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- Critique de LE SIXIÈME ENFANT – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LE SIXIÈME ENFANT . LE SIXIÈME ENFANT ❤️❤️❤️💛 Un couple d’avocat n’arrivant pas à avoir d’enfant va faire la rencontre d’un couple de gitans qui attendent leur sixième, mais ne pouvant pas l’assumer. Va s’en suivre un improbable arrangement… Forcément, on se dit «ça sent le bon drame bien pathos pour faire pleurer dans les chaumières et bien manichéen avec ce couple de méchants riches qui pense pouvoir profiter de ces gentils pauvres… » Sauf que si le film brille par un aspect, c’est bien par son écriture. Et au contraire il est d’une grande profondeur et fera constamment réfléchir son spectateur en le mettant dans une situation de malaise en rendant ses personnages parfois attachants, d’autres fois détestables, tout en réussissant à ne jamais les juger. On est constamment questionnés par les choix des protagonistes dont le réalisateur prend soin d’expliquer tour à tour leurs ressentis contradictoires. Et si ça fonctionne aussi parfaitement, c’est clairement grâce à son quatuor d’exception qui propose des échanges d’une justesse incroyable, jusqu’au moindre regard ou silence. Le film débutera avec le point de vu des maris qui introduisent l’histoire pour progressivement s’effacer derrière la relation qui s’installe entre les deux épouses. Même si le film est clairement un drame, il empreinte énormément aux codes du thriller dans sa façon de construire les scènes, en cumulant les scènes oppressantes et les affrontements entre les personnages. Mais ce n’est pas parce qu’il évite toutes les facilités du mélodrame, que le film n’est pas poignant. Car la justesse des scènes les rendent d’autant plus touchantes et j’en suis ressorti le ventre noué. Et le fait que ce soit un premier film force le respect par son efficacité et la qualité de son écriture. Partager
- Critique de LES FILS DE L’HOMME – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LES FILS DE L’HOMME . LES FILS DE L’HOMME ❤️❤️❤️❤️❤️ Passé quasiment inaperçu au moment de sa sortie LES FILS DE L’HOMME est pourtant devenu pour moi un des plus grands chefs d’œuvre de la science-fiction. C’est un film d’anticipation dystopique se déroulant dans un futur proche qui est terriblement d’actualité tant les problèmes évoqués font écho à notre époque (Expulsion raciale, gaspillage des ressources, épidémie de grippe, montée de l’extrémisme, dépression…). Oui, clairement le film est sombre, même s'il n’est pas totalement dénué d’humour… Mais même si les thèmes abordés marquent immanquablement le spectateur, c’est surtout au niveau de la mise en scène que le film impressionne le plus. Déjà l’atmosphère poisseuse apportée par la sublime photographie et par le travail sur les décors y est pour beaucoup. Mais surtout, Cuarón donne à son film un côté reportage de guerre, caméra à l’épaule. Et le fait de choisir comme protagoniste un personnage lambda renforce l’implication du spectateur, le rendant témoin de l’horreur des situations. D’autant plus que le réalisateur nous met en totale immersion, notamment à l’aide de plans séquences magistraux, qui sont devenus aujourd’hui sa marque de fabrique (Gravity, Birdman…). On retiendra surtout celui « de la voiture » d’une maitrise rare et celui du climax hallucinant qui à lui seul est un bijou cinématographique. Plutôt que de s’attarder sur les explications, Cuarón se concentre sur l’émotion et les questionnements de son héros, offrant quelques scènes intimistes puissantes. Et malgré la noirceur de l’ensemble, il en fait une fable intense et bouleversante. Partager
- Un anti-film de gangster sur fond de relation filiale
Découvrez notre critique détaillée du film LE ROYAUME . LE ROYAUME ❤️❤️❤️💛 Un anti-film de gangster sur fond de relation filiale Même si le sujet des gangs Corses est central dans le récit, LE ROYAUME est finalement un anti-film de gangsters qui éloigne des codes habituels du genre. Ici, les gangsters ne sont jamais glorifiés et et le film déconstruit le mythe du grand banditisme. Il y même très peu d’action et les guerres de territoires et de clans passent même au second plan. Le réalisateur fait le choix audacieux de raconter l’histoire du point de vue de la fille du chef de gang. Le film met ainsi le spectateur dans la peau de l’adolescente et, comme elle, il découvre peu à peu les enjeux d’un univers qui lui est inconnu. Certains spectateurs risquent d’être perdu par le rythme assez lent, les dialogues et le fait que certaines questions n’ont pas de réponses. Mais c’est précisément ce qui fait la force du film, installant une tension palpable et en créant une atmosphère d'incertitude continue. Mais surtout, le sujet principal n’est pas la guerre des gangs, mais plutôt la relation filiale de cette jeune fille, qui apprend à mieux connaître son père et le milieu dans lequel il évolue. Le film aborde également l’impact des choix de vie du père sur sa famille et l’héritage de la violence. Le casting, composé principalement d’acteurs non professionnels, est convaincant, malgré des phrasés parfois inhabituels. Les silences et les non-dits sont très présents et c’est là que le regard, aussi puissant qu’expressif, de Ghjuvanna Benedetti apporte une intensité particulière qui remplace bien souvent les mots. On notera aussi le charisme de Saveriu Santucci dont l’aura domine le film. Mais c’est surtout l’alchimie entre les deux acteurs dans la relation père-fille qui brille par son authenticité. Les moments de complicité semblent capturés sur le vif, et donnent l'impression de partager des instants de vie volés. Avec des échanges d’un naturel bluffant, ils parviennent à toucher le spectateur. Le film s’éloigne ainsi des standards des films de gangster pour finalement proposer un drame intimiste et universel. Partager
- Biopic musical audacieux mais imparfait.
Découvrez notre critique détaillée du film BETTER MAN . BETTER MAN ❤️❤️❤️ Biopic musical audacieux mais imparfait. Énième biopic musical, BETTER MAN est centré sur le chanteur Robbie Williams. Michael Gracey, à qui l’on doit le douteux THE GREATEST SHAOMAN, a fait le curieux choix de représenter l’artiste sous les traits d’un singe. Je ne suis pas un grand amateur des films de ce genre, qui ont tendance à tous se ressembler : un personnage au passé familial douloureux, une quête de notoriété difficile et une relation amoureuse agitée. Et clairement, ce film ne déroge pas à la règle, bien que cela ne l’empêche pas de surprendre à plusieurs reprises. Les biopics ont souvent la fâcheuse tendance d’édulcorer la vie des célébrités. Le fait que Robbie Williams soit à la fois producteur du film et doubleur du fameux singe pouvait laisser présager le pire. Et pourtant, à l’image de l’excellent ROCKETMAN, il explore les facettes les plus sombres du chanteur. Le film met en lumière son opportunisme ainsi que ses parts d’ombre, notamment ses addictions à la drogue, à l’alcool et au sexe. Il brosse ainsi le portrait d’un personnage étonnamment peu aimable. De ce point de vue, le film se démarque clairement et trouve sa force principale, même si cela ne l’empêche pas de sombrer dans un dernier acte rédempteur et larmoyant. Après, on ne va pas se mentir, Robbie Williams, ce n’est ni Elton John, Freddie Mercury. Une fois les quelques morceaux emblématiques passés, le film peine à trouver de quoi illustrer ses séquences musicales. Cela dit, bien que rares, ces dernières sont mises en scène avec une générosité visuelle réjouissante. On est loin du simple jukebox de BOHEMIAN RAPSODY : BETTER MAN flirte avec la comédie musicale et propose quelques moments savoureux, empreints de fantaisie. C’est d’ailleurs là que le choix du singe comme avatar de Williams prend tout son sens. On aurait pu y voir un délire mégalomane permettant à l’artiste de se montrer comme une "bête de scène". Mais cette représentation ouvre surtout la porte à des délires visuels audacieux, offrant au réalisateur une liberté créative pour explorer des territoires oniriques et inattendus. Malheureusement, bien que ces tableaux soient souvent impressionnants, le spectacle est parfois gâché par des effets numériques trop visibles. Alors que l’animation du singe est souvent saisissante, certains fonds verts mal intégrés et un montage trop frénétique viennent ternir l’ensemble. En dépit de ses défauts, BETTER MAN parvient à se distinguer par son audace et sa générosité. Sans réinventer le biopic musical, il propose une vision originale et parfois touchante de la vie de Robbie Williams. Le film aurait gagné à mieux équilibrer ses ambitions visuelles et sa narration, mais il reste une œuvre intrigante, qui sort du lot. Partager
- Critique de LITTLE MISS SUNSHINE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film LITTLE MISS SUNSHINE . LITTLE MISS SUNSHINE ❤️❤️❤️❤️💛 Voici la fabuleuse histoire des Hoover, une famille dysfonctionnelle et pas comme les autres. Le père est un écrivain, un peu looser sur les bords, cherche à vendre sa méthode pour réussir sa vie. L’oncle est un dépressif qui sort de l’hôpital suite à une tentative de suicide. Le grand père vulgaire et drogué. Le fils qui a fait vœu de silence dans ce monde où il ne se reconnait pas. La mère un poil névrosée essaie de faire que tout se passe pour le mieux. Et puis, il y a la petite Olive, un peu grassouillette, qui ne rêve que d’une chose : participer à l’élection de Little Miss Sunshine. Mais ne vous y trompez pas, malgré les apparences, on a bien affaire ici à un Feelgood movie d’une force inouïe. On va suivre cette famille dans un road movie avec pour objectif ce fameux concours. Et une chose est claire, on rigole énormément, mais ça arrive aussi parfois à se montrer très touchant. Que ce soit les personnages, les dialogues ou bien les situations comiques, ça fonctionne à merveille. Mais, ce qui fait la grande force de ce film, c’est qu’en plus d’être une irrésistible comédie, c’est loin d’être bête et ça fait énormément réfléchir. Ca aborde divers thèmes universels, comme le regard des autres, ce qu’il faut pour être heureux, doit-on forcément rentrer dans le moule pour réussir… C’est extrêmement malin dans son écriture et le fameux rêve américain en prend pour son grade. On craque littéralement pour cette gamine qui arrivera à unir autour d’elle toute sa famille et à panser leurs plaies. Et la BO majestueuse sublime cette sensation de bonheur véhiculée par ce film qui nous crie à longueur de temps « SOYEZ VOUS-MEME !!!» Partager
- Critique de JOKER – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film JOKER . JOKER ❤️❤️❤️❤️❤️ Donc voici le film qui fera certainement beaucoup de bruit aux prochains oscars. Car Joker est clairement un film qui marquera l’histoire du cinéma et dont on parlera encore dans de nombreuses années. Pourtant, à la base j’étais vraiment septique et je ne voyais pas l’intérêt du projet. Car passer après Nicholson et surtout Ledger me semblait TRES compliqué et surtout le personnage devait se remettre de la purge récente qu’a été « Suicide Squad » avec la prestation « douteuse » de Leto. D’autant plus qu’en général, faire une origine story d’un personnage aussi emblématique a souvent tendance à le démystifier. Mais Joker réussi à éviter tous ces pièges et à en faire une œuvre majeur en surprenant son public et en ne le brossant pas dans le sens du poil. Déjà, NON ce n’est pas un énième film de superhéros. Ici, il n’est jamais question de superpouvoir et de combats dantesques et même si il se base sur un comic book populaire, le film se veut ultra réaliste. Même si l’ombre de Batman flotte sur le film, il n’est pas utile d’être un familier de cet univers pour l’apprécier. On a finalement affaire à un grand drame psychologique nous montrant comment un personnage affublé d’un handicap mental va basculer dans la folie à force de discrimination, du rejet des autres et de la société. Et même si le film se passe dans les années 80, il fait souvent écho à notre actualité. Le film emprunte d’ailleurs beaucoup plus à des films comme « Taxi Driver » et « La valse des pantins » qu’aux films de super héros. La présence de Robert De Niro, héros des deux films cités, n’est d’ailleurs pas anodine tant le film s’en inspire. Pour en revenir à la prestation de Joaquin Phoenix, elle est complètement folle (oui, je sais, c’est facile…) et lui tracera surement un chemin vers les oscars (où il devra certainement batailler avec Bard Pitt pour son « Ad Astra »). Rien que sa transformation physique pour le rôle force le respect. Jamais il ne cherche à singer les anciennes apparitions cinématographiques du personnage. Il apporte une humanité troublante au Joker le rendant à la fois particulièrement glaçant et attachant. Un attachement qui sera souvent dérangeant car il n’excuse en rien les agissements du Joker et ses pétages de plombs, même si il aide à comprendre son basculement. Car le film aurait facilement pu tomber dans le piège d’en faire un anti-héros, mais on a bien affaire ici à un psychopathe en devenir. Pour parfaire le tout, le film nous offre des plans somptueux qui s’impriment dans la rétine, grâce à une photographie magnifique alternant des colorimétries froides qui deviennent de plus en plus criardes au fur et à mesure que le Joker prend le dessus. Et puis cette BO magnifique aussi anxiogène que poétique qui enfonce le clou. Bref ma grande baffe de la rentrée, à l’image de la réaction d’un spectateur derrière moi à l’arrivée du générique « WHAOU !!! » Partager
- Critique de EMPIRE OF LIGHT – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film EMPIRE OF LIGHT . EMPIRE OF LIGHT ❤️❤️❤️💛 Avec EMPIRE OF LIGHT, Sam Mendes fait un retour aux sources en nous proposant un film intimiste, loin de ses grosses productions de ces dernières années. Après Chazelle et Spielberg, c’est à son tour de nous livrer son hommage au 7e art, mais en s’intéressant aux salles de cinéma, à leurs gérants, leurs ouvreurs, leurs projectionnistes… Mais même si son film ressemble parfois à une déclaration d’amour au cinéma, c’est bien plus que ça. C’est une romance qui abordera de nombreux thèmes, comme la solitude, le racisme, la dépression, le pouvoir de la musique et du cinéma, ou le sentiment d’appartenance à un groupe… Et c’est peut être bien le problème que j’ai avec le film car, malgré ses indéniables qualités, on en voudrait plus. Le fait de vouloir aborder trop de sujets fait que les thèmes ne sont souvent qu’effleurés. Idem pour les personnages secondaires, qui sont pour la plupart attachants, mais certains personnages auraient mérités d’être plus développés. Mais malgré cette réserve, ça reste vraiment maitrisé. Que ce soit les plans et la photographie qui régalent les yeux ou bien le jeu des acteurs, les dialogues et cet humour british, ça fonctionne parfaitement. Pas mal de clins d’œil feront sourire les plus cinéphiles, et le film offre certaines scènes mémorables, magnifiées par une très belle partition musicale. Et surtout, Olivia Colman, quelle actrice !!! Une nouvelle fois fabuleuse et d’une justesse sidérante, avec un jeu tout en finesse, mais qui vient chercher des émotions au plus profond du spectateur. Donc, même si sur la forme, il n’y a pas grand-chose à reprocher à EMPIRE OF LIGHT, il pâtit de son côté fourre tout et j’aurais voulu voir ses thématiques, comme ses personnages, développés plus en profondeur… Partager
- Critique de MAY DECEMBER – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film MAY DECEMBER . MAY DECEMBER ❤️❤️ Parfois, tu vas voir un film en te disant que tout semble être réuni pour que tu passes un bon moment et puis… c’est la déception… Et sur le papier, il y avait tout pour me plaire, avec Todd Haynes aux commandes, le duo Natalie Portman-Julianne Moore, ou cette histoire promettant de jouer avec les zones sombres de ses personnages. Mais pourtant, le film m’a glissé dessus sans jamais réussir à réellement m’attraper… La faute à une ambiance d’une froideur abyssale, qui est certainement voulu, mais qui met une telle distance entre les personnages et le spectateur que je n’ai jamais réussi à avoir la moindre empathie pour eux. Plus problématique, la seule émotion que j’ai ressenti devant le film, c’est un ennui profond qui n’a pas été aidé par le rythme particulièrement lent de l’ensemble. D’autant plus que j’ai passé pas mal de temps à me demander où le réalisateur voulait réellement nous emmener, tant les thèmes me semblaient abordés en surface. Le film m’a semblé même assez sage alors qu’il s’attaque à un fait divers qui a défrayé la chronique… Heureusement, tout n’est pas mauvais pour autant, notamment une photographie soignée ou son casting, et quelques rares moments qui ont réussi à me marquer. Je pense à un cours de théâtre, mais surtout à un monologue de Portman face caméra complètement fou… Et plus que les deux actrices, la belle surprise est certainement Charles Melton qui est certainement le personnage le mieux développé. Bref, j’aurai adoré aimer ce film et, vu les bons retours, le souci vient peut-être de moi, du fait que je n'ai pas trouvé les codes pour l’apprécier, mais je suis malheureusement passé totalement à travers. Partager
- Une saison qui va alterner le chaud et le froid…
Découvrez notre critique détaillée du film QUAND VIENT L’AUTOMNE . QUAND VIENT L’AUTOMNE ❤️❤️💛 Une saison qui va alterner le chaud et le froid… Michelle, une grand-mère sans histoire, vit paisiblement sa retraite dans un village bourguignon avec son amie Marie-Claude, dont le fils est en prison. Elle attend avec impatience son petit-fils qui doit venir pour les vacances de la Toussaint, mais rien ne va se passer comme prévu… Je ne peux pas en dire plus sur l’histoire, car le film est long à démarrer… voire très long... Alors oui, la lenteur de cette première partie est justifiée par le sentiment de solitude de notre héroïne, dont le réalisateur filme admirablement la routine, mais cela ne m’a pas empêché de m’ennuyer un peu. Le film alterne les genres, passant d’un drame empreint d’humour noir au thriller. La partie dramatique du film est d’ailleurs la plus intéressante, avec un flou moral et une zone grise qu’on aurait aimé voir davantage approfondie. Le réalisateur nous propose le portrait d’une femme mélancolique, à la fois touchant et ambigu, offrant ainsi un rôle en or à Hélène Vincent. Elle est accompagnée d’une très bonne Josiane Balasko, mais il manque tout de même quelque chose pour que leur duo emporte totalement le spectateur. Malheureusement, le personnage de Vincent, voyou au grand cœur, est assez caricatural. Ozon joue avec le spectateur en usant habilement des non-dits, des sous-entendus et des ellipses temporelles judicieuses. Le spectateur cherche donc à combler ces vides et à se faire sa propre opinion. Mais là aussi, même si un réel suspense s’installe quant aux motivations des personnages, plusieurs facilités et incohérences viennent quelque peu gâcher le tableau. Au final, à trop vouloir s’éparpiller dans les genres, comme dans les thèmes abordés, rien ne prend réellement. Et même s’il n’est pas dénué de qualités, on a finalement affaire à un film mineur dans la filmographie du réalisateur… Partager
- Critique de GODZILLA MINUS ONE – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film GODZILLA MINUS ONE . GODZILLA MINUS ONE ❤️❤️❤️💛 Le film n’avait eu le droit qu’à une sortie de deux jours en décembre dernier (stratégie curieuse), mais devant le succès critique et public, il revient donc pour deux semaines dans nos salles, et clairement l’expérience vaut le détour. On y suit soldat kamikaze qui n’a pas voulu se sacrifier pour son pays et portera sur lui la honte et le regard des autres. De retour dans sa ville ravagée par la guerre, il recueillera une SDF et un bébé orphelin… Et j’allais oublier, un gros lézard vert qui tire des lasers vient foutre le bordel… Car même si le mythique monstre est bien au cœur du récit, le grand atout du film est de constamment ramener le récit à échelle humaine. Il fait le choix judicieux de placer son histoire à la fin de la guerre, avec les traumas d’un peuple suite à la destruction nucléaire. Le film prend ainsi un vrai aspect dramatique, avec ses personnages en quête de rédemption ou de reconstruction, qui vont devoir se serrer les coudes face à un gouvernement qui semble les avoir oubliés… Après, on pourra regretter malgré tout que les arcs narratifs sont tracés dès le début, et que le film manque peut-être de surprise de ce côté-là. Mais, si on accepte le surjeu inhérent au cinéma japonais, le film offre même quelques jolis moments d’émotion. Mais surtout, ce qui saute aux yeux, c’est qu’avec son budget dérisoire de 15 millions d’euros, le film ridiculise pas mal de grosses productions hollywoodiennes. Je ne vais pas vous mentir, les effets spéciaux ne sont pas tous parfaits, mais avec un si faible budget, le rendu proposé est impressionnant. Et ce en grande partie grâce à une mise en scène qui n’oublie jamais que dans un film de monstre, ce qui prime avant tout, c’est le rapport d’échelle. Chaque apparition de Godzilla est terrifiante, et le fait de les filmer en grande partie à hauteur d’homme décuple la puissance des scènes. Il utilisera aussi quelques plans séquences alternant les contre-plongées et les plan larges démontrant tout le pouvoir de destruction du monstre. Le film joue continuellement avec les codes du film de guerre, de catastrophe ou bien horrifique, et plus étonnant, on retrouve des références aux DENTS DE LA MER, avec partie de pêche d’une tension extrême… Le tout aidé par une bande son des plus efficaces qui offre au spectateur le grand spectacle qu’il est venu chercher. Partager
- Critique de WEST SIDE STORY – Avis & analyse par Critiques d'un passionné
Découvrez notre critique détaillée du film WEST SIDE STORY . WEST SIDE STORY ❤️❤️❤️❤️❤️ Comme beaucoup, quand j’ai appris qu’il allait y avoir un remake d’un film aussi légendaire que WEST SIDE STORY, j’étais dubitatif sur l’intérêt du projet tant l’original est un chef d’œuvre. D’autant plus que j’aime particulièrement ce film qui est à l’origine de mon amour pour les comédies musicales. Mais c’était sans compter le génie de Steven Spielberg… Bien sûr, sur le fond, l’histoire ne change pas mais le réalisateur, tout en respectant l’œuvre de 1961, réussit à la sublimer grâce à la virtuosité de sa mise en scène. Mais aussi, grâce à des changements souvent subtils, à donner plus d’impact au propos politique de cette tragédie intemporelle sur fond de racisme et de la place de la femme. En ce sens, sans en avoir changé l’époque, l’histoire résonne énormément avec le contexte actuel. Il apporte aussi un côté plus sombre et réaliste qui fait gagner énormément en émotion et en profondeur. Visuellement, comme à son habitude, il nous offre un TRES grand spectacle et on en prend plein les yeux et les oreilles. Il a un sens du cadre toujours aussi maitrisé. Les scènes chantées sont époustouflantes et les chorégraphies gagnent en modernité, avec des plans dynamiques donnant parfois l’impression que la caméra virevolte et accompagne les danseurs. Le tout est sublimé par une photographie exceptionnelle avec un énorme travail sur les couleurs, rappelant le technicolor de l’époque. Mais qui joue aussi avec les ombres, les contre jours, les halos de lumière… Certains plans ont un côté divin et visuellement c’est souvent impressionnant. Spielberg fait des choix judicieux, appuyant beaucoup plus sur le côté politique et social du film. Il choisit de modifier les lieux, l’ordre des chansons et de leurs interprètes, leurs donnant souvent un impact beaucoup plus pertinent. Comme par exemple « Somewhere », chanté par Rita Moreno (qui jouait Anita il y a 60 ans et à qui il a créé un rôle), qui prend un tout autre sens. De même, il fait le choix de ne pas sous titrer les dialogues en Espagnol. C’est surprenant dans un premier temps, mais ça s’avère payant, car sans gêner la compréhension du spectateur, ça intensifie la notion d’étranger de la communauté portoricaine. Le casting prend le pari de n’être composé que de jeunes acteurs et actrices, pour la plupart inconnus, mais bourrés de talents, là ou en 1961 ils n’avaient pas l’âge du rôle (voir étaient grimés pour interpréter des portoricains). Mais, même si Ansel Elgort est bon, apportant une fragilité à son personnage, il se retrouve éclipsé par l’interprétation folle de certains acteurs. Bien sûr, il y a Rachel Zegler, dont le charme juvénile, la voix féerique et l’innocence la rendent instantanément attachante (ça semble une évidence que Disney ait décidé d’en faire la princesse de son prochain live-action). Je pense aussi à Mike Faist, qui nous propose un leader des Jets torturé apportant énormément à l’intensité dramatique. Mais clairement, celle qui impressionne le plus c’est Ariana DeBose, jouant le rôle secondaire, mais central, de la compagne du chef des Sharks. Elle est à la fois pleine d’énergie, flamboyante et bouleversante dans son jeu d’actrice. Mais elle prouve aussi qu’elle est une danseuse d’exception (sa prestation dans le morceau «America» est fabuleuse). Bref un sans-faute de Spielberg qui réussit à s’approprier un chef d’œuvre, sans jamais le trahir, pour réussir l’exploit de l’emmener encore plus haut. Il nous impressionne une nouvelle fois et la passion qu’il a mise dans son film traverse l’écran. Un grand film spectaculaire, dont on en ressort avec des étoiles plein les yeux. Partager
- Un anti Pretty Woman irrévérencieux et explosif
Découvrez notre critique détaillée du film ANORA . ANORA ❤️❤️❤️❤️ Un anti Pretty Woman irrévérencieux et explosif Anora, jeune strip-teaseuse de New York, rencontre le fils immature d’un oligarque russe. Ce qui s’ensuit est une improbable histoire d’amour : une sorte de PRETTY WOMAN version trash, enchaînant fêtes, scènes de sexe et débauche. La première partie, bien que nécessaire pour la suite, devient par moments un peu épuisante en raison de la complaisance avec laquelle Sean Baker filme les scènes érotiques et le corps des femmes. Puis le film prend un virage surprenant, se transformant en un buddy movie jouissif, et est probablement le film qui m’a le plus fait rire cette année. Que ce soit grâce au comique de situation, aux dialogues ciselés ou aux punchlines percutantes, ANORA est souvent très drôle, rappelant l’esprit caustique et décalé des films des frères Coen. Mention spéciale pour cette longue scène d’anthologie dans une maison : un véritable chef-d'œuvre de comédie visuelle et narrative. Le film oscille alors entre thriller, drame et comédie, flirtant même parfois avec le burlesque. Sean Baker a un vrai sens du rythme, et, grâce à un montage maîtrisé, les scènes s’enchaînent pour le plus grand plaisir des spectateurs. Il joue aussi admirablement avec les ruptures de ton, transformant un récit excessif et sensuel en un film plus profond, teinté de mélancolie et de réflexions sombres. Visuellement, l’ensemble est somptueux, avec une superbe photographie : d’abord flamboyante et colorée dans sa première moitié, elle devient plus glaciale et intense à mesure que l’histoire avance. L’humour fonctionne aussi grâce à un casting au diapason, notamment un trio d’hommes de main jubilatoires et charismatiques, qui suscitent l’empathie malgré leurs rôles de personnages secondaires. Mais surtout, ANORA, c’est la révélation de Mikey Madison. Elle déploie une énergie folle et une palette de jeu magistrale, que ce soit en comédie, en action ou en drame. Elle imprègne chaque scène, nous faisant rire et nous émouvoir avec une aisance remarquable. Ce rôle pourrait bien la propulser au sommet et lui valoir une nomination aux Oscars. Et même si ma palme d’or personnelle reste LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE (voire EMILIA PEREZ ), ANORA est une très belle surprise aussi surprenante que drôle et touchante, que je vous invite vivement à découvrir… Partager














