humaine, avec des sujets comme l’amitié, l’orgueil masculin, la rancune, le temps qui passe, la mort, mais surtout la solitude… Un isolement qui sera d’ailleurs accentué par les grands espaces des sublimes paysages que propose le film. Niveau casting, c’est un sans-faute, où le moindre second rôle est travaillé. Le duo fonctionne à merveille, avec une complicité qui perce l’écran. Mais c’est clairement Colin Farell qui sort du lot. Décidément, c’est son année. Après son impressionnant Pingouin dans THE BATMAN, ou son rôle de père dans l’envoutant AFTER YANG, il livre ici ce qui est certainement le plus beau rôle de sa carrière qui l’enverra certainement aux Oscars. Sa prestation est sidérante de justesse et à l’opposé du reste de sa filmographie. Il campe ici un homme profondément gentil, un peu simple et est bouleversant. Décidément, 2022 a enchainé les pépites comme on enfile les perles et aura réussi à me surprendre jusqu’au dernier moment… Partager
- Quand la rave devient un cauchemar
Découvrez notre critique détaillée du film SIRÂT . SIRÂT ❤️❤️❤️❤️ Quand la rave devient un cauchemar SIRÂT est un choc de cinéma, un de ces films qui divisent, mais dont personne ne sort indemne. Rien que pour cela, son Prix du Jury à Cannes paraît mérité. Impossible d’entrer dans les détails : plus qu’un récit, c’est une expérience sensorielle qu’il vaut mieux aborder sans trop en savoir, afin d’en préserver l’impact. Pour l’apprécier, il faut accepter de lâcher prise et se laisser emporter, comme on plonge dans un rêve, ou un cauchemar, que seule une salle de cinéma peut offrir. Le postulat de départ est simple : un père et son fils débarquent au Maroc pour retrouver leur fille disparue au cœur d’une rave en plein désert. Leur quête les entraîne dans un road trip suffocant aux côtés d’une bande de teufeurs marginaux. Dans le Coran, SIRÂT est le nom du pont qui relie l’enfer au paradis. Et c’est bien dans une descente aux enfers qu’Oliver Laxe entraîne ses personnages… et ses spectateurs… Le film s’ouvre sur une immersion hypnotique dans l’univers des raves, entre délire visuel et explosion sonore. Puis il bifurque vers un road-movie haletant, traversé par la violence, jusqu’à un final qui laisse le spectateur K.O. C’est visuellement somptueux, avec des plans majestueux sur le désert marocain, dont les paysages transpirent le danger et écrasent les personnages. Mais la véritable force du film réside dans son ambiance sonore. Qu’il s’agisse de la musique techno ou de l’énorme travail sur le design sonore, ce n’est pas un simple habillage : c’est l’élément central qui structure le récit. Le lâcher-prise de la transe-techno est constamment mis en opposition avec les bruits anxiogènes du désert : le vent, les moteurs, le sable… Ce road trip convoque un imaginaire riche, évoquant autant MAD MAX pour l’univers punk et mécanique, que LE SALAIRE DE LA PEUR pour le danger omniprésent. La troupe de nomades semble d’ailleurs tout droit sortie de l’univers de Miller, avec cette bande de punks dont certains portent les stigmates de corps estropiés. Le casting, majoritairement non professionnel et choisi lors de vraies raves, renforce l’authenticité et suscite l’empathie pour cette troupe cabossée. Oliver Laxe orchestre des scènes d’une intensité et d’une tension rares, où la salle entière retient son souffle. Mais attention : SIRÂT n’est pas un film aimable. Sa noirceur et sa cruauté volontaire mettent souvent le spectateur mal à l’aise. Certains décrocheront, mais ceux qui accepteront le voyage vivront une expérience unique, visuelle et sonore, dont ils ressortiront sonnés. Un cinéma rare, qui secoue, dérange et s’imprime durablement dans la mémoire. Partager














